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Tout sauf un gouvernement de crise !
Publié le mercredi 12 septembre 2018  |  Le Pays
6eme
© aBamako.com par Momo
6eme conférence de presse du ministre Abdel Karim Konaté sur le conseil des ministres
Bamako, le 17 mai 2017 le ministre Abdel Karim Konate en compagnie de ses homologues de l`Agriculture et des Droits de l`Homme ont tenus une conférence de presse au sécrétariat général du gouvernement
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C’est fait ! Le gouvernement I du second quinquennat d’IBK est rendu public le dimanche dernier dans la soirée. Il est composé de 32 ministres dont 11 femmes. Dès son annonce, la première réaction qui s’impose est la suivante : « Tout ça, pour ça ! ». Parce que ce résultat de cinq jours de consultation ne comble pas l’attente, au regard des défis énormes actuels. Le Mali méritait mieux.

Parmi les anciens, certains méritent de continuer à siéger au sein du gouvernement, notamment Tiéna Coulibaly, Arouna Modiobo Touré… mais d’autres, NON ! Car ils sont les principales sources du divorce entre IBK et le peuple malien. Parmi ceux-ci, Madame le ministre de la Fonction publique, Racky Talla, Pr Tiémoko Sangaré…

Quant aux nouveaux, la règle voudrait bien qu’on les juge à l’œuvre. Mais cela ne sied pas bien au contexte malien, même s’ils amènent du sang neuf tant réclamé par le peuple. Seul bémol, IBK respecte le quota de 30% accordé aux femmes et matérialise, en quelque sorte, sa promesse d’investiture tout en plaçant la jeunesse au cœur de son dernier mandat.

Mais déjà, des bourdonnements se font entendre car ce gouvernement est aussi porteur de choses inédites, en termes de nos valeurs sociétales. En effet, des dames non mariées sont promues, dans une société où la religion a une forte dose dans la gestion de l’Etat. Par conséquent, elle ne s’accommode pas de certains faits.

Quant à la jeunesse, elle est bien positionnée avec la présence de la jeune dame de 35 ans, Kamissa Camara, au portefeuille des Affaires Etrangères. Elle aura un rôle important à jouer dans la résolution de la crise malienne. Mais vu son âge et le fait qu’elle soit un peu étrangère aux réalités du Mali, il est loisible de se demander si cela ne pourrait constituer un handicap pour assumer à hauteur de souhait cette tâche si exaltante ?

Je doute fort de ses capacités à bien gérer ce portefeuille si sensible, qui serait mieux dans les mains de quelqu’un de plus balaise, en plus d’avoir de l’expérience, des relations, et une meilleure maitrise des réalités du terrain.

Son choix pour la promotion de la jeunesse risquerait de se retourner négativement contre cette frange de la population. Et d’ici, je la vois rendre le tablier dans quelques mois car rien que la gestion des enfants gâtés de la République dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation, notamment les dirigeants des groupes armés du nord du Mali, habitués à tordre le cou aux protocoles et aux principes constitutionnels et républicains, sans être punis, recevant au contraire des valises d’argent et autres gâteries, en plus de prises en charge gratuite dans des hôtels huppés de la capitale qu’ils transforment en bordels, relève de travaux d’hercule.

Cette équipe gouvernementale, sans se tromper, ne pourra pas faire face aux enjeux énormes de ce second mandat du président IBK qui a pourtant reçu un signal fort des Maliens à bout de nerfs. Comme pour rappeler que s’il a pu être imposé par une administration à sa solde et des juridictions décriées, sa défaite prochaine risque de provenir d’une insurrection populaire, laquelle, cette fois-ci, sera animée non seulement par l’opposition, mais aussi par certains alliés mécontents de n’avoir rien reçu comme récompense des efforts consentis pour sa réélection d’IBK.

Prenons donc date avec l’histoire et donnons-nous au maximum trois mois pour faire le bilan : il risque d’être tout, sauf reluisant !

Boubacar Yalkoué
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