NIAMEY - Moins de trois semaines après les premiers attentats suicide de son histoire, le Niger a été secoué dans la nuit de mardi à mercredi par de nouveaux troubles, avec l’attaque d’un commando non identifié contre un camp de la gendarmerie à Niamey.
L’attaque a été perpétrée par des "hommes armés" venus à bord de plusieurs véhicules mais a pu être repoussée et "il n’y a eu ni blessé ni mort", a affirmé à l’AFP le ministre de la Défense, Karidjo Mahamadou.
"Tout se passe bien, on les a repoussés, pas de blessés ni de morts", avait indiqué un peu plus tôt un gendarme. Equipé d’un gilet pare-balles et d’une kalachnikov, il était posté devant le camp, voisin du quartier Koïra-Tégui, dans le nord de la capitale.
Le ministre de la Défense n’a pas précisé si cette attaque était liée aux récents attentats islamistes qui ont frappé ce pays sahélien, engagé militairement au Mali voisin contre les mouvements jihadistes liés à Al-Qaïda.
Selon M. Mahamadou, "hier (mardi) aux alentours de 21H00 (heure locale, 20H00 GMT), deux hommes armés ont tenté d’escalader le mur du camp du côté sud (...). La sentinelle a ouvert le feu, ce qui a fait fuir les deux hommes, qui ont rejoint des véhicules qui les attendaient derrière une maison non loin".
"Il y a eu des tirs nourris de la part des occupants des véhicules, ce qui a entraîné une riposte des gendarmes", a-t-il poursuivi.
"Au même moment, trois motocyclistes se sont présentés du côté ouest du camp et ont ouvert le feu sur la sentinelle. Il y a eu une riposte énergique qui a fait fuir les motocyclistes", a raconté le ministre.
"Les recherches se poursuivent", a-t-il ajouté, sans précision sur
l’identité de ce commando.
assaillants en fuite
Après "des échanges de tirs intenses", "les assaillants ont réussi à s’enfuir", a souligné aussi une source sécuritaire. Mardi soir, des habitants du quartier avaient rapporté que des tirs nourris s’étaient fait entendre durant environ une heure sur le site de la gendarmerie.
"Il y a dû y avoir des courses-poursuites puisque des tirs ont été entendus jusque dans le quartier", a déclaré un riverain. Mercredi, la vie avait repris son cours dans les environs de l’immense camp, devant lequel des gendarmes montaient la garde.
La barricade érigée dans la soirée pour bloquer la circulation sur la grande voie longeant le camp a été levée et les échoppes alentour ont rouvert, a constaté un journaliste de l’AFP.
Frappé depuis plusieurs années par des attaques et des rapts (notamment d’Occidentaux) commis par des groupes islamistes, le Niger, l’un des pays les plus pauvres du monde, connaît un nouvel accès de tension depuis quelques
semaines.
Deux attentats suicides perpétrés dans le nord du pays le 23 mai ont fait une vingtaine de morts, essentiellement des militaires nigériens.
Ces attaques, les premières du genre dans le pays, ont été revendiquées par Les Signataires par le sang du jihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).
Belmokhtar, alias "Le Borgne", a menacé de s’en prendre à nouveau au Niger et aux autres pays engagés militairement au Mali contre les jihadistes qui occupaient le Nord malien depuis 2012.
Le camp de la gendarmerie attaqué mardi soir a notamment accueilli en début d’année des troupes tchadiennes en transit vers le Mali, où elles ont combattu les islamistes armés aux côtés de la France et de soldats ouest-africains.
Par ailleurs, le 2 juin, des "terroristes" présumés détenus à la prison de
Niamey avaient permis l’évasion d’une vingtaine de prisonniers, selon les
autorités.