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Alternance systématique de la gouvernance au Mali : La jeunesse, le vrai problème !
Publié le jeudi 6 septembre 2018  |  Le Pays
Grand
© aBamako.com par Momo
Grand meeting de la société civile
Bamako, le 25 octobre 2014. La société civile malienne a tenu un grand meeting pour la défense de l` intégrité territoriale du pays.
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La jeunesse malienne qui, depuis longtemps, dénonce la gouvernance des acteurs du mouvement démocratique et réclame le changement générationnel, est pire que ces gouvernants depuis 1992. En effet, avec l’histoire de la révision constitutionnelle avortée et de cette élection présidentielle, elle a prouvé aux yeux du monde toute son inconstance et son incohérence.

Ces dernières années, la jeunesse malienne inonde les réseaux sociaux par ses critiques du système de gouvernance, traitant les acteurs du mouvement démocratique de tous les noms. Elle leur reproche d’être à la base de la situation actuelle du pays et réclame le changement générationnel. Dans les grins et dans tout autre lieu de rencontre de jeunes, cette question est à l’ordre du jour. Sur la gouvernance, 80% des jeunes Maliens diront : « Les vieux ont échoué, ils sont tous les mêmes. Il faut un jeune au pouvoir ». Un changement générationnel est-il la solution de ce pays ? La jeunesse vaut-elle mieux que les vieux ? On en doute fort ! On peut même dire qu’elle est pire que ceux qu’elle veut changer.

Depuis l’histoire de la révision constitutionnelle, tout bon analyste comprendra aisément que le combat de la plupart de ces jeunes n’est pas pour l’intérêt du Mali. Rares sont ceux qui peuvent résister devant une proposition d’argent ou de poste. Qui défend l’indéfendable pour l’argent ? C’est bien elle, cette jeunesse, en grande majorité. Avec ce projet avorté, nous avons assisté à la floraison de mouvements avec presque les mêmes personnes pour soi-disant défendre. Même s’il y a certains qui l’ont fait avec conviction, beaucoup l’ont fait pour leur poche. Quand il y a lieu de sauver la poche, peu d’entre eux parlent de l’intérêt du pays. Qui n’a pas constaté la multiplication des faux comptes sur les réseaux sociaux pendant cette période, uniquement pour insulter, diffamer le camp d’en face ? Les auteurs de ces faux, ne sont-ils pas de cette jeunesse ? Et cela pour des miettes, pas pour l’intérêt de la nation.

La dernière élection présidentielle a donné l’occasion à tous ceux qui doutaient de l’inconstance et de l’incohérence de cette jeunesse, d’en être convaincus. Les actes de la majorité des jeunes prouvent que la jeunesse malienne n’est pas synonyme du changement. Ces vieux qu’ils traitent de tous les noms battent beaucoup d’entre eux en patriotisme.

Cette période électorale n’a pas été pour certains, le moment de chercher le changement dans le pays à travers les sensibilisations des populations, mais de s’enrichir. Chacun a été président d’association, de club et de mouvement de soutien à tel ou tel candidat. On avait même l’impression que les mouvements et les associations étaient plus nombreux que les citoyens. La plupart de ces jeunes leaders, surtout ceux qui s’affichaient du côté du président sortant, ne faisaient la campagne électorale que pour de l’argent et non pour le programme présidentiel qu’ils ignorent d’ailleurs. Qui procède à l’achat de conscience sur le terrain le jour de l’élection ? Ce sont les jeunes ! Beaucoup parmi eux, des chômeurs, n’ont pas honte d’affirmer que c’est l’occasion de gagner de l’argent.

Pour des miettes, beaucoup sont même prêts à vendre leur âme au diable. Bref, avec de tel comportement, la jeunesse malienne est loin d’être l’acteur de changement. Elle est pire que les acteurs du mouvement démocratique qui ont fini d’étaler toutes leurs limites.

Boureima Guindo
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