Le ministre a expliqué que la journée se tient à un moment particulièrement difficile pour les populations des régions du Nord de notre pays et particulièrement les enfants. Cette crise nous fait obligation de revoir nos programmes et projets afin de les adapter à la situation des enfants. La crise sécuritaire au nord a contraint de nombreux foyers à se déplacer à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Les enfants en sont les premières victimes, a-t-il regretté.
« La célébration de la 12e édition est l’occasion pour moi de réaffirmer à tous nos concitoyens meurtris par ces évènements, la volonté du gouvernement et de l’ensemble des forces vives de la nation, de tout mettre en œuvre pour restaurer la paix et la stabilité sur l’ensemble du territoire national, condition indispensable à tout développement économique, social et culturel », a poursuivi le ministre.
A travers l’institution de cette journée, dira-t-il, l’Organisation internationale du travail (OIT), entend attirer l’attention des gouvernements, des partenaires sociaux, des organisations de la société civile et du grand public, sur l’ampleur du travail des enfants dans le monde et les actions à mener aux niveaux national et international, pour éradiquer ce fléau, en priorité dans ses formes les plus inacceptables comme l’utilisation des enfants dans les conflits armés.
Depuis 2002, la Journée mondiale contre le travail des enfants mobilise ainsi sur tous les continents, des millions d’hommes et de femmes, tous guidés par un idéal commun : la fin du travail des enfants, a noté M. Traoré.
Des centaines de millions de garçons et de filles à travers le monde sont en effet toujours astreints à un travail qui constitue une violation flagrante de leurs droits fondamentaux à la liberté, à l’éducation, à la santé et aux loisirs. Plus de la moitié de ces enfants sont exposés à des travaux dangereux ou illicites comme le trafic de drogue, la prostitution ou les conflits armés. Au Mali, environ 2 enfants sur 3, âgés de 5 à 17 ans, sont économiquement actifs, soit un peu plus de 3 millions filles et garçons.
A en croire le ministre, en 2010, la communauté internationale a adopté, lors de la Conférence mondiale de La Haye sur le travail des enfants, une « feuille de route en vue de l’élimination des pires formes de travail des enfants d’ici 2016″.
Cette feuille de route invite les gouvernements à prendre, entre autres, les mesures suivantes : adopter et mettre en application une législation nationale contre le travail des enfants ; développer et exécuter des plans d’actions nationaux en vue d’éliminer en priorité, les pires formes de travail des enfants ; étendre et améliorer l’accès à une éducation gratuite, obligatoire et de qualité, ainsi qu’à la formation professionnelle ; lutter contre les discriminations qui contribuent à la perpétuation du travail des enfants ; promouvoir la création d’emplois et l’accès de tous à un travail décent.
A noter que le thème de la Journée de cette année est intitulé : « Non au travail des enfants dans le travail domestique ». Il met en lumière le droit de tous les enfants d’être protégés contre le travail précoce et contre toutes violations des droits fondamentaux de l’homme au travail.
Il a rappelé qu’en 2011, l’OIT a adopté de nouvelles normes pour promouvoir le travail décent pour les travailleuses et travailleurs domestiques. Il s’agit de la Convention n° 189 et la recommandation n°201. Ces normes contiennent un message clair : les travailleuses et travailleurs domestiques, comme les autres travailleurs, ont droit à des conditions de travail et de vie décentes.
Il faut souligner que dans le monde, un grand nombre d’enfants sont impliqués dans le travail domestique rémunéré ou non, chez un tiers ou un employeur. Ces enfants sont particulièrement vulnérables à l’exploitation. Leur travail est souvent méconnu du grand public, ils peuvent se trouver isolés et travailler loin du foyer familial. Les mauvais traitements donnés aux enfants dans le travail domestique sont beaucoup trop courants.
La 12e édition de la Journée mondiale contre le travail des enfants mettra l’accent sur le chemin restant à parcourir pour faire de cette feuille, une réalité dans tous les pays membres de l’OIT, a précisé M. Traoré.
Les actes posés par le gouvernement
En ratifiant les principaux instruments internationaux concernant les droits de l’enfant, en particulier, les conventions fondamentales de l’OIT, le gouvernement de la République du Mali s’est engagé pour sa part à prendre des mesures immédiates et efficaces pour assurer l’interdiction et l’élimination des pires formes de travail des enfants et ce, de toute urgence.
Cet engagement a été concrétisé très tôt par la mise en place de plusieurs programmes et projets de lutte contre le travail des enfants qui ont enregistré des résultats notables aussi bien en termes d’information et de sensibilisation des différents acteurs, de renforcement de leurs capacités institutionnelles et opérationnelles, qu’en ce qui concerne le retrait et la réinsertion économique des enfants travailleurs, ou la création d’activités génératrices de revenus pour les parents.
D’importantes mesures institutionnelles ont été également prises pour soutenir les actions entreprises, au nombre desquelles, la création d’une cellule nationale de lutte contre le travail des enfants.
Dans le cadre de la mise en œuvre de la feuille de route de La Haye, le gouvernement a adopté le 8 juin 2011, un Plan d’action national pour l’élimination du travail des enfants au Mali (Panetem), couvrant la période 2011-2020, pour un coût total d’environ 26 milliards de FCFA.
La mise en œuvre de ce plan nécessitera une conjugaison des efforts de l’Etat, des partenaires sociaux, des organisations de la société civile et des partenaires au développement.
Le gouvernement vient de procéder à la relecture du Code du Travail pour porter l’âge d’accès à l’emploi de 14 à 15 ans.