Est-ce qu’il sera question d’accorder un statut particulier à Kidal et dans ce cas comment ? Le Mali peut-il aller au fédéralisme comme l’ont souhaité certains intellectuels ? Ou simplement faudrait-il instaurer une dictature militaire à Kidal ? Telles sont entre autres questions sur lesquelles les candidats à la présidentielle sont attendus de pied ferme par le peuple.
Les débats risquent d’être houleux dans les semaines à venir entre le peuple et les candidats à la présidentielle du 28 juillet 2013. Etant entendu que notre pays revient d’une crise sans précédent dont certains disent même que c’est la plus dure de l’Histoire de notre pays.
Dans la conscience collective, il est établi que les hommes politiques, sans exception, sont à l’origine de cette déchéance, on peut alors présager une partie musclée entre candidats à la présidentielle et électeurs.
Les Maliens ont été pour la plupart éveillés par cette crise et ne devraient plus se faire manger à n’importe quelle sauce. Ils vont certainement jauger la capacité des candidats à remettre le pays sur pied, à recoudre un tissu social complètement déchiré, à construire une nation fondée sur les valeurs de patriotisme, de travail et de justice.
Une attention particulière sera accordée à la question du Nord d’une manière générale et de Kidal de façon particulière. On le sait, les autorités de la transition n’ont pas de légitimité leur permettant d’engager le pays dans certaines aventures. Celles-ci, comme l’a si bien dit Tiébilé Dramé, conseiller spécial du président de la République par intérim, chargé des négociations avec les groupes armés du Nord, vont simplement baliser le terrain des vraies négociations qui se feront sous l’égide du président légitime qui sortira des urnes le 28 juillet prochain.
Il s’agit en somme de s’accorder sur le principe des négociations pour permettre la tenue de la présidentielle sur l’ensemble du territoire. C’est là la feuille de route qui accompagne à Ouagadougou, Tiébilé Dramé et sa délégation. Les différents candidats sont alors tenus de dire au peuple malien comment ils comptent s’y prendre avec la question du Nord, notamment Kidal, une fois élu président de la République.
Est-ce qu’il sera question d’accorder un statut particulier à Kidal et dans ce cas comment ? Sera-t-il question d’accorder une autonomie à cette région ? Le Mali peut-il aller au fédéralisme ? Ou faudrait-il instaurer une dictature militaire à Kidal ?
Autant de questions qui sont sur les tablettes des candidats et chacun devrait avoir le courage d’être honnête avec les Maliens parce qu’il est temps que cette question de sécessionnisme soit réglée pour de bon. Les régimes qui se sont succédé ont essayé chacun avec sa méthode de faire face à la question sans qu’on ne puisse trouver l’antidote.
La rébellion a toujours, de façon cyclique, secoué notre pays et son foyer a toujours été Kidal, donc un sujet de préoccupation majeure qui interpelle tous les candidats.
La question qu’on se pose est de savoir ce que peuvent nous proposer encore certains de ces candidats qui ont eu à gérer cette question. Ibrahim Boubacar Kéita, le candidat de l’Alliance IBK-Mali 2012, était Premier ministre quand la rébellion sévissait au temps Alpha Oumar Konaré et Tiébilé Dramé fut son ministre chargé des Zones arides et semi-arides ; Soumana Sako était Premier ministre de la transition en 1992 quand la rébellion menaçait la tenue des élections, etc.
Quant aux autres on saura avec la campagne présidentielle ce qu’ils ont dans leurs têtes à propos Kidal.