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Mme Sy: fuite de mémoire ou mauvaise foi ?
Publié le dimanche 16 septembre 2018  |  Info Matin
Assemblée
© aBamako.com par A.S
Assemblée générale ordinaire de l’ADEMA-Association
Bamako, le 04 juin 2016 l`ADEMA-Association a tenu son Assemblée générale ordinaire a la pyramide
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Au cours d’une conférence de presse qu’elle a animée, lundi dernier, à la Maison de la presse du Mali, la présidente de l’ADEMA Association, Mme Sy Kadiatou SOW, a estimé que le double scrutin présidentiel du 29 juillet et du 12 août 2018 a été « marqué par des pratiques qui n’honorent pas la démocratie malienne ». Et pourtant, de 1992 à 2002 où Mme SY a été cœur du pouvoir, beaucoup d’eau a coulé sous le pont de la démocratie malienne.

Sans preuves tangibles, cette icône de la démocratie malienne, soutient : «S’il est vrai que la fraude a été toujours dénoncée lors des opérations électorales précédentes, l’ampleur de celle qui a été observée lors de cette élection est sans précédent ».
Nous convenons avec elle que l’organisation de ce scrutin qui s’est déroulé dans un contexte sociopolitique et sécuritaire particulier était loin d’être parfaite, mais de là à considérer que c’est le plus mauvais de l’heure démocratique relève, à notre avis, d’une fuite de mémoire pour la ‘’dame de fer’’ ou d’une mauvaise foi. Et pour cause ?
Dans ce même pays, sous l’ère démocratique, des élections importantes ont été organisées sans liste électorale fiable, voire inexistante. Le cas la présidentielle de 1997 est plus illustratif. D’ailleurs, face à ce constat, la Cour constitutionnelle avait annulé le premier tour de l’élection du président de la république du 13 avril 1997.
À l’époque, l’ADEMA de Mme Sy Kadiatou SOW était au pouvoir. Les opposants ont été emprisonnés et réduits à leur plus petite expression pour avoir dénoncé ces imperfections.
C’est-à-dire que les récriminations cette dame contre l’organisation de l’élection présidentielle de 2018 sont plus que surprenantes. Se souvient-elle encore de tous les manquements aux scrutins de 1997 où le terme « mascarade électorale » a été utilisé pour la première fois par les opposants au président Alpha Oumar KONARE ? Malgré le retrait de l’opposition du processus, Alpha Oumar avait été réélu contre un seul candidat, feu Mamadou Maribatrou DIABY.
C’est pourquoi il nous parait important de rappeler que malgré tout ce qu’on peut reprocher à ces élections, force est de constater que l’organisation de ce double scrutin a été le plus inclusive possible avec l’implication de tous les acteurs politiques de la majorité comme de l’opposition à toutes les étapes de la préparation.
De manière consensuelle, les acteurs politiques de la majorité présidentielle comme de l’opposition ont tous décidé d’aller aux élections pour éviter au pays un vide constitutionnel.
Un engagement qui, il faut le reconnaitre, a permis à notre pays d’avoir une campagne électorale relativement calme dans l’ensemble.
En vue de permettre à notre pays d’organiser des élections transparentes et crédibles dont les résultats seront acceptés, le gouvernement a eu à prendre plusieurs mesures importantes, notamment, la relecture de la loi électorale, la révision annuelle et exceptionnelle des listes électorales, la désignation consensuelle des lieux d’implantation des bureaux de vote, etc. Même si toutes ces mesures n’ont pas suffi à avoir des élections parfaites, nous devons avoir l’honnêteté intellectuelle de reconnaitre qu’elles marquent une certaine volonté du gouvernement d’aller dans le sens de la transparence avec, notamment, la présence des assesseurs de l’opposition et de la majorité dans tous les bureaux de vote, une première dans notre démocratie.
Aussi, le fichier électoral qui a toujours fait l’objet de polémique dans notre processus avait été certifié par l’OIF ainsi que des experts nationaux, dont ceux de l’opposition. Aussi, pour la première fois, des observateurs nationaux et internationaux ont été acceptés au sein de la commission nationale de centralisation des résultats même si Mme Sy estime malgré tout que la collecte et la centralisation des résultats n’a pas été transparente.

Par Abdoulaye OUATTARA

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