Dans le cadre du processus d’attribution de 5928 logements sociaux de la première tranche des 12 566 unités, plus de 24 000 maliens ont postulés. Trois mois après la fin des dépôts des dossiers, la liste des bénéficiaires se fait toujours attendre. Une situation qui commence à agacer la majorité des candidats qui n’hésitent plus à dénoncer cette lenteur de la commission d’attribution.
Lancé au mois de mai 2018 par le ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, le processus d’attribution porte sur 5928 logements sociaux de la première tranche des 12566 unités repartis sur toute l’étendue du pays.
Au total, la commission d’attribution des logements a reçu environ 24 000 dossiers. Chaque postulant a déboursé au moins une caution et un apport personnel variant entre 200.000 à 2 millions, selon les types de maisons demandées, sans compter les autres frais de dossiers. Mais depuis la fin des dépôts de dossiers le 20 juin dernier, aucune information ne filtre du côté de la commission.
En plus de ce silence inquiétant, s’ajoute le changement intempestif de ministres à la tête du département en charge de l’Urbanisme et de l’Habitat. Une chose qui ne rassure pas du tout les postulants.
Malgré l’assurance donnée par le ministre sortant, Cheick Sidiya Sissoko dit Kalifa et le président du conseil d’administration de l’Office malien de l’habitat (OMH) sur la procédure d’attribution qui sera transparente, la majorité des candidats commencent à grincer les dents. Certains n’hésitent plus à décrier publiquement la lenteur. « Ces logements sociaux sont des cadeaux présidentiels aux militants dévoués. Nous sommes seulement les spectateurs», scandent des postulants. Contredit du côté de l’OMH. “Tout se passe dans la transparence totale et les résultats seront disponibles dans les semaines à venir”, nous a confié un responsable de l’OMH.
En attendant la proclamation des résultats, les rumeurs vont bon train alors que la majorité des postulants sont aujourd’hui pessimistes concernant une suite favorable. C’est à la commission de prouver le contraire.