Il lui peut-être aussi difficile de fuir son ombre que le contact avec le chef du Gouvernement, mais GMT l’a quand même tenté et même presque réussi. Et pour cause, l’ancien président dictateur n’est sans doute pas près de passer l’éponge sur ce célèbre épisode de sa présidence, celui du jeune syndicaliste qui le défiait dans les années 80 par l’assertion audacieuse suivante : «La balle est dans votre camp». Son jeune interlocuteur d’alors n’était autre que l’actuel Premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga. Devenu plus tard acteur central du mouvement insurrectionnel ayant déposé le Général-tyran, SBM s’est retrouvé (peut-être pour la première fois) nez-à-nez avec lui mardi dernier, lors de l’investiture du président IBK. Un pur hasard d’ordre protocolaire, mais qui aura largement mis en exergue le désamour et la nature conflictuelle des rapports qu’ont toujours entretenu à distance les deux adversaires historiques. En tout cas, si l’adversité est éteinte du côté de SBM, la rancœur semble inextinguible chez le dictateur déchu, qui l’aura manifesté toute la cérémonie en fuyant habilement le regard de son plus proche voisin. Pour mieux éviter le Premier ministre, le General déchu s’est même saisi d’un journal faisant mine de s’occuper pour ne pas avoir à croiser le regard de l’ancien bourreau. Ce dernier aura vainement tenté de profiter de l’instant pour briser la glace, le téléspectateur n’a pu être témoin d’un seul mot échangé ou d’un sourire esquissé ne serait-ce que pour sacrifier à une traditionnelle sournoiserie protocolaire. C’est pourtant le prix à payer pour l’omniprésence aux grandes cérémonies en tant qu’ancien président.
Cacophonie syndicale entre Magistrats de diverses instances