Un jeune Tunisien condamné dans son pays en mars 2012 par contumace à sept ans et demi de prison pour avoir publié des caricatures du prophète Mahomet a obtenu le statut de réfugié politique en France, ont indiqué mercredi 12 juin ses soutiens à Paris.
"Nous avons appris la bonne nouvelle ce matin, l'Ofpra [Office français de protection des réfugiés et apatrides] lui a octroyé le statut de réfugié politique", a déclaré à l'AFP Mouhieddine Cherbib, responsable du Comité pour le respect des libertés et des droits de l'homme en Tunisie (CRLDHT), collectif basé en France. Interrogé, l'Ofpra n'était pas en mesure de confirmer pour le moment.
Ghazi Beji avait fui la Tunisie avant son procès et, après une cavale en Turquie,Grèce et Roumanie, il est arrivé en France en octobre 2012. Ghazi Beji et Jabbeur Mejri, deux jeunes diplômés chômeurs originaires de Mahdia, une ville côtière proche de Monastir (est), ont été condamnés le 25 mars 2012 à sept années et demie de prison ferme pour avoir publié sur leur page Facebook des caricatures du prophète Mahomet. Beji s'était enfui quelques jours avant le procès. Jabbeur Mejri, dont la peine a été confirmée en appel, a sollicité une grâce présidentielle mais est toujours en prison.
Les proches et soutiens des deux hommes avaient dénoncé une peine"démesurée" et sans précédent dans les affaires d'atteinte à la morale et au sacré qui se sont multipliées en Tunisie depuis l'arrivée des islamistes au pouvoir. "Nous continuerons à lutter pour la libération [de Mejri] et pour la reconnaissance pleine et entière de la liberté de conscience en Tunisie", assurent dans un communiqué le CRLDHT et le Manifeste des libertés, une autre association.