«Nous sortons encore pour les libertés. Nous luttons pour que les libertés démocratiques soient une réalité dans ce pays, nous luttons pour que le vote soit désormais respecté dans ce pays, nous luttons pour qu’il n’y ait plus jamais de fraude dans les élections dans ce pays, nous luttons parce que nous voulons que notre pays aille de l’avant, le Mali ne peut pas s’arrêter à une élection, le Mali ne peut pas s’arrêter à un président, le Mali ne peut pas s’arrêter à un gouvernement, le Mali c’est pour le peuple malien et le peuple malien veut la vérité, le peuple malien est contre la fraude. Nous voulons un peuple malien qui avance », c’est ce qu’a déclaré l’honorable Soumaïla Cissé lors de la marche organisée par l’opposition, le samedi 15 septembre 2018 à Bamako.
Pour la quatrième fois, les partisans de l’honorable Soumaïla Cissé font une grande marche populaire, démocratique et pacifique contre « la dictature de la fraude, le truquage électoral, le bourrage d’urnes ». Pendant ces différentes manifestations, les marcheurs ont exigé la vérité des urnes, le respect du vote des maliens, le respect de la souveraineté du peuple malien. En plus du respect de la démocratie malienne, les marcheurs ont demandé le samedi 15 septembre 2018, la libération Bourama Diarra de l’URD.
Ces différentes mobilisations populaires font suite à la proclamation des résultats de la présidentielle de 2018 par la Cour Constitutionnelle qui donne 67,16% au président sortant Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et 32,84% à l’honorable Soumaïla Cissé. Or, selon l’opposition, c’est Soumaïla Cissé qui a gagné avec 51,75% contre 48,25% pour IBK. Ibrahim Boubacar Keïta a prêté serment le 4 septembre dernier mais dans l’entendement de l’opposition, c’est Soumaïla Cissé qui est le président de la République du Mali. En clair, l’opposition ne reconnait pas IBK comme président du Mali et rejette par conséquent le gouvernement mis en place le 9 septembre 2018.
Cette énième marche de l’opposition est partie de la Place de la Liberté à l’esplanade de la Bourse du Travail en passant par le monument de l’indépendance. Des milliers de personnes ont pris part à cette marche pacifique de contestation. Outre les responsables de l’opposition malienne, on notait aussi la présence des responsables des organisations de la société civile malienne, des Hommes épris de paix, de justice et de démocratie.
Parmi les marcheurs, on peut citer l’honorable Soumaïla Cissé non moins président de l’Urd, son directeur de campagne, Tiébilé Dramé, la directrice ajointe de campagne de Soumaïla Cissé, Mme Diakité Kadidia Fofana, les anciens ministres, Mountaga Tall, Choguel Kokalla Maïga, Konimba Sidibé, Me Demba Traoré, Me Mohamed Aly Bathily, Djibril Tangara, Nouhoum Togo du cabinet du chef de file de l’opposition malienne, Me Amidou Diabaté, Moussa Makan Camara et Djiguiba Keïta alias PPR du Parena, l’honorable Mamadou Hawa Gassama Diaby de l’Urd , Me Hassane Barry, avocat à la Cour, Djibril Tall du Pdes, le jeune candidat à la présidentielle de 2018, Mamadou Traoré, les ex détenus, Paul Ismaël Boro et Moussa Kimbiri, le porte parole du CDR, Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath, les militants du SADI et bien d’autres. Cette marche contre la fraude électorale était encadrée par les forces de l’ordre sous le regard curieux des riverains. On pouvait lire sur les banderoles : « Non aux résultats proclamés », « Touche pas mon vote», « Soumaïla Cissé : président élu », « Non à la dictature de la fraude». Les marcheurs scandaient «Libérez Bourama», « Soumaïla : Président », « IBK : Dégage ».
« La lutte continue »
Premier à prendre la parole et faisant office de maître de cérémonie, Tiébilé Dramé, directeur de campagne de Soumaïla Cissé a fait savoir que grâce à la mobilisation des uns et des autres, Paul I Boro et Moussa Kimbiri ont recouvré la liberté. « Notre objectif est l’installation de Soumaïla Cissé dans ses fonctions de président de la République du Mali. Ibrahim Boubacar Keïta n’a pas été élu. Son mandat est fini depuis le 3 septembre.
