Le comité directeur de l’Alliance pour la démocratie au Mali (ADEMA- Association) a organisé, lundi, une conférence de presse afin de partager le regard qu’il porte sur le processus électoral qui a conduit à l’élection du président de la République. La rencontre était présidée par la présidente de l’association, Mme Sy Kadiatou Sow.
Dans sa déclaration liminaire, Mme Sy Kadiatou Sow a rappelé que le comité directeur de l’ADEMA -association après analyse des incidents qui ont marqué les élections municipales, législatives partielles et la recrudescence de l’insécurité dans le centre du Mali, avait entrepris courant octobre 2017 une réflexion sur la préparation et la mise en œuvre du processus électoral. En effet, selon elle, l’instance dirigeante de l’association avait perçu très vite les enjeux dudit processus et les défis liés à l’organisation d’élections transparentes, crédibles et acceptées par tous sur l’ensemble du territoire national dans le contexte sécuritaire particulièrement difficile.
L’ADEMA-association, a souligné Mme Sy Kadiatou Sow, avait entrepris une série de consultations avec les chefs d’institution de la République, des départements ministériels, des organes en charge de l’organisation, de la supervision et de la gestion des élections, des organisations de la société civile, des acteurs politiques et des représentations diplomatiques accréditées au Mali, plus particulièrement avec le président de la République sur les enjeux et défis liés à l’organisation d’élections inclusives, transparentes et incontestables.
«L’association a mis l’accent sur des préoccupations importantes. Il s’agissait, entre autres, de la tenue dans les délais constitutionnels d’élections libres, transparentes et crédibles sur toute l’étendue du territoire national, de la prise en compte du contexte sécuritaire, de l’affaiblissement de l’Etat du fait de l’absence de ses représentants dans de nombreuses circonscriptions, de la crainte de réédition des incidents graves survenus lors des élections locales en novembre 2016 ayant privé des citoyens de certaines communes de leur droit de vote et de la question du traitement très inéquitable de l’information au niveau des médias publics», a détaillé la conférencière.
En outre, la présidente a indiqué qu’au regard des conclusions de la table ronde que l’association a organisée, elle a exprimé une vive inquiétude quant à la possibilité d’une crise postélectorale, qu’aucun Malien et ami du Mali ne souhaite évidemment. De même, Mme Sy Kadiatou Sow a indiqué que le comité directeur de l’association a fait des constats relatifs au processus électoral, notamment la polémique autour du fichier électoral, les votes et les résultats des votes etc. Pour elle, de nombreuses leçons sont à tirer de l’organisation de l’élection présidentielle: la nécessité d’engager des réformes institutionnelles, notamment la modalité de désignation des membres de la Cour constitutionnelle, la réforme des organes en charge des opérations électorales. A ce propos, Mme Sy Kadiatou Sow propose la création d’une structure unique compétente pour organiser les élections, une réglementation plus rigoureuse du financement des campagnes électorales et la clarification des missions des structures en charge de l’égal accès aux médias publics.
«Nous invitons ceux qui détiennent le pouvoir d’Etat à engager sans délai une concertation avec tous les protagonistes du processus électoral autour des conditions préalables à la tenue des prochaines élections législatives», a déclaré la présidente de l’ADEMA association. «Au-delà de l’agenda électoral, il est important d’initier un véritable et sincère dialogue national autour des questions majeures de la nation », a-t-elle insisté.
Pour terminer, la conférencière invite l’opposition démocratique et républicaine à utiliser des moyens légaux pour se faire entendre et à rester ouverte aux propositions de concertation et de dialogue qui permettraient d’éviter le chaos dans le pays.