Dès son arrivée à la tête du gouvernement, Soumeylou Boubèye Maïga a prouvé qu’il est un homme de défis. La bonne organisation du scrutin présidentiel en est une parfaite illustration.
Nommé à la tête du gouvernement le 30 décembre 2017, en dépit des préjugés qui lui étaient favorables, tous les observateurs avisés savaient que les tâches qui attendaient Soumeylou Boubèye Maïga ne seraient pas faciles. Car, il s’agissait de redonner espoir au peuple malien sur un certain nombre de sujets rudes pour la nation. Notamment la tenue de l’élection présidentielle, la gestion de l’insécurité et la restauration de l’autorité de l’Etat.
A l’époque, les réactions des cadres maliens étaient mitigées quant à la capacité du nouveau Premier ministre à relever les défis de l’heure. Mais, les plus avisés ont cru en lui tout en l’encourageant à foncer, dans la mesure où il n’avait pas droit à un délai de grâce au regard des urgences.
Dans une interview qu’il nous avait accordée, le député Mamadou Diarrassouba, l’élu RPM de Dioïla était l’un des premiers politiques stratèges à reconnaître les mérites de Soumeylou Boubèye Maïga. Dans cette entrevue, après avoir loué les qualités de l’ancien Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga, il déclarera : «Devant lui, il y a beaucoup de défis et je sais qu’il est un homme de défis. Il sait relever les défis au moment de la crise. On l’a suivi en 1991 lorsqu’il était un grand animateur du Parti malien pour le travail. Il a montré ses capacités pendant cette période. Au moment démocratique aussi, tout le monde l’a connu. Je peux vous dire que Soumeylou Boubèye Maïga est quelqu’un qui s’illustre dans les moments les plus difficiles. Donc, je ne pense vraiment pas que sa nomination entrainerait de difficultés au niveau national», a-t-il déclaré.
La bonne foi du gouvernement
Faut-il le rappeler, après la brillante élection d’IBK en 2013 avec plus de 77%, nonobstant la reconnaissance de cette élection, Soumaïla Cissé a passé le clair de son temps à dénoncer l’existence de 900 000 cartes Nina dans la nature. Pour lui, ce document ne pouvait plus être utilisé pour le vote des citoyens. Voyant cette contestation prendre de l’ampleur, sur sollicitation de l’opposition dirigée par le candidat malheureux, le gouvernement a décidé d’imprimer les cartes d’électeur.
Pour plus de transparence, le gouvernent a accepté de faire auditer le fichier électoral par une équipe d’experts de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). L’initiative de l’audit du fichier électoral émane du Gouvernement du Mali dans le but de renforcer la confiance des acteurs dans processus électoral en général et dans le fichier électoral en particulier, dans la perspective des élections générales de 2018. Dans le même sens, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga a exprimé le souhait de son gouvernement et obtenu de l’Organisation de la Francophonie son expertise en matière d’audit du fichier électoral. Ont pris part au processus treize (13) membres dudit comité : la Commission électorale nationale indépendante (CENI) 2, les partis politiques de la Majorité présidentielle (2), les partis politiques de l’opposition (2), les partis politiques non affiliés (1), le Conseil national de la société civile (1) et quatre (4) experts de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).
Selon le rapport, les auditeurs internationaux, conformément à leur mandat et sur la base d’une méthodologie adoptée d’un commun accord, ont travaillé parallèlement aux auditeurs nationaux. Les deux équipes ont régulièrement présenté à l’ensemble du comité les résultats de leurs investigations. Des débats francs et constructifs s’en sont suivis et ont souvent abouti à d’autres investigations permettant de clarifier les doutes qui subsistaient.
Le rapport ajoute qu’il y a lieu, par ailleurs de relever que le Comité a procédé, après chaque investigation, tant par les auditeurs internationaux que les auditeurs nationaux, à une restitution d’étape pour s’accorder sur les constats et les recommandations.
Pour ce qui est des recommandations, le comité national d’audit du fichier électoral appuyé par les experts de l’OIF, « sur la base de l’inventaire des forces et faiblesses du mécanisme de mise à jour du fichier électoral et de son système de gestion, a formulé des recommandations dont la mise en œuvre est prévue à moyen terme (dès la fin des échéances de 2018) et à plus long terme (autres recommandations). Le comité ne formule aucune recommandation à mettre en œuvre avant le prochain scrutin »
Conclusion finale du rapport : « sur la base des résultats des analyses et des investigations auxquels sont parvenus les experts, le Comité d’audit conclut que le fichier électoral du Mali, contenant 8.000.462 électeurs répartis dans 23 041 bureaux de vote, est suffisamment fiable pour permettre la tenue des élections générales de 2018 ».
La satisfaction de l’opposition après son agitation
Ensuite, à l’issue du premier tour de la présidentielle où IBK est arrivé largement en tête avec plus de 41% des voix contre 17% pour Soumaïla Cissé, l’opposition, appuyée par la communauté internationale, a exigé la publication des bureaux de votes où le scrutin n’a pas pu se tenir. Animé par le bon sens en privilégiant le dialogue, le gouvernement a exécuté cela. Ensuite, elle a recommandé la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote. Ce qui fut fait également. Au second tour, battu dans les urnes par IBK, Soumaïla Cissé a fabriqué des résultats sur lesquels il se fonde pour organiser des marches de contestation des résultats officiels. Là encore, en stratège, le chef de l’équipe gouvernementale ne s’est pas laissé tomber dans le piège du chaos prémédité par le chef de file de l’opposition. C’est dans ce contexte tendu que Soumeylou Boubèye Maïga a, avec pédagogie et tact, maintenu la stabilité du pays. Ce qui nous conduira demain à l’investiture solennelle du Président Ibrahim Boubacar Keïta.
A l’analyse de tout ce qui précède, les plus avisés concluent que tout le mérite est à Soumeylou Boubèye Maïga.
Est-il utile de rappeler qu’outre la gestion politique et technique de ce processus électoral, il y a des hommes qui ont mouillé le maillot pour la mobilisation des populations en faveurs du Président IBK. Ils sont entre autres, chefs de partis politiques, coordinateurs de Mouvements et associations, ministres, députés, maires, opérateurs économiques. Parmi, ceux-ci, qui se sont fait distinguer, on peut citer l’honorable Mamadou Diarrassouba de Dioïla, du député Yaya Sangaré de Yanfolila, des ministres Arouna Modibo Touré, Abdoul Karim Konaté alias Empé, Tiéman Hubert Coulibaly, le maire du District, Adama Sangaré. S’y ajoutent Dr Bocary Treta, président du RPM, Pr Tiémoko Sangaré de l’Adema, Abdrahamane Diakité de la section RPM de Gao, Mamadou Bakary Sangaré dit Blaise de la CDS, Housseyni Amion Guindo.
Nécessaire reconduction de Soumeylou Boubèye Maïga à la tête du gouvernement
Puisqu’on ne change pas une équipe qui gagne, déjà, en attendant la formation du nouveau gouvernement après l’investiture du Président IBK pour son second mandat, les langues commencent à se délirer dans les états-majors politiques et autres salons feutrés de Bamako. Ils sont nombreux, les cadres politiques, à murmurer la nécessité de la reconduction du chef du gouvernement. Ce, afin d’accompagner harmonieusement le Président IBK à parachever les gigantesques chantiers de développement amorcés.