NEW YORK (Nations unies) - L’ONU a accusé mercredi des groupes islamistes, des rebelles touareg et des milices pro-gouvernementales d’avoir recruté des enfants-soldats dans le nord du Mali, dans son rapport annuel sur les enfants et les conflits armés.
Le Mali apparait pour la première fois dans ce rapport sur l’année 2012, qui dresse une "liste d’infamie" des responsables d’exactions contre des enfants.
Cette liste comprend désormais 55 armées et groupes armés de 14 pays dont 11 nouveaux qui opérent au Mali, en République centrafricaine, en République démocratique du Congo et en Syrie.
En Syrie, "la situation des enfants s’est dégradée dans tous les domaines", souligne le rapport. Des "milliers d’enfants" ont été tués, torturés, utilisés comme boucliers humains par l’armée syrienne ou enrôlés par l’opposition, a souligné la représentante spéciale de l’ONU pour les enfants et les conflits armés Leila Zerrougui.
Au Mali, l’ONU dénonce "l’exploitation et le recrutement massifs" de centaines d’enfants -- principalement des garçons de 12 à 15 ans -- par le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), Ansar Dine et Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).
Des munitions non explosées ont tué 24 enfants entre mars et août 2012 dans le nord du Mali et l’armée malienne a mené "des représailles interethniques contre des enfants d’origine arabe ou touareg".
Le rapport recense aussi 211 cas de sévices sexuels (viols, esclavage sexuel, mariages forcés) contre des filles ayant pour auteurs le MNLA, le MUJAO, Ansar Dine et AQMI.
Enfin, "en février 2013, 86% des élèves qui se trouvaient encore dans le nord restaient privés d’accès à l’éducation" en raison des dégâts causés aux écoles.