En mai dernier, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga a inauguré les monuments construits en hommage à la mémoire de Tiéba Traoré, Roi du Kénédougou, et de son frère Babemba Traoré, grandes figures de la résistance anticoloniale. Samedi dernier, C’était autour du ministre de la Culture, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, d’inaugurer la Maison du Tata de Sikasso. C’était en présence des autorités politiques, administratives et coutumières de la capitale de la 3è région.
Dans son discours, le ministre de la Culture a déclaré avoir «mesuré l’importance que les autorités accordent à la sauvegarde de ces pans de notre mémoire collective». En effet, le Tata de Sikasso, majestueusement construit dans un style architectural militaire, rappelle toujours le passé glorieux du royaume du Kénédougou, il y a 141 ans. Ainsi, cette Maison, un centre de collecte et de conservation de données, d’interprétation et de diffusion du patrimoine historique, ethnographique et contemporain lié au Tata, vise à mettre à la disposition des populations, des chercheurs nationaux et internationaux, des étudiants et des touristes, des informations sur les valeurs historiques, architecturales et socioculturelles de cet illustre ouvrage et des sites associés, pleins de significations, mais non encore suffisamment explorées.
La Maison du Tata a pour objet de sensibiliser et d’éduquer le public à la préservation du patrimoine culturel et naturel, à améliorer le répertoire des biens culturels matériels et immatériels du Mali et à promouvoir l’offre touristique de la ville de Sikasso et son hinterland. Elle complètera d’autres structures comme le Musée régional et le Centre de recherche pour la sauvegarde et la promotion de la culture senoufo.
Bâtie sur une superficie de 550 m², sur financement du budget national pour un montant de plus de 167 millions de Fcfa, la Maison comprend, entre autres, 5 salles d’exposition, un bureau paysager, une salle de réunion, deux salles pour la sécurité, une médiathèque, une salle pour les archives et une bibliothèque. Sa présence, à côté du Tata, permettra d’entretenir les pans du monument et ses environs, de lutter efficacement contre la démolition de l’ouvrage défensif, l’envahissement de la structure par les plantes et les dépôts d’ordures et l’utilisation de certaines parties de la structure comme passage.
La construction de cette Maison était une nécessité dictée par le contexte historique, architecturale et socioculturelle du Tata et de l’importance de l’histoire du Kénédougou dans la production, l’interprétation et la continuité de l’identité culturelle des communautés de Sikasso.
Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo a, enfin, rappelé qu’au-delà de la connaissance et de la réappropriation du passé, au-delà du renforcement de l’identité culturelle et de la cohésion sociale, la politique de valorisation de notre patrimoine historique et culturelle poursuit aussi un but. Elle découle d’une priorité nationale absolue, celle de créer de la richesse et de générer des emplois, notamment pour les jeunes de Sikasso à travers singulièrement les retombées du tourisme culturel.