Depuis leur introduction dans la circulation comme moyen de transport, les mototaxis ont révolutionné ce secteur. Transport de passagers, transport de marchandises, charrue ou tracteurs dans les champs, les mototaxis sont devenus aujourd’hui des engins à usages multiples. A l’image de ce qu’il est pour les usagers de l’axe ATTBougou-Sirakoro-Méguetana (Bamako), ce moyen de transport a apporté une bouffée d’oxygène pour beaucoup de quartiers périphériques de Bamako. Cependant, ils ne sont pas sans inconvénient.
Ce sont des paisibles citoyens qui utilisent ces motos pour arriver à destination. Solange Tolofoudjié, une passagère habitant Yorodiambougou, témoigne : « je rentre dans ces motos à trois roues par manque de Sotrama, des fois tu fais deux heures pour attendre la Sotrama. C’est la raison pour laquelle je rentre dans ces motos et pour pouvoir partir rapidement en ville et retourner vite, sinon, je n’aime pas monter dans ces « katakatani », dit-elle. Certains y voient aussi des inconvénients en prenant ces engins: « on embarque plusieurs personnes dans une mototaxi comme du bétail. Si elles se renversent alors c’est un problème. Et les chauffeurs de ces motos taxis ne regardent pas à gauche ni à droite avant de traverser la route ». « Il faut que les chauffeurs de ces engins veillent sur le respect du nombre de passagers par voyage. Ils méritent aussi d’être formés sur le code de la route. Il leur arrive très souvent de traverser sans regarder ni à gauche ni à droite», conseille-t-elle.
Les mots taxis ne sont pas les mêmes, (il y a des motos taxis qui peuvent transporter 8 et d’autre 10). Selon Mamoudou Sidibé, chauffeur de moto taxi, le travail n’est pas du tout facile pour les chauffeurs de « katakatani ». « J’ai commencé ce travail il y a 8 ans. Dans une journée, ces motos peuvent faire de 5 à 6 tours dont les frais pour les passagers varient selon l’endroit où chacun descend. Pour ATT-Bougou, 100 F CFA et Sirakoro- Méguétana, 150 F CFA. Ces mototaxis ne circulent pas sur toutes les routes de Bamako comme l’ancien pont. Pour le deuxième pont, ils ont le droit de circuler de 10h à 15h seulement soi-disant qu’elles sont à la base de l’embouteillage sur ces routes», explique-t-il.
Suivant ses propos, « les chauffeurs de mototaxis sont nombreux. Donc, nous gagnons peu parce que les parents achètent les motos aux enfants pour qu’ils les conduisent alors qu’ils ne connaissent même pas le code de la route et circulent n’importe comment sur les routes, ce qui provoque des accidents. Les frais de nos vignettes sont de 15000 F CFA qui sont très élevées ».
Malgré cette situation, ces motos de transport contribuent au désenclavement urbain. « Certains passagers n’ont pas de patience parce qu’ils ne veulent pas attendre que les mototaxis soient remplis et ils se pressent pour que le chauffeur démarre», ajoute notre interlocuteur.
Des différentes difficultés mais aussi des avantages : «ce travail vaut mieux que de ne rien faire et l’argent que tu trouves te permettra de nourrir ta famille et cela t’évitera de voler», nous a-t-il confié.
Plus loin, notre chauffeur de mototaxis donne des conseils aux autres conducteurs: «il faut que les chauffeurs de « katakatani » apprennent les codes de la route avant de circuler ces motos. Et aussi un appel aux autorités pour créer beaucoup de travail afin que les jeunes diplômés sans travail puissent en bénéficier».
L’apparition de ce nouveau moyen de transport apporte un plus à la mobilité des citoyens mais une règlementation du secteur est impérative de nos jours pour minimiser les accidents de la circulation qui constituent un problème de santé publique dans notre pays.