Le 4 septembre à 00h, il est un président de fait. Il n’a plus la légitimité des urnes. Et le combat, c’est pour rétablir la légitimité des urnes…Le vrai président de la République, celui du peuple malien, c’est Soumaïla Cissé », a-t-il dit. Avant d’ajouter que la prestation de serment d’IBK le 4 septembre dernier est une imposture. A l’en croire, le dernier mot reviendra au peuple malien. Les ex détenus, Paul I Boro et Moussa Kimbiri ont remercié la détermination des manifestants qui a permis leur libération.
A cet effet, ils ont invité les uns et les autres à ne pas se décourager dans la lutte. Quant au porte-parole des partis politiques, Mohamed Aly Bathily, il a dénoncé la fraude électorale. Avant de rappeler que la Cour constitutionnelle du Mali a violé ses propres règles. A cet effet, dit-il, les membres de la Cour constitutionnelle doivent être emprisonnés pour forfaiture. Quant à la Cour suprême du Mali, Me Bathily a précisé que cette dernière devrait prendre des mesures conservatoires à ne pas autoriser la prestation de serment de Ibrahim Boubacar Keïta. Il a sans ambages, indiqué que le président de la Cour suprême, Nouhoum Tapily a eu peur de procéder à la prestation de serment d’IBK. Selon lui, IBK est complice de violation.
A cet effet, il mettra l’accent sur l’article 121 de la constitution malienne du 25 février 1992 qui stipule que « Le fondement de tout pouvoir en République du Mali réside dans la Constitution. La forme républicaine de l’État ne peut être remise en cause. Le peuple a le droit à la désobéissance civile pour la préservation de la forme républicaine de l’État. Tout coup d’État ou putsch est un crime imprescriptible contre le peuple malien ». Pour sa part, le porte-parole du Collectif pour la défense de la République (CDR) Mohamed Youssouf Bathily, a précisé que la fin du contrat politique entre le CDR et l’URD ne veut pas dire la fin de la lutte pour le respect de la démocratie.
« Depuis le premier tour, le président Soumaïla Cissé, Me Mountaga Tall, Choguel, Konimba, Bathily, et tous les présidents des associations et des coalitions ont contesté les résultats par les méthodes par lesquels ils ont été fournis. La fraude, le bourrage des urnes. Nous avons dit qu’on prend acte de la proclamation par la Cour Constitutionnelle de Mr Ibrahim Boubacar Keita comme président de la République du Mali, cela veut dire que nous constatons l’existence d’un fait réel qui s’impose à nous qu’on le veuille ou pas mais auquel nous ne sommes pas d’accord et dont nous nous réservons le droit de combattre jusqu’au bout», a-t-il dit.
A l’en croire, aucun juge de la Cour constitutionnelle n’est au dessus de la loi. La porte-parole des femmes, Mariam Koïta s’est réjouie de la grande mobilisation des maliens. Avant de souhaiter le départ d’IBK. Devant un public acquis à sa cause, l’honorable Soumaïla Cissé a fait savoir qu’il était avec Choguel K Maïga le vendredi passé chez le Chérif de Nioro, Bouyé Haïdara. Avant d’ajouter que Bouyé apprécie ces différentes manifestations contre la fraude électorale. Pour lui, l’ultimatum de Abdrahamane Diarra de l’Urd a été entendu avec la libération de Paul et de Kimbiri. « A bas la fraude. Je voudrais vous remercier, vous dire que nous sortons encore pour les libertés.
Nous luttons pour que les libertés démocratiques soient une réalité dans ce pays, nous luttons pour que le vote soit désormais respecté dans ce pays, nous luttons pour qu’il n’y ait plus jamais de fraude dans les élections dans ce pays, nous luttons parce que nous voulons que notre pays aille de l’avant, le Mali ne peut pas s’arrêter à une élection, le Mali ne peut pas s’arrêter à un président, le Mali ne peut pas s’arrêter à un gouvernement, le Mali c’est pour le peuple malien et le peuple malien veut la vérité, le peuple malien est contre la fraude. Nous voulons un peuple malien qui avance.
Nous serons à vos cotés pour combattre l’injustice, l’impunité. Nous allons continuer à donner des leçons de démocratie à l’ensemble de la sous région. Nous allons montrer que les maliens ne baissent pas les bras devant la fraude », a souligné Soumaïla Cissé. En outre, il a déploré l’enlèvement de l’imam Ibrahim Kontao. Il demandé aux maliens de rester mobilisés. « La lutte continue », a-t-il conclu.