Selon les dispositifs de la Constitution du 25 février 1992, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, fraichement réélu pour son second et dernier mandat a prêté, le mardi 04 septembre 2018, serment devant les membres de la Cour suprême.
Cette cérémonie solennelle d’investiture du nouveau président a enregistré la présence de plusieurs personnalités du pays, dont le premier ministre, Soumeylou Boubeye Maiga et les membres du Gouvernement ; les présidents des Institutions de la République ; les anciens premiers ministres ; la première dame, Keita Aminata Maiga…, sous la présidence du Président de la Cour suprême, Nouhoum Tapily.
D’entrée de jeu, le greffier en chef a donné lecture de l’arrêt de la Cour constitutionnelle qui a proclamé Ibrahim Boubacar Keïta vainqueur de la présidentielle de 2018, à l’issue du second tour avec 67,16% soit 1.791.926 des voix. Dans ses réquisitions, le procureur général près la Cour suprême, WafiOugadeye a félicité le président Ibrahim Boubacar Keïta pour sa brillante réélection et le Premier ministre pour l’estime que celui-ci voue à la grande famille judicaire. A ses dires, la Cour suprême a noté avec satisfecit le climat apaisé dans lequel s’est déroulée l’élection présidentielle. Signe éloquent de la maturité politique des Maliens, spécifiquement des candidats qui ont fait montre d’un sens de responsabilité élevé durant cette épreuve tant redoutée, signale-t-il.
Suite à l’intervention de ce dernier, le président de la Cour suprême a invité le président élu à prêter serment. « Je jure devant Dieu et le peuple malien de préserver en toute fidélité le régime républicain, de respecter et de faire respecter la Constitution et la loi, de remplir mes fonctions dans l’intérêt supérieur du peuple, de préserver les acquis démocratiques, de garantir l’unité nationale, l’indépendance de la patrie et l’intégrité du territoire national. Je m’engage solennellement et sur l’honneur à mettre tout en œuvre pour la réalisation de l’unité africaine», jure le président IBK en étant débout face à la Cour suprême.
IBK appelle les Maliens à l’Unité
Avant de prononcer son premier discours de ce nouveau quinquennat, le Président IBK a été élevé, par le Grand chancelier des Ordres nationaux, le général Amadou SagafourouGuèye, à la Dignité de Grand Croix des Ordres nationaux en recevant une écharpe tricolore (vert, or, rouge), une médaille et le collier doré qui fait de lui le Grand maître des Ordres nationaux. « A l’heure où je suis de nouveau investi Président de la République, je voudrais vous dire ma très profonde émotion. L’émotion d’un homme à qui le peuple souverain du Mali vient de renouveler sa confiance », entame-t-il. « Je tâcherai humblement d’être à nouveau digne de votre confiance, tout au long des cinq prochaines années », dit IBK et d’affirmer qu’il sera le président de tous les Maliens. Selon lui, cette élection, qui s’est déroulée dans la sérénité et la plus grande transparence, n’est pas la victoire d’un Mali contre un autre. « C’est la victoire de tous les Maliens, selon l’esprit républicain qui doit tous nous animer », souligne-t-il.
Pour IBK, face aux nombreux défis politiques, économiques, sociaux, en ces temps remplis d’incertitudes, et de doute mais aussi d’espoir, l’unité de la nation n’est plus une option. « Elle est une priorité, une urgence même. Elle est le ciment par lequel nous réussirons à élever les murs de la maison Mali, notre maison commune », insiste-t-il. « C’est pourquoi, je vous appelle, tous, en ce moment solennel, à nous regarder les uns les autres comme les frères et sœurs que nous sommes, comme les fils colorés, divers et multiples de ce beau tapis appelé Mali. A nous regarder comme un peuple. Un seul peuple. Un même peuple », déclare-t-il.
A l’en croire, après l’évènement de 2012, le Mali vient de loin. Selon lui, par la grâce de Dieu et par la détermination commune, dans l’honneur, dans la dignité, en dépit de toutes les épreuves qui se sont dressées devant les Maliens, au prix d’inestimables sacrifices, « nous avons empêché notre très chère patrie de sombrer ». A ses dires, il a été réélu pour poursuivre les grands chantiers entamés durant les 5 précédentes années dont le retour de la paix et de la sécurité, la revalorisation de l’armée malienne, la rénovation des institutions, la réponse aux urgences sociales et économiques afin de remettre le pays sur les rails de la croissance et de l’émergence. « Pour réussir, je dois engager avec moi l’ensemble des forces vives de la nation. Tout le Mali, car la République n’appartient à personne. Nous en sommes tous, à différents titres, à la fois les gardiens et les artisans », assène-t-il. A l’entendre, ce nouveau mandat sera basé sur l’application de son programme présidentiel « Notre grand Mali avance », qu’il a proposé pendant les campagnes électorales. Il s’agit pour lui de renforcer la cohésion nationale, lutter contre le terrorisme, restaurer les valeurs, réformer l’Etat, libérer l’initiative privée, lutter contre la pauvreté, promouvoir la jeunesse.
« Par-dessus tout, je veux fonder mon action sur une doctrine : l’action rapide. Un principe : la justice. Un objectif : l’intérêt général. C’est un “new deal” que je vous propose, un contrat de confiance fondé sur le résultat », rassure-t-il. Et de demander le grand rassemblement pour la conquête de ses vœux dans lesquels la pierre de chaque malien et chaque malienne compte. Et de dire qu’il tend la main à tous ceux qui veulent que le Mali réussisse.