C’est par un grand coup d’éclat, comme à son habitude, que le tonitruant chroniqueur Ras Bath a décidé de mettre fin à ce qu’il qualifie de contrat politique avec Soumaïla Cissé.
Stupéfaits et interloqués étaient les Maliens en apprenant la décision du rasta de divorcer d’avec son allié de circonstance,Soumaïla Cissé, candidat malheureux à la présidentielle dernière. Toute honte bue, Ras Bath affirme devant la presse que lui et son mouvement fantomatique de CDR ont décidé de mettre fin à leur copinage avec le leader de l’opposition. Quelle mouche a dû piquer le concepteur du fameux slogan ‘’Boua Ka Bla’’ qui a fini par servir le président réélu. Qu’est-ce qui n’a pas marché.
C’est un secret de polichinelle que la décision de Ras Bath de soutenir Soumaïla Cissé pour la présidentielle était basée sur une question de gros sous. Au chômage et à court d’argent, celui qui n’épargne même pas son paternel d’ancien ministre devait se remplir les poches dans la perspective que la traversée du désert allait être très rude pour lui. La seule personne capable de banquer sans compter n’est autre que Soumaïla Cissé. Ce dernier aussi était dans une dynamique de parvenir au pouvoir vaille que vaille, advienne que pourra. Quitte à mettre le pays à feu et à sang (la théorie du moi ou le chao, rapportée par nos confrères de Jeune Afrique), a donc décidé de s’offrir les services de Ras Bath. Des indiscrétions parlent d’une transaction de plusieurs centaines de millions de nos francs. A l’époque, les deux camps ont parlé d’un accord politique qui en principe devrait les amener à faire des alliances lors des législatives.
A la surprise générale, au moment où le bailleur de fonds, Soumaïla Cissé, envahi les rues de Bamako pour protester contre l’élection du président IBK, son allié, devant faire le sale boulot en mobilisant ceux que lui-même qualifie ‘’moutons’’, a déserté. Dans sa déclaration, non seulement le rasta prend son mentor en contre-pied parfait, en prenant acte de l’élection d’IBK comme président de la République. Mais aussi, il renonce à ses ambitions législatives.
Un coup très dur pour Soumaïla Cissé et son camp qui n’avaient d’autres choix que féliciter le rasta de son choix.
Dès le début, nombreux étaient ceux qui voyaient en cette alliance de circonstance un côté immoral. Pour plusieurs raisons. Primo, Soumaïla Cissé et son parti n’incarnent aucune des valeurs que le supposé rasta pense défendre. Secundo, rasta dans un passé récent a dit tout le mal qu’il pensait de Soumaïla Cissé et de son directeur de campagne, TiébiléDramé. Il affirmait que ‘’le cadavre d’IBK valait mieux que le vivant de ces deux hommes’’.Tertio, le choix de rasta de soutenir Soumaïla allait affaiblir le camp de ce dernier. Car rasta, comme une girouette, ne mobilise plus. Ses lieutenants les plus tenaces l’ont abandonné pour incohérence.
Ils étaient aussi nombreux ceux qui n’ont pas vendu chère cette alliance de circonstance qui ne pourrait aboutir qu’à un fiasco. De par son caractère immoral, le copinage entre les deux hommes n’avait aucune chance d’aboutir à quelque chose de sérieux.
Pour sûr, la fin de l’idylle satanique continue de faire couler autant d’encre que de salive.
Ce revirement, en tout cas, n’a pas surpris certains dont Moussa Mara, premier soutien financier du chroniqueur, et Oumar Mariko qui voyaient en lui un homme incohérent et instable.
La politique du ventre, quand tu nous tiens, la morale et la conscience sortent par la fenêtre.