La productivité agricole dépend de la bonne combinaison de plusieurs facteurs. La consolidation du réseau primaire fait partie des premiers atouts de la production de riz. Le chef de l’État l’a parfaitement compris
Les grands hommes se distinguent par les actes grandioses qu’ils posent et qui se perpétuent au fil des âges. Il n’est point besoin souvent pour un chef d’État de faire des miracles pour obtenir le respect et la considération de son peuple. Il est de ces actes qu’il faut savoir poser pour mériter la reconnaissance de la postérité. C’est un geste pareil que le président de la république, Ibrahim Boubacar Kéita a posé et qui est inscrit en lettres d’or dans les annales de l’histoire de l’Office du Niger, ce géant rizicole du pays. En effet, dans le cadre du programme présidentiel d’urgences sociales, un fonds spécial d’un milliard Fcfa