Le secrétaire général du ministre en charge des Mines et du Pétrole, Makan Moussa Sissoko, a présidé, hier, l’ouverture de l’atelier de formation sur les questions environnementales liées à l’industrie extractive. Cette activité, organisée en collaboration avec le Conseil régional de formation des institutions supérieures de contrôle des finances publiques d’Afrique francophone subsaharienne (CREFIAF), s’inscrit dans le cadre du Projet d’amélioration de la surveillance de l’industrie extractive en Afrique francophone subsaharienne (PASIE), financé par le gouvernement canadien, à hauteur de 18 millions de dollars canadiens.
Après l’allocution du secrétaire général du département en charge des Mines et de celle de Mme Konaté Salimata Diakité, contrôleur général des services publics, le chef du projet PASIE a rappelé dans son exorde la mission essentielle de son organisation. Celle-ci consiste à surveiller l’exploitation minière dans le but d’assurer la protection de l’environnement et des populations. « Ce présent atelier qui couvre une période de quatre jours permettra d’approfondir les compétences des participants sur les indices de mauvaise gestion environnementale qui découlent de l’exploitation minière», a indiqué Alfred Enoh.
Les champs d’activité du projet PASIE concernent principalement le Burkina Faso, Madagascar, le Mali et le Cameroun. Ce choix s’explique par le fait que ces pays ont connu une croissance importante du secteur minier au cours des 10 dernières années. Cependant, se désole le responsable du projet, les mécanismes de surveillance et de gestion du secteur extractif, ne semblent pas refléter le rythme de cette évolution notée dans le domaine des mines dans ces différents pays.
En effet, des études concernant les activités extractives ont fait des révélations assez inquiétantes, notamment le non respect des lois régissant le secteur minier qui expose des individus aux conséquences environnementales et sociales associées à l’exploitation minière. Les conséquences environnementales sont, entre autres, la déforestation, la détérioration des terres cultivables par l’orpaillage. Elles résultent de l’action destructrice de l’homme sur la nature. Quant aux conséquences sociales, elles se résument à la détérioration des mœurs se traduisant par le phénomène de la prostitution qui va crescendo dans les zones aurifères, par exemple.
Par conséquent, il s’avère important d’accroître la surveillance des activités du secteur extractif. Après la réussite des ateliers fructueux du projet dispensés entre février et mai 2017, les pays déjà mentionnés ont réitéré leur intérêt aux préoccupations portées par cette structure internationale, à savoir les sujets touchant la législation des mines et l’environnement. Ainsi, le premier atelier régional spécialisé sur le thème : « Encadrement légal et conventions minières », s’est tenu en septembre 2017 à Yaoundé. Le second organisé à Madagascar portera sur le thème : « Fiscalité minière et administration fiscale» entre avril et mai 2018.
Par ailleurs, le contenu riche et diversifié de l’atelier de Bamako (du 10 au 14 septembre 2018), outillera les participants à comprendre davantage les risques environnementaux dans le cycle de vie d’une mine industrielle et dans l’exploitation minière artisanale et à petite échelle.
Pendant la formation, l’accent sera aussi mis sur les pratiques respectueuses de l’environnement en matière d’exploitation minière. Les formateurs, en l’occurrence le professeur Théophile NDougsa Mbarga et le docteur Oudou Halidou Mamadou, tous deux experts des mines et de l’industrie, consacreront des réflexions aux cadres politiques, institutionnels et juridiques relatifs à la mise en œuvre des projets miniers. En d’autres termes, il s’agira de voir la place accordée à l’environnement dans les textes juridiques sur les mines. Etait aussi présent à cette séance inaugurale, l’ambassadeur du Canada au Mali, Louis Veret.