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Abandon précoce de l’école par les filles : les multiples raisons
Publié le vendredi 14 septembre 2018  |  L’Essor
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Avant d’arriver au niveau du Diplôme d’études fondamentales (DEF), la plupart des filles abandonnent l’école, souvent sur un coup de tête ou par naïveté



La paresse, la négligence, la pratique de petits métiers lucratifs, les mauvaises fréquentations et le mariage (pas forcément précoce) sont les causes de désertion des classes par beaucoup de jeunes filles. Malgré la gratuité de l’éducation dans notre pays, le taux d’abandon de l’école par les filles issues du milieu défavorisé, ne cesse de grimper. La démoiselle Bassou Diakité habite à Missira en CII du Discrit de Bamako. Elle a quitté l’école en classe de 9e année, sans raison valable. Elle avait l’impression d’étudier pour faire plaisir à ses parents et aux professeurs qui l’encourageaient à continuer.

La paresseuse Bassou exprime son amertume et ses regrets. Elle fait l’aveu suivant :«je n’avais pas conscience de l’importance des études. Je regrette d’avoir été insouciante. Beaucoup de mes camarades de promotion ont obtenu des diplômes de haut niveau et vivent dans notre quartier. Elles sont désormais indépendantes».

Aujourd’hui, Bassou est mariée et mère de deux fillettes. Elle est déterminée à faire l’impossible pour éviter le même sort à ses enfants.

Les enfants des quartiers non huppés de la capitale sont fragiles. Des légions de jeunes filles intelligentes à l’école finissent par lâcher prise, à cause de la mauvaise influence des copines qui ont déjà déserté l’école. Après avoir redoublé deux fois la classe de 9e année, Coumba Sylla, sous l’influence de ses copines, décide de «vivre sa vie». Elle abandonna les études et suivit ses «prétendues» copines, dans les soirées dansantes. Elle fréquentait les «grins» de son quartier Hamdalaye jusqu’à l’aube. Elle nous confie que même si elle vient d’une famille modeste, elle a toujours eu le nécessaire pour étudier correctement. Elle dédouane ses parents. «Je ne peux pas les blâmer pour mon mauvais choix», estime-t-elle aujourd’hui.

Les petits métiers comme la coiffure, la vente ambulante des légumes, des tubercules et de friandises, aux retombées financières relativement rapides, distraient les jeunes filles dans leurs études. Dhi Dembélé, une célibataire de 28 ans, habite au quartier Banconi en CI du Disctrit de Bamako. Elle a pris goût à l’argent en jouant à la coiffeuse temporaire. Elle a fini par abandonner les études. Elle rappelle cette époque en ces termes :« je pensais que la finalité des études était de se faire de l’argent dans le futur.

Je réalise le contraire maintenant. Je gagne bien ma vie, aujourd’hui mais j’ai toujours besoin d’aide même pour poster des phrases correctes sur les réseaux sociaux». L‘élégante frustrée a quitté l’école en classe de 7e année du cycle fondamental malgré la pression et les multiples punitions de ses parents.

Le mariage peut être un obstacle pour la continuité des études. Apres s’être mariée, Aicha Sidibé n’a pas pu concilier les études et la vie au foyer conjugal. «Je sais que certaines filles y arrivent, mais moi je n’ai pas eu assez de courage de tenter ce parcours», confesse-t-elle. L’absence de motivation fait souvent défaut à cette catégorie. Le statut social des parents démunis n’est pas en cause.

Combien de prétendantes à une vie de luxe comme Aicha ont abandonné les études? «Le destin est inéluctable», enseignent les sages dans nos familles. Les mêmes anciens ne cessent de répéter à la jeunesse le dicton qui dit «Aide toi, le ciel t’aidera». Ce principe a été suivi jusqu’au bout par la courageuse Habibatou Wattara du quartier Bozola.

Elle est diplômée en économie et travaille présentement à l’aéroport de Sénou. Elle soutient que le fait de venir d’un milieu modeste ne justifie aucunement la désertion précoce scolaire. Cette orphéline a grandi sans ses deux parents. Elle n’approuve pas les jeunes filles qui choisissent la facilité en abandonnant l’école sur un coup de tête.



Les parents pauvres ou riches ne font-ils pas de leur mieux pour soutenir et encourager leurs filles à bien étudier ? N’est ce pas que, comme l’esprit de la Paix, la volonté, le courage et la détermination à entreprendre et achever ses études, se construisent dans la tête des petites filles ? La mission historique de l’école malienne au cours de cette décennie est de gagner la bataille de la consolidation et de la participation féminine au développement socio-économique et politique de la nation malienne.

Kangaye SANGARÉ
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