Le candidat de l’Union pour la République et la démocratie (URD), l’honorable Soumaïla Cissé, est épuisé sur tous les plans. Après avoir financé avec de gros moyens les deux tours du scrutin présidentiel, le natif de Niafunké semble étouffé non seulement financièrement mais aussi en terme de soutiens de poids. Aussi, ses partisans se démobilisent-ils de plus en plus. On assiste actuellement à une lutte solitaire de Soumi Champion.
Depuis plusieurs semaines, le peuple malien assiste à une contestation des résultats des 1er et 2e tours du scrutin présidentiel, tenus respectivement les 29 juillet et 12 août 2018. Le camp du grand perdant (Soumaïla Cissé) conteste fermement les résultats proclamés par le ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation et la Cour constitutionnelle. Aussi, dit-il ne pas reconnaître le président investit le 04 septembre dernier par la Cour suprême.
C’est la raison pour laquelle, la direction de campagne conduite par Tièbilé Dramé a organisé plusieurs marches et meetings pour dénoncer ce qu’elle appelle fraude électorale, bourrage des urnes et achat de conscience. Une autre marche est annoncée pour ce samedi 15 septembre. C’est dire que le camp de Soumaïla Cissé est plus que jamais déterminé à aller jusqu’au bout de ses prétentions.
Soumaila Cissé manque de soutiens de poids
Juste après la proclamation des résultats définitifs du 1er tour, 17 candidats malheureux et Soumaïla Cissé, arrivé deuxième, ont décidé à l’unanimité de boycotter le second tour de la présidentielle. Cela, à cause des conditions dans lesquelles le scrutin s’était déroulé. Selon plusieurs sources, le président-candidat de l’URD aurait décidé seul d’aller au 2e tour, sans même consulter son parti, à plus forte raison sa coalition pour l’alternance, encore moins le regroupement des candidats malheureux. Une décision qui n’a pas du tout plu au regroupement des candidats Malheureux.
C’est ce qui expliquerait, selon nos sources, le retrait des ténors comme Aliou Diallo de l’ADP-Maliba, Me Mountaga Tall et même la coalition Cheick Modibo Diarra qui, même s’il s’était désolidarisé de la déclaration des 18 candidats, avait donné sa parole au candidat Cissé qu’il ne partirait pas au second tour au cas où le boycott serait officiel.
Le natif de Niafunké ne bénéficie alors que du soutien de ses alliés au premier tour et quelques partis et mouvements comme le MPR, le MODEC, la plateforme pour l’alternance et le changement ainsi que le CDR du chroniqueur Ras Bath. Un CDR qui vient juste de claquer la porte du camp de la contestation et reconnaît IBK comme président du Mali. Cela, à la veille d’un rendez-vous crucial, à savoir la marche de ce samedi.
Aussi faut-il noter l’adhésion de l’ensemble de la communauté internationale et des partenaires du Mali aux résultats officiels prononcés par le ministère de l’Administration territoriale et entérinés par la Cour constitutionnelle. En perdant ses soutiens, la contestation des résultats de la présidentielle a le dos au mur. Étant le seul à mettre la main à la poche, Soumaïla Cissé est épuisé jusqu’à ce qu’il ait demandé à ses partisans de contribuer au financement des manifestations en cours.
Soumaïla Cissé doit mettre balle à terre
Soumaïla Cissé n’a d’autre choix que d’accepter la main tendue du président de la République Ibrahim Boubacar Keita. Au risque de terminer sa carrière politique en queue de poisson. Car, à force d’insister sur les manifestations populaires, les marches et les meetings, la foule risque de se démobiliser ; et Soumaïla Cissé de se retrouver avec seulement quelques personnes. Cela constituerait pour lui une humiliation politique.
Une autre hypothèse est que les manifestations pourraient radicaliser une partie du peuple malien. Cela pourrait diviser le peuple en deux (les partisans d’IBK d’une part et ceux de Soumaïla Cissé d’autre part). Et enfin, la contestation pourrait aussi dégréner. Si tel était le cas, personne ne pourrait mesurer les conséquences d’une telle situation.
En tout cas, cette contestation tend vers sa fin d’une manière ou d’une autre. Si Soumaïla Cissé ne met pas balle à terre, pour la stabilité du Mali et pour avoir une fin de carrière politique glorieuse, il le fera parce qu’il aura épuisé toutes les cartes en main. Et c’est ainsi qu’il terminerait sa carrière politique en queue de poisson.