L’autoroute va faciliter le transport et promouvoir les échanges commerciaux au niveau de la zone
Dans le cadre de son vaste programme de désenclavement intérieur et extérieur du pays, le gouvernement du Mali, à travers le ministère de l’Equipement et du Désenclavement, s’est engagé à réaliser un certain nombre de projets porteurs parmi lesquels, les routes occupent une place importante. La construction de la nouvelle autoroute Bamako-Koulikoro s’inscrit dans cette dynamique. En effet, la route Bamako-Koulikoro est une priorité des autorités. C’est un tronçon de la route nationale n°27 (RN27) Bamako-Koulikoro-Banamba-Niono, longue de 351 Km. Elle est située dans la deuxième région administrative du Mali (Koulikoro) et assure la liaison entre le chef-lieu de cette région et le District de Bamako. Cette route avait bénéficié d’un aménagement aux standards de route bitumée en 1999 – 2001. Faisant partie du réseau principal de desserte de l’agglomération de Bamako, le sous dimensionnement de cet itinéraire posait des problèmes socio-environnementaux induits à proximité immédiate de l’infrastructure (insécurité et pollution entre autres). C’est pour cette raison que le projet de réhabilitation de cette route qui est en cours d’exécution fait le grand bonheur des populations de Koulikoro et environs.
Aussi, lancés le 31 octobre 2015, par le président de la République, les travaux d’aménagement en 2×2 voies de la route Bamako-Koulikoro sur 45 Km seront bientôt achevés selon le constat de notre équipe de reportage. Au terme des travaux, la route sera composée d’une chaussée principale avec 2 voies revêtues en béton bitumineux de 7 cm et d’accotements en enduit superficiel bicouche. Les 4 voies sont séparées par un terre-plein central, bordures T2+ béton bitumineux 0/6 épaisseur 3 cm, d’une couche de fondation en gra- veleux latéritique de 20 cm et d’une couche de base grave bitume 0/14 épaisseur 8 cm. En zone urbaine, les accotements sont remplacés par des trottoirs aménagés, une berce de largeur 0,5 m de part et d’autre, des caniveaux maçonnés en zone urbaine de chaque côté, l’éclairage public en zone urbaine de chaque côté et un poste de péage moderne. Le coût total des travaux est estimé à 47,285 milliards Fcfa, financés par le budget national à hauteur de 42,816 milliards Fcfa (90,55%) et la BOAD pour 4,468 milliards Fcfa (9,45%). Ils sont exécutés par l’entreprise SOGEA-SATOM pour un délai de 30 mois à compter du 6 avril 2016. Le contrôle et la surveillance des travaux sont assurés par le Groupement CIRA SA. CID, SAED pour 1,974 milliard Fcfa financé à 77,62% par la BOAD et 22,38% par le budget national.
Selon le coordinateur du projet, Issouf Touré, à la date du 15 septembre 2018, le taux d’avancement global des travaux est estimé à 95,80% alors que le délai contractuel est consommé à raison de 92,22%.
Les difficultés majeures liées à la construction de cette route ont trait, selon le coordinateur, aux expropriations, à l’occupation de l’emprise par les concessionnaires (SOMAGEP/ EDM /ORANGE / SOTELMA / AGETIC) et la pluie qui a mis un coup d’arrêt aux travaux. Le maire, les populations, les transporteurs routiers, les usagers de la route que nous avons rencontrés ont tous exprimé leur joie pour cette réalisation qui va désenclaver leurs localités surtout que la population a longtemps attendu la concrétisation de ce projet. Pour le maire de la commune urbaine de Koulikoro, Eli Diarra, la route va beaucoup faciliter le déplacement de la population et des marchandises entre Koulikoro et Bamako. « Depuis l’indépendance, Koulikoro- Bamako était une seule voie aller-retour et elle s’était sérieusement dégradée. Les usagers mettaient beaucoup de temps pour rallier Koulikoro-Bamako. Aujourd’hui on met moins de 30 minutes », s’est- il réjoui avant d’expliquer que l’infrastructure va permettre à la ville de Koulikoro de s’accroitre sur le plan de l’urbanisation et de réduire le coût des marchandises. Car le coût de la vie dépend des routes et quand la route n’est pas bonne les marchandises sont transportées cher, a -t-il estimé. Donc, le coût de la vie va beaucoup baisser. Il a remercié les plus hautes autorités pour la réalisation de cet ouvrage combien important avant d’exhorter les conducteurs à rouler prudemment.
Ousmane Traoré, conducteur de camion Benne et transporteur de gravier sur le tronçon Koulikoro-Bamako a lui aussi témoigné en attirant l’attention sur le fait qu’avec l’ancien état de la route, il ne pouvait assurer que 2 à 3 tours par jour alors qu’aujourd’hui, l’on peut faire autant de tours que l’on souhaite entre Koulikoro-Bamako. « Mieux, les cas d’accidents ont diminué, notre travail s’est considérablement amélioré, on ne peut que s’en réjouir et saluer le gouvernement pour son travail, a-t-il souligné. « Avant tu ne pouvais pas faire 2 tours sans changer quelques pièces du véhicule. Maintenant, on peut circuler des jours sans toucher à rien. C’est économique surtout avec l’électrification des zones urbaines et la diminution des cas d’accident », a ajouté Ousmane Traoré.
Pour sa part, Mme Coulibaly Oumou Diarra a remercié le président de la république pour avoir honoré ses engagements. La route facilitera énormément le transport vers Bamako et particulièrement pour les ambulances transportant les malades dont l’état de santé nécessite l’évacuation vers Bamako. Quant à Boureima Diarra, chauffeur entre Koulikoro et Bamako, il a également salué les efforts déployés par le gouvernement en vue du désenclavement du pays et de Koulikoro en particulier. Il a saisi l’opportunité pour exhorter les usagers à la vigilance, à éviter les accidents de circulation, bref beaucoup plus de prudence car ils ne sont pas habitués à cette qualité de route.
Que ce soit à Manabougou, Tienfala, Moribabougou, N’Gabakoro-Droit, les messages de remerciement fusent de partout. En particulier, les commerçants de ces localités ont indiqué que leurs négoces fructifieront davantage grâce à la nouvelle route. Dans ce contexte de joie, les usagers voient déjà les anciennes difficultés du ralliement Koulikoro-Bamako comme de lointains souvenirs.