BAMAKO- La plupart des militaires maliens déployés au
siège de la radio-télévision publique à Bamako depuis le putsch du 22 mars se sont retirés, a constaté vendredi un journaliste de l`AFP, alors que cette occupation était un symbole du pouvoir conservé par l`ex-junte.
Les barrages et postes de contrôle militaires installés depuis le coup
d`Etat sur les deux voies d`accès à l`Office de la radio-télévision malienne (ORTM), dans le centre-ville, ont été enlevés, de même que les deux blindés de l`armée qui surveillaient l`entrée, a-t-on constaté.
Seuls quelques militaires étaient encore présents dans l`enceinte du
bâtiment, en plus des gardes habituels.
"Les militaires sont partis de l`ORTM à plus de 70%. Il n`y a plus
d`ambiance militaire. Le dispositif de sécurité est vraiment allégé", a déclaré à l`AFP une journaliste travaillant sur place.
"Le dernier blindé a quitté les lieux à 16H00 (locales et GMT) hier
(jeudi)", a indiqué un agent de l`ORTM.
Le 21 mars, la prise de la radio-télévision avait été l`un des premiers actes des militaires mutins, qui le lendemain parvenaient à renverser le président Amadou Toumani Touré (ATT).
Les putschistes et leur chef, le capitaine Amadou Haya Sanogo, se sont
officiellement retirés en vertu d`un accord conclu le 20 mai avec l`Afrique de l`Ouest, mais ils restent très présents face au président intérimaire Dioncounda Traoré et au gouvernement, en place pour une transition d`un an et dont l`un des défis majeurs est la reconquête du nord du pays occupé par des groupes armés.
Lors d`une réunion jeudi à Abidjan, des responsables de l`ONU, de l`Union africaine et de la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao) ont "exigé" que l`ex-junte "soit immédiatement dissoute et se retire complètement de la gestion de la transition".