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L’Essor N° 17452 du 11/6/2013

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Table ronde : Crise socio-politique et sport, un thème d’actualité
Publié le mercredi 12 juin 2013  |  L’Essor


© aBamako.com par S.A
Table ronde du réseau des reporters et culturels et sportifs francophones du Mali (RCSF) avec pour thème « crise socio-politique et sport »
Mercredi 5 juin 2013. Au carrefour des jeunes de Bamako


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Le Réseau des reporters culturels et sportifs francophones du Mali (RCSF) a organisé une table ronde mercredi dernier au Carrefour des jeunes. «Crise socio-politique et sport», tel était le thème de cette rencontre à laquelle ont participé plusieurs personnalités et responsables sportifs dont l’ancien sélectionneur national, Kidian Diallo le maire de la commune III, Abdoul Kader Sidibé, le directeur technique national, Mohamed Magassouba, le vice-président du Comité national olympique et sportif, Tidiane Niambélé, notre collègue Madou Diarra. On notait également la présence à la rencontre du présentant permanant du chef de l’Etat auprès de la francophonie, Moussa Sissoko, du président de l’Association des journalistes sportifs du Mali (AJSM), Oumar Baba Traoré. Dans son exposé liminaire Kidjan Diallo insistera sur la place qu’occupe le sport en période de crise. Comme exemple, le conférencier citera le cas de l’équipe du Front national de libération de l’Algérie qui se rendit dans 12 pays pour sensibiliser l’opinion internationale sur la guère d’indépendance de l’Algérie. «Rachid Mekhoufi et ses camarades n’étaient pas seulement des footballeurs, c’étaient également des ambassadeurs» dira l’ancien sélectionneur des Aigles. L’autre exemple évoqué par Kidian Diallo est la Guinée du président Sékou Touré. «Pendant le règne du président Sékou Touré, les artistes et surtout les footballeurs du Syli national et du Horoya avaient la lourde responsabilité de porter haut le drapeau du pays», rappellera l’ancien international. Les exploits de ces joueurs faisaient oublier aux populations les aspects nettement moins positifs de leur vie quotidienne. Pour Kidjan Diallo, le sport peut jouer un rôle essentiel dans la mobilisation de la population. Les victoires des sportifs au plan international permettent de rehausser le prestige de certains Etats si non des chefs d’Etats. Quelle que soit la crise économique, sociale ou politique, les victoires sportives sur les scènes internationales donnent souvent lieu à des scènes d’allégresse indescriptibles permettant ainsi d’apaiser momentanément les tensions sociales ou politiques. Dans certains cas le sport sert à l’exaltation des victoires et participe au développement d’un esprit nationaliste parfois exacerbé et contribue à l’entente et à la compréhension entre les peuples, soulignera Kidian Diallo. Tidiane Niambélé abondera dans le même sens en affirmant que dans toute crise socio-politique, le sport est intervenu pour faire quelque chose de grand. «Le mouvement olympique s’est servi des Jeux olympiques pour le retour de la paix et de la justice», dira-t-il, avant d’ajouter qu’il y a une différence entre la politique et le sport. «La politique, expliquera-t-il, veut l’intégration et mettre tout le monde ensemble, alors que le sport s’accroche à l’identité nationale». «Dans une situation de transition comme la nôtre, le sport apporte beaucoup. Nous sommes en refondation nationale qui doit se faire sur un code moral que le sport véhicule. Ce code moral doit être cultivé à tous et en toute circonstance. Le sport s’intéresse à la jeunesse, la partie dynamique et saine de la population», ajoutera Tidiane Niambélé. Quant à notre confrère Madou Diarra, il rappellera les quatre bouleversements socio-politiques de notre pays et les résultats obtenus pendant ces périodes par l’équipe nationale de football. Lors des éliminatoires de la coupe Kwame Nkrumah, le Mali a éliminé successivement la Guinée Conakry et la Haute Volta, l’actuel Burkina Faso. Entre ces deux tours il y a eu les premières émeutes dans notre pays liées à la création du franc malien qui fut mis en place dans la continuité de la logique d’indépendance du pays par le président feu Modibo Keïta. Malgré cette crise les Aigles ont réussi à se qualifier pour la phase finale de la compétition, battant la Haute Volta en aller retour (1-0 à Bamako et 4-2 au retour). Deuxième exemple : après le coup de force de novembre 1968, l’équipe nationale est restée en stand-by et lors des événements de mars 1991, le Mali a réussi à tenir en échec le Cameroun à domicile (0-0), avant de perdre au retour 2-0 à Bamako. Cette deuxième manche sera émaillée de graves incidents qui auront de lourdes conséquences pour notre football (sanction de la CAF). Mad Diarra dira que le Mali n’avait jamais connu de tels incidents et que «les évènements de Mars 1991 n’ont pas été bénéfiques pour notre football». En revanche, remarque notre confrère, le coup de force de mars 2012 n’a pas eu d’impact sur notre football. Mohamed Magassouba évoquera l’expérience qu’il a vécue dans la région des Grands lacs, alors que le maire de la Commune III, Abdoul Kader Sidibé estime que le sport est le premier indicateur du nationalisme. «Quand il y a la victoire la nation est contente quand il y a la défaite, elle est en deuil. Nous sommes dans cette crise parce que nous avons perdu nos repères et valeurs alors que le sport véhicule nos repères et valeurs», conclura le maire de la Commune III.

L. M. DIABY

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