La décision du maire, Boubacar Kéita, de la Commune VI, relative au remplacement des maires délégués de Niamakoro, Banankabougou-Faladié, Sénou, Magnambougou… suscite toujours un mouvement de colère à Niamakoro. Après le sit-in de vendredi, des organisations de la société civile ont battu lundi le pavé pour exiger le maintien d’Amadou Samaké, maire délégué.
Lundi 10 septembre, une nouvelle marche a eu lieu à Niamakoro, en Commune VI, suite à la décision du maire principal, Boubacar Kéita, relative au changement des maires délégués dans les centres secondaires d’état civil. Dans la décision, il autorise les conseillers Ouassa Samaké, Fatimata Coulibaly, Bakary Dembélé, Lassana Coulibaly, Fodé Traoré, Abdoul Aziz Haïdara, Boubacar Coulibaly et Fatoumata Traoré à exercer les fonctions d’officier d’état-civil par délégation de signature dans les centres secondaires de Magnambougou, Niamakoro, Faladié-Banankabougou, Sénou, Niamakoro-Koko, Dianéguéla, Missabougou et Yirimadio Logements sociaux.
Pour la population de Niamakoro, c’est un règlement de compte. “Le maire a fait savoir dans sa décision que les personnes nommées prendront fonction ce vendredi. Nous disons non ! Les chefs de quartier de Niamakoro, les jeunes et les groupements professionnels de commerçants ont adressé une lettre aux intéressés pour exprimer notre désaccord. Si le maire ne veut pas être à la base d’un soulèvement, nous lui demandons gentiment de revoir sa copie”, indique Mory Camara, habitant de Niamakoro. Il pense que la population ne peut pas abandonner le quartier, perdre ses hommes valables pour des questions politiques.
“Nous invitons le maire à se mettre au-dessus de toutes considérations politiques pour le développement de la Commune. Qu’il retire gentiment sa décision qui est une provocation pour nous. Il veut mettre un coup de frein au développement de nos quartiers, nous accepterons”, dit-il.
“Nous sommes pour la défense de Niamakoro. Amadou a été choisi parce qu’il s’est fait remarquer dans le développement du quartier. Et il est sur cette voie. Nous avons beaucoup de difficultés par rapport à la gestion administrative de Niamakoro. Nous n’avons pas besoin d’une considération politique. Seul Niamakoro est au-dessus de tous. Nous ne sommes pas les antirépublicains, des pauvres citoyens seulement qui revendiquent leur droit à l’accès équitable des services sociaux de base”, précise Adama Diakité, manifestant.
“Amadou Samaké est un élu de Niamakoro. Il n’a pas été nommé. S’il y a lieu de changer, c’est la population qui doit être consultée. Qu’on ne nous mêle pas dans un combat politique. Mais la majorité a droit au respect. Non à l’imposture ! Non à cette décision unilatérale. Amadou Samaké ou rien ! Nous ne sommes pas contre les lois. Toutes nos réactions se feront en respect de principes démocratiques, conformément à la Loi fondamentale. Le maire principal Boubacar Keita doit respecter cette population. Nous nous battons contre l’injustice et le mépris”, rappelle Ibrahim Samaké.
Pour Fatoumata Coulibaly, beaucoup de maires délégués sont passés ici, mais il a su créer une différence, à travers son approche participative en matière de gestion de développement du quartier. “Les combats pour Soumaïla Cissé ou Ibrahim Boubacar Kéita nous importent peu. Mais le développement de Niamakoro. Amadou ne quittera pas ici. S’ils veulent la guerre, le Nord n’est pas sous contrôle. C’est là-bas qu’il faut intervenir”, lance notre interlocuteur, visiblement décidé à obtenir gain de cause pour son maire délégué.