Par une décision du maire de la Commune VI du district de Bamako, Boubacar Keita, quatre maires délégués ont été relevés de leurs fonctions. En réaction à cette décision, les chefs de quartiers, les organisations de jeunes et groupement professionnel des commerçants de Magnambougou, Faladié, Sénou, Niamakoro, exigent l’annulation de cette décision, jugée politique.
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Investi dans ses fonctions de maire en mai dernier suivant à une sanction du ministre en charge des Collectivités à l’encontre du maire Alou Coulibaly, Boubacar Keita est le nouveau maire de la Commune VI. Il fait parler de lui par une décision de relève concernant quatre de ses conseillers assurant la fonction de maire délégués dans les quartiers de Magnambougou, Faladié, Sénou, Niamakoro.
Du côté de la mairie de la Commune VI, on justifie cette décision par “des raisons financières”. On soutient que les maires délégués en question ne faisaient suffisamment pas entrer de sous dans les caisses de la mairie. Pire, on leur reproche de nombreuses pratiques contraires à l’orthodoxie financière. Se basant sur la moyenne de 1300 mariages célébrés par an à raison de 14 000 francs CFA par mariage, chaque centre secondaire d’état civil devrait au moins rapporter environ 18 millions de francs CFA par an sans compter ressources collectées sur les actes de légalisations et autres taxes. Mais, malheureusement, certains de ces centres ne rapportaient moins de 500 000 F CFA par an sur les célébrations de mariages.
Aussi, notre interlocuteur estime que la décision de relève procède de la volonté de respecter la représentativité au sein du conseil communal. Ainsi, le RPM qui a le plus grand nombre de conseillers à la mairie après l’URD, et ne disposant de centre secondaire, s’est vu octroyer son premier son poste de responsabilité dans un centre secondaire. L’UDD aussi obtient son premier poste de maire délégué au détriment du CNID qui détient trois conseillers.
La décision du maire, qui, dit-on, relève de son pouvoir discrétionnaire, vise à établir un équilibre dans le partage des postes. Ainsi, l’URD, le MPR et l’UMPC ont chacun 2 postes de maire délégué. L’Adéma et l’UDD s’en tirent avec un poste chacun.
Selon des sources bien introduites auprès des maires délégués relevés, il s’agirait seulement d’une cabale. Tout a commencé lors du remplacement de l’ancien maire Alou Coulibaly, les maires délégués déchus auraient soutenus une autre candidature au détriment du maire actuel. Une situation qui aurait fâchée ce dernier qui avait juré de leur faire la peau une fois élu. A les en croire, la situation actuelle découle de cette décision de vengeance programmée du maire Boubacar Keïta.
Grogne dans les quartiers concernés
Pour la population de Sénou, Faladié, Magnambougou, Niamakoro, cet acte du maire Boubacar Keïta n’est plus ni moins qu’un règlement de compte. Selon certains, le maire Keïta agirait aux ordres du candidat malheureux du parti au pouvoir aux élections municipales dernières et qui n’a jamais renoncé à son projet d’imposer par la force son parti au sein de la mairie de la Commune VI.
Les chefs de quartiers de Niamakoro, les jeunes et les groupements professionnels de commerçants ont adressé une lettre au maire pour exprimer leur désaccord. “Si le maire ne veut pas être à la base d’un soulèvement, nous lui demandons gentiment de revoir sa copie”, indique Mory Camara, habitant de Niamakoro.” Nous n’allons pas accepter que nos quartiers perdent ses hommes valables pour des questions politiques “, ajoutera-t-il.
Une nouvelle marche après celle de vendredi dernier a eu lieu ce mercredi sur la mairie centrale. Le ministre de tutelle est invité à prendre toutes les dispositions pour endiguer cette nouvelle crise qui secoue la mairie de la Commune VI.