L’Hôtel ONOMO a abrité ce vendredi une conférence de presse dans le cadre de la visite de 4 jours effectuée par Mme Ursula MUELLER, la sous- secrétaire générale aux affaires humanitaires de l’ONU. Cette visite avait pour but de mieux comprendre les besoins d’assistance et de protection au Mali, pour lesquels l’Organisation des Nations Unies est engagée au Mali, en partenariat avec l’Ocha du Mali, le gouvernement et les acteurs humanitaires non étatiques. Pour la circonstance, on notait la présence du représentant du ministre de la solidarité, Alidou SIDIBE et de Mme Ute KOLLIES, chef de bureau Ocha Mali
La mission de la sous-secrétaire générale de l’ONU vise à renforcer le plaidoyer pour des réponses immédiates et à plus brefs termes, afin d’alléger les souffrances des personnes vulnérable au Mali et d’encourager l’intensification des initiatives pour aider les communautés à mieux faire face aux chocs futurs.
Mme MUELLER a constaté que les effets des conflits et de la crise agro-pastorale, qui perdurent depuis 2012, touchent plus 5 millions de personnes qui ont besoin d’une assistance humanitaire plus accrue. Selon elle, le nombre de personnes déplacées a augmenté au début de l’année pour atteindre plus de 75.000 en fin juillet. Mieux, explique-t-elle, les acteurs humanitaires ont assuré que le nombre de personnes déplacées, dans la région centre, était passé à Mopti de 2.000 en avril dernier à 12.000 ce mois de juillet.
De même, Mme MUELLER assure qu’au Mali et dans les pays du sahel en général, l’insécurité alimentaire et la malnutrition figurent parmi les besoins les plus importants dans le contexte de la crise agro-pastorale régionale. La sous- secrétaire générale aux affaires humanitaires a ajouté que les communautés affectées ont, dans la plupart des cas, épuisé leurs réserves alimentaires plus tôt que d’habitude et sans assistance suffisante et elles se trouveront dans une situation vulnérable.
Mme MUELLER a également rappelé que 4,6millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire et plus de 930.000 personnes souffrent d’insécurité alimentaire sévère, soit un taux de 55% supérieur à celui de 2017, et qui sont dans le besoin d’une aide immédiate durant la période de soudure. « Dans certaines parties du pays, l’accès des humanitaires aux populations affectées aux services sociaux de base est parfois compromis par l’insécurité et la criminalité. Or, le droit international humanitaire et les principes humanitaires protègent les civils, y compris les acteurs humanitaires, qui ne doivent en aucun cas être victimes d’actes violence », a-t-elle tenu à rappeler.
La sous-secrétaire générale aux affaires humanitaires de l’ONU a affirmé que grâce au soutien des donateurs, les partenaires humanitaires ont pu mobiliser 106 millions de dollars, soit 32% des 330 millions de dollars recherchés pour aider 2,9 millions de personnes ciblées par les partenaires humanitaires. Mme MUELLER précise que les partenaires humanitaires, en appui au gouvernement, ont assisté des centaines de milliers de personnes depuis le début de l’année, malgré les défis liés à l’accès et les ressources financières limitées.
Ursula MUELLER explique par ailleurs que l’état nutritionnel des enfants demeure une préoccupation majeure. Le nombre d’enfants, touchés par la malnutrition aiguë sévère, a presque doublé depuis l’année dernière, passant de 142.000 à plus de 274.000 en 2018, selon elle.
Pour conclure son intervention, Mme Ursula MUELLER a salué le courage et l’engagement des travailleurs humanitaires, qui comptent sur le respect des principes humanitaires et l’acceptation par les communautés, pour accéder aux populations vulnérables.