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Manifestation post-présidentielle : L’opposition ne reconnaitra pas IBK comme président de la République
Publié le mardi 4 septembre 2018  |  Le Témoin
Marche
© Autre presse par DR
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Le chef de file de l’opposition, Soumaila Cissé et ses compagnons de circonstance, en l’occurrence Moundaga Tall, Dramane Dembélé, Mohamed Ali Bathlily Choguel Kokalla Maiga, Koninba Sidibé, Djibril Tangara et Djibi Tall, entre autres, ont à nouveau battu le pavé, ce samedi 1er septembre, pour poursuivre la contestation des résultats définitifs de la présidentielle et dénoncer l’arrestation de leurs camarades de lutte Paul Ismaël Boro et de Moussa Kimbiri.

Également suivie dans certaines grandes villes du Mali comme Ségou, Sikasso, Nioro ainsi qu’à l’extérieur, la manifestation pacifique de Bamako est partie de Place de la Liberté au Boulevard de l’Indépendance, un trajet au long duquel les manifestants ont scandé à gorge déployée des slogans hostiles «aux résultats proclamés» de la présidentielle qu’ils jugent arbitraires et frauduleux. «Non à la dictature de la fraude», «Respectez le vote des Maliens», «Libérez les détenus politiques», «IBK et Manassa voleur et voleuse» «Karim Keita Assassin» sont entre autres les accusations revenues en leitmotiv lors de cette énième marche de rejet de l’arrêt de la Cour constitutionnelle sur la confirmation d’IBK comme président de la République.

Très satisfait du niveau de mobilisation d’une foule que ses estimations portent à plus de 300.000 sans compter celle des grandes villes de l’intérieur de l’extérieur du Mali, le chef de file de l’opposition, principal acteur de la manifestation, n’a pas boudé son plaisir de chauffer à blanc la liesse .«Nous sommes sur la bonne voie, nous sommes sur la voie de la vérité », a déclaré Soumaïla Cissé, en appelant ses partisans à rester mobilisés. Selon lui, il n’est pas possible que toutes ces foules se trompent, a-t-il laissé entendre par ailleurs, invitant la communauté internationale à prêter une oreille attentive à la colère du peuple malien et de l’écouter à temps.

«Le peuple malien est en colère parce qu’on a volé son vote, parce que la fraude est devenue la règle dans notre pays et parce que la République est dévoyée. Il est en colère parce que sa démocratie est en train d’aller en vau-l’eau», a déclamé le candidat malheureux de l’URD en martelant que ça n’est pour pareille dérive que les Maliens ont lutté en mars 1991 en sacrifiant les vies de femmes et d’enfants et au sacrifice de la dislocation de familles. Il en a profité pour annoncer que Paul Ismaël Boro et Moussa Kimbiri, arrêtés pour présomption de déstabilisation de la République, ont entamé une grève de la faim depuis le Samedi matin. Et de réclamer leur libération sans délai en prévenant que le gouvernement et le président de la République et ceux seront les responsables de tout ce qui adviendra des deux détenus politiques.

Mohamed Ali Bathlily, un des 24 candidats à la présidentielle, n’était pas en reste. Il a soutenu que la présidente de la Cour constitutionnelle Manassa Danioko avait tout faux en prêtant ses services, à la demande du ministre de l’Administration Territoriale, sur la question des procurations. «Le verdict de Manassa n’est pas le nôtre», a-t-il clamé, estimant qu’en donnant son avis au ministre de l’Administration Territoriale, Manassa a démissionné d’office. L’ex ministre d’IBK a également mis en garde le président de la Cour supreme, Nounhoum Tapily, de ne pas investir IBK le 4 Septembre.

Cette investiture va à l’encontre de la loi, selon l’avocat Bathily. «Et si IBK est investi nous n’allons pas le reconnaitre comme notre président», a-t-il lancé, avant que son fils Ras Baht ne remette en cause la compétence intellectuelle de Manassa Danioko. Selon lui elle n’a jamais fait plus de 15 mois de formation de droit et ne dispose que d’un faux curriculum vitae. Il dira par ailleurs que la grève illimitée déclenchée par les magistrats est un indicateur assez éloquent pour convaincre les plus sceptiques que le régime IBK n’a rien à faire de nous.

Alors que “Boua” et fils sont en liberté, des Maliens en prison n’arrivent pas à être jugés ou libérés faute de magistrats, a-t-il relevé, en jugeant la communauté internationale désormais disqualifiée pour avoir abandonné le Mali à la veille du 2e tour de la présidentielle. «Quand on vole les élections ont ouvre la porte à la déstabilisation du pays. Nous n’accepterons aucune autorité illégitime », a renchéri Ras Bath à la suite de son père, en scandant des slogans hostiles aux juges électoraux, à l’administration électorale ainsi qu’aux plus hautes autorités.

Amidou Keita

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