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Présidentielle au Mali : Le nouveau président, mal parti
Publié le lundi 3 septembre 2018  |  Le Pays
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Les résultats définitifs de la Cour Constitutionnelle du Mali donnent la victoire au président sortant, Ibrahim Boubacar Keita, qui brigue ainsi un second mandat. Ce nouveau quinquennat, parti sur des remous et des erreurs gravissimes, risque d’être une patate chaude entre ses mains.

L’erreur est certes maitresse de l’homme puisque nous y apprenons. Mais il y en a une fois que nous les commettons, le remords nous poursuivent durant toute notre vie. Les erreurs de ce genre sont celles qui peuvent couper le souffle à son auteur ou le couper du monde et de toute sa merveille. Il y en a aussi dans cette même catégorie qui remettent en cause notre autorité. Aujourd’hui, s’il existe de plus inquiétant au Mali dans les cinq prochaines années, c’est bien la gouvernance étatique. Sans aucune prétention ni aucune folie de grandeur, les techniques appliquées par le président déclaré gagnant par la Cour Constitutionnelle risquent de rendre le Mali ingouvernable durant ce quinquennat.

Nul n’est sans savoir que le président IBK, uniquement pour briguer un second mandat, a déployé tous les moyens pour y arriver. Les promesses, n’en parlons pas, puisque celles-ci constituent entre les mains des politiques l’outil idéal pour leurrer avec plus d’efficacité le peuple, mais parlons des liens qu’il s’est laissé nouer avec des couches de la société civile sur lesquelles il comptait énormément. Les rappeurs, les comédiens, sont devenus ses véritables compagnons de route dans l’unique but de lui faire de la publicité. Le problème dans ces rapports, c’est que chacun demande sa part du gâteau. Or, vu sa récente visite en Mauritanie en compagnie de certains de ces comédiens, voire rappeurs, nous pouvons dire que le pacte est bien scellé. Sur quoi se fonde ce pacte, pour le moment difficile de le savoir. Mais au cours de la campagne présidentielle, nous savons quand bien même que certains d’entre ceux-ci auraient acquis des véhicules V8 de l’argent du contribuable malien.

Partant sur cette observation, nous pouvons nous convaincre sans risque de nous tromper, qu’il leur a promis de plus gros pour ce nouveau quinquennat qu’il vient de briguer. En dehors de tout ceci, revenons aux problèmes des tripatouillages électoraux. Chaque semaine, les rues, dans toutes les régions du Mali, sont inondées de monde dénonçant ce résultat qu’il juge frauduleux. Cela constitue une preuve certaine que le peuple n’est pas avec lui, parce qu’il n’a pas voté pour lui. Ajoutées à cela, les arrestations arbitraires dans le rang de l’opposition et la révélation du chérif de Nioro sur la confidence de l’Honorable Karim Keita sur l’état de santé d’IBK. Tous ces paramètres, qui ne constituent que des erreurs sur la base desquelles le nouveau chef d’État est sur le point de partir, risquent de le renverser en cours de chemin.

Parlant des rappeurs et des comédiens, d’abord, ceux-ci ont remis en cause leur propre crédibilité du moins ceux qui en avaient aux yeux des Maliens. En ce qui concerne leur impact sur le quinquennat du nouveau président, c’est toujours cette même question de crédibilité. La façon dont le rap se passe au Mali, nous savons que c’est simplement et purement de la délinquance, de l’irrespect de toutes les valeurs de la République, ainsi que des valeurs sociales. Des insultes graves à l’encontre des parents, des rencontres musclées, etc. Comment comprendre qu’un président puisse s’afficher avec ce rap honteux ? Ce que le chef de l’État aurait oublié ou s’il le sait, c’est qu’il cherche l’abêtissement de l’éducation au Mali. Car, une fois que ces chanteurs associés autour de lui se mettront à faire ses éloges, tous ceux n’ayant pas eu à gouter au gâteau partagé répliqueront sévèrement. De réplique en réplique, la violence s’en suivra. À ce rythme, ce sera de l’insécurité totale au sein de la nation puisque les fans de ces différents groupes se mêleront à la danse.

L’autre aspect est qu’IBK a pris un chemin sans retour en s’alliant à ces jeunes sans conscience. Le jour où il décidera de rompre cette relation, chose qu’il risque d’ailleurs de tenter, nous entendrons tous les propos disconvenus de la part de ces jeunes. Bref, tous ces faits, que nous voyons comme erreurs de gouvernance, pourront coûter cher à IBK et à son gouvernement. Élu par fraude, il partira alors à cause de ces gravissimes erreurs et ces escrocs de la République se chercheront d’autres métiers, puisqu’ils ne verront plus de fans autour d’eux. Tel est d’ailleurs le but du chef de l’État : se rapprocher de tous les jeunes influents.

Fousseni TOGOLA
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