Les partisans de Soumaïla Cissé, ont organisé, le mardi 4 septembre, un meeting devant la Bourse du travail. Occasion pour le chef de file de l’opposition d’inviter ses partisans à rester mobilisés jusqu’à ce que les résultats de leurs votes leur soient restitués. En outre, Soumaïla Cissé déclare ne plus reconnaitre Ibrahim Boubacar Keita comme président de la République.
La crise postélectorale ne cesse de s’amplifier malgré l’investiture de Ibrahim Boubacar Keita le 4 septembre dernier. Les partisans du candidat, Soumaïla Cissé, ont organisé un meeting pour contester (à nouveau) les résultats du scrutin du 12 aout dernier. Ainsi, c’est la quatrième manifestation de grande envergure de l’opposition, depuis la proclamation des résultats du second tour qui ont donné IBK gagnant et qui ont été par la suite confirmés par la Cour constitutionnelle le 20 août dernier. Le candidat de l’opposition, soutenu par une coalition de partis et d’association de la société civile, continue à contester lesdits résultats et à récuser la Cour constitutionnelle et à l’occasion de leurs manifestations, ses soutiens ne cessent de dénoncer «un hold up électoral».
Le directeur de campagne de Soumaïla Cissé, Tiébilé Dramé estime qu’IBK a utilisé les moyens de l’Etat pour une investiture qui n’en est pas une. « La prestation de serment de ce matin est nulle et sans effet », a-t-il clamé. Tiébilé Dramé, se veut clair: « Lors du second tour de l’élection présidentielle, le peuple souverain du Mali a choisi l’Alternance et le changement en élisant Soumaïla Cissé », déclare-t-il, avant d’ajouter : « Mais le président sortant n’a pas eu le courage de faire ce que Soumaïla Cissé a eu à faire en 2013 en allant le féliciter avec son épouse et ses enfants » a-t-il souligné
Pour sa part, le président du MPR, Choguel K Maïga se réjouît de la détermination des maliens a défendre leur droits malgré les menaces, arrestations arbitraires, intimidations. Il fustige aussi le comportement de certains dirigeants étrangers qui se sont empressé de féliciter le président sortant avant même la fin du processus électoral « « Ceux qui ont, étant à l’étranger félicité IBK, n’ont pas de respect pour la souveraineté du Mali ».
IBK : Le chef d’un clan !
Soumaïla Cissé appelle les Maliens à une « mobilisation pacifique et non violente pour défendre leurs droits démocratiques ». « Le candidat Ibrahim Boubacar Keïta n’a pas été élu par le peuple malien. La cérémonie d’investiture d’un président non élu ce mardi 4 septembre est nulle et de nul effet », a-t-il affirmé. Il se montre très déterminé à avoir gain de cause. « Notre lutte pour la justice, la vérité et la liberté ne fait que commencer. Vous ne transigerez pas avec vos principes et vos valeurs. On ne vous volera pas votre vote, le vote du peuple souverain du Mali » a declaré le chef de file de l’opposition. Pour qui, le régime actuel n’a plus aucune légitimité « Oui, à compter de ce jour, je le dis haut et fort, Ibrahim Boubacar Keita n’est plus notre président. Il n’est plus que le chef d’un clan qui s’accroche au pouvoir par la corruption, la fraude et la violence », assène-t-il avant de qualifier la cérémonie d’investiture de IBK d’imposture. Il a aussi fustigé le comportement des institutions judiciaires : la Cour constitutionnelle et de la Cour suprême : « Notre Cour Suprême, après la dernière requête de nos avocats démontrant la forfaiture de la Cour Constitutionnelle, a raté l’occasion de rentrer dans l’histoire démocratique du Mali par la grande porte. Les mensonges du gouvernement et le déni de justice de la Cour Constitutionnelle finiront par éclater au grand jour et ils seront couverts de honte devant notre peuple, devant l’Afrique et le monde ! ». Soumaïla Cissé a aussi dénoncé les violations des droits de ses partisans par le régime IBK « comme si la fraude ne lui suffit pas, le régime IBK censure des médias privés, lance sa « police politique » sur les militants et intimide les partisans de l’alternance, Paul Boro, Moussa Kimbiri et Bourama Diarra, conseiller URD arrêté, le mardi septembre dernier, sont des prisonniers politiques», s’insurge le président de l’URD. Le chef de file de l’Opposition appelle à un large mouvement national de résistance pacifique et démocratique pour défendre le droit, la démocratie et le vote du peuple malien. L’opposition n’entend donc en effet point revenir en arrière et forte de la mobilisation qui s’étend désormais à plusieurs capitales européennes, elle compte poursuivre la contestation.