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Cherté de la viande sur le marché : Les professionnels du secteur se rejettent la responsabilité
Publié le mercredi 12 septembre 2018  |  Le Pays
Fete
© aBamako.com par as
Fete de la Tabaski: Moutons dans les marchés de Bamako.
Lundi 15 octobre 2012. Bamako. L`occupation des grandes zones productrices de bétail a un impact négatif sur la fourniture de bétail cette année.
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L’augmentation continue du prix de la viande sur le marché a suscité la curiosité du quotidien Le pays qui s’est approchée des professionnels du secteur, notamment les vendeurs de viande dans les marchés, des rôtisseurs dans les dibiteries et des vendeurs de bétails au marché de Faladié, pour recueillir leur avis sur la question.

Au Mali, les prix des denrées savent prendre l’escalier pour monter, mais pas pour descendre. En effet, à chaque fois qu’on assiste à une augmentation du prix des produits sur le marché, on rencontre après des difficultés pour faire redescendre ces prix, même en l’absence des circonstances et raisons qui justifiaient la montée. C’est le cas pour la viande car depuis que les prix ont augmenté à la veille de la Tabaski, il n’y a plus eu de diminution. Cela se confirme à travers les complaintes des femmes, principales victimes.

Au marché de Bacodjiconi, Moussa Sangaré, vendeur de viande, dira que le prix actuel de la viande est de 2300 FCFA le kg au lieu de 2100 ou 2200 FCFA avant la fête. Selon lui, la cause de cette augmentation est due à l’exportation massive du bétail à l’étranger où il est vendu à un meilleur prix. En outre, il convient de faire remarquer que la crise actuelle de notre pays contribue à cette augmentation, si nous savons que la majorité des bêtes à abattre pour l’approvisionnement en viande de la population provient de ces zones de conflit.

Aux dires de Mamoudou Keita, vendeur de viande au même marché, ces changements circonstanciels de prix sont dus à l’état même du marché de bétail avec la variation du prix d’acquisition des animaux. Il soutient que seuls les marchands de bétail pourront mieux expliquer ce phénomène puisqu’ en ce qui les concerne, en tant que simples vendeurs, ils sont obligés de revendre cher dans la mesure où il y a un renchérissement du coût d’achat des animaux. Cela constitue pour eux, dit-il, la seule solution pour faire des bénéfices.

Selon Youssouf Traoré, le prix du kg varie selon les vendeurs et en fonction des conditions dans lesquelles chacun a pu se procurer du bétail sur le marché. Pour ne pas perdre certains clients, précise-t-il, il leur arrive souvent de faire aussi des remises. À le croire, ce n’est pas de leur intérêt de garder la même viande toute la journée. D’ailleurs, fait-il remarquer, en temps normal, une demi-journée suffit pour écouler tout le stock de viande.

De leur côté, les vendeurs de bétail trouvés auprès du troupeau de Boubacar Djiguiba, au marché de Faladié, crient aussi à la cherté. Mais pour eux, c’est plutôt la cherté des aliments pour le bétail qui serait la cause de tous ces problèmes. Ils disent que le temps n’est plus au seul pâturage pour nourrir les animaux car, chaque année, l’hivernage devient de moins en moins bonne, obligeant les éleveurs à recourir aux aliments industriels pour bien engraisser leurs bêtes.

Ongoïba, un vendeur trouvé sur place, dira que le sac d’aliments pour bétail qui coûtait 6000 FCFA en un moment donné, a doublé de prix voire triplé aujourd’hui dans certaines zones du pays. Quand on ajoute à cela les frais de commission et le coût du transport, il ne sera pas possible pour tout le monde de mieux nourrir ses animaux. Il rappelle qu’un sac de son coûtait 3000 FCFA un moment, mais pour l’avoir aujourd’hui il faut débourser plus de 5000 FCFA.

À les croire, l’exportation n’est pas la cause de la cherté comme beaucoup de clients le pensent. Les éleveurs ne sortent même plus avec le bétail comme auparavant, selon eux, depuis le temps où le président ATT avait pris des dispositions contre cette vague d’exportation anarchique qui menaçait de dépeupler le Mali de son cheptel. Les vendeurs de bétail tiennent aussi à avertir qu’il ne fait pas aussi à tout ce que disent les bouchers car, précisent-ils, beaucoup de bouchers travaillent à crédit et c’est pourquoi même s’ils gagnaient le double de leurs bénéfices habituels, ils ne le diront pas craignant que le créancier ne leur arrache tout l’argent qu’ils gagnent.

Pour les tenanciers de dibiterie, cette cherté est visible à l’œil nu. Ce qui constitue quand même un paradoxe pour un pays comme le Mali, qui se glorifie d’être l’un des plus grands pays d’élevage en Afrique de l’ouest.

À la rôtisserie de Moctar Ombotimbé, à Faladié, Amadou, le frère du promoteur, regrette la perte d’une partie importante de sa clientèle car avec moins de 1000 FCFA ils ne peuvent plus s’octroyer de bons morceaux de viande rôtie comme auparavant. Selon lui, le bétail est cher comme s’il venait d’un pays étranger, alors qu’il provient du Mali. Il dira ensuite que c’est la faute à l’État qui ne joue pas assez son rôle en développant ce secteur important pour l’économie de notre société. À ses dires, il n’est pas normal qu’un Malien ne puisse pas manger de la viande grillée avec 500FCFA au Mali, comme aussi il est anormal qu’il ne puisse pas se trouver un mouton à 50 000 FCFA pour son baptême et encore moins un mouton à 100 000 FCFA pour la fête de Tabaski.

Issa Djiguiba & Bacary Fomba stagiaire
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