De source digne foi, les commerces fonctionnels peuvent se compter sur les doigts d’une main depuis une semaine. En cause, rapporte la même source, la fermeture des nombreuses boutiques appartenant à la famille chérifienne qui s’estime harcelée par les fiscs depuis quelques temps. Il semble, en effet, que des agents des impôts ont été mis aux trousses du soutien du candidat ABD, adversaire d’Ibk à la présidentielle. Histoire de remettre en cause le privilège fiscal dont il bénéficie es qualité de institution religieuse ?
Il s’agit d’une affaire de grosse fortune, selon toute évidence, pour qui sait que le Cherif de Nioro brasse annuellement des exonérations aux proportions très enviables pour la presque totalité des produits de première nécessité. Sous le couvert d’une consommation personnelle, les mêmes produits exonérés approvisionnent de nombreuses boutiques de la ville où ils sont vendus à des prix qui défient toute concurrence. Le hic est que les consommateurs locaux en ont développé une si grande accoutumance qu’un retrait de ce privilège fiscal peut avoir une incidence grave sur leur pouvoir d’achat.
Un chef d’institution pris en défaut de pillage du trésor
Pour des raisons de commodité, souffrez que nous taisons le nom de l’intéressé, mais la pratique mérite d’être décrite pour autant qu’elle pourrait ne pas être son apanage à lui seul. Pareils forfaits ont probablement pignon sur rue dans d’autres institutions et services publics à forte consommation de titres de voyage.
Il se trouve au fait que les agences de voyages de la dimension de Air France fidélisent les plus souvent leur clientèle par des ristournes annuelles en fonction de l’abondance des commandes de billets d’avion. Il s’agit naturellement de ristournes sur des achats opérés sur le budget dont notre chef d’institution n’est qu’ordonnateur et non détenteur du patrimoine ou bénéficiaire exclusif des faveurs financières qui reviennent à l’organe qu’il dirige.
Il nous revient pourtant que l’intéressé se la coule douce annuellement et vient d’être pris en défaut de la manière la plus flagrante. Nos sources indiquent en effet qu’il n’a chiche d’instruire ses services financiers d’endosser les chèques de ristourne à son compte personnel alors que les achats y afférents sont supportés par les affectations de l’institution. Et tenez-vous bien : ce n’est pas une mince affaire de millions.
Les fiscs maliens asséchés par l’anticipation
Il y a vraiment de quoi s’inquiéter de l’insolvabilité du trésor malien tant les signaux sont alarmants. Ils se caractérisent en clair par une affluence des mandats entassés au risque d’être rongés par les termites et de gonfler la dette intérieure non encore totalement soldée. Et pour cause, il semble que la présidentielle malienne soit passée par là. Essentiellement financée sur fond propre, le processus électoral n’a probablement laissé que des miettes dans les caisses.
Surtout que les provisions annuelles de la Douane, principal service à recettes, ont été consommées par anticipation pour la plupart. Cela n’aura visiblement pas suffi pour combler les énormes besoins de l’année. Il nous revient que le syndrome de la consommation par anticipation a aussi atteint l’autre grand service d’assiette, les impôts. Toutes les grandes entreprises maliennes contribuables seraient passées à la caisse par anticipation avec tout ce que cette méthode engendre comme manques à gagner.