Plus de 40 villages et hameaux n’ont pas pu cultiver dans les cercles de Bandiagara, Bankass, Douentza et Koro ? Conséquence la famine est aux portes. C’est pour alerter sur le désastre sécuritaire, humanitaire et surtout le risque de famine dans les cercles de Bandiagara, Bankass, Douentza et de Koro que l’Association Dogon Vision a rencontré la presse, le jeudi 13 septembre à la Maison de la presse.
Le président de cette association, Adaman Djongon, a alerté l’opinion nationale et internationale sur la situation actuelle que vont vivre dans à peu près trois mois les populations de ces cercles sur le plan alimentaire. Il a voulu mobiliser les donateurs et susciter un élan de solidarité envers cette zone auparavant considérée comme le grenier du Mali. C’était en présence des représentants des ambassades de France et d’Allemagne et le député élu à Bankass, Idrissa Allaye Sankaré
A l’entame de ses propos, le président Djongon dira que cela fait déjà deux hivernages successifs que les tensions intercommunautaires, exacerbées par l’intervention de groupes radicaux, sont en train de perturber la production agricole dans les cercles de Bankass, Bandiagara, Douentza et Koro. « Cette situation a fait qu’une dizaine de villages n’ont pas pu cultiver dans ces cercles » a-t-il indiqué. Et de rappeler que dans les cercles de Koro et de Douentza, l’épicentre de cette crise sécuritaire, les besoins des gens se sont accrus depuis juin 2018 et des villages entiers sont assiégés par des mines anti personnelles rendant totalement impossible toute activité agrosylvopastorale.
« Face à cette situation désastreuse, l’association Vison Dogon s’est proposée un plan d’urgence alimentaire nommé Opération Grenier plein (OGP) » a confié le président Djongon. Et de continuer que ce plan d’urgence constitue pour Dogon Vision, la nécessité de la mobilisation de tous pour que ce risque ne se transforme pas en catastrophe humanitaire, qui ferait braquer toutes les caméras du monde sur la misère du pays dogon. « C’est pourquoi, nous avons envisagé une initiative de collecte d’un minimum de 1000 tonnes de céréales pour anticiper la survenance de la famine dans les localités affectées » a-t-il précisé. Et de poursuivre que l’Association compte s’allier avec plusieurs organismes humanitaires pour boucler le stock et entamer l’acheminement des vivres vers les bénéficiaires, d’ici fin décembre prochain.
Le président Djongon n’a pas manqué de mentionner de timides aides d’urgence que font l’Etat et certaines ONG en direction de ces localités, car, dit-il, elles ne peuvent pas couvrir plus de quatre mois. « Or, les localités touchées doivent être soutenues pendant plus de 14 mois, c’est-à-dire jusqu’en octobre 2019 » a-t-il ajouté.
Il faut rappeler que ces 4 cercles du pays dogon comptent 64 communes, dont 46 sont affectées par les cas de déplacements des populations. Et certaines des communes sont presque entièrement vidées de leurs habitants. C’est le cas de Diankabou, Madougou, Bondo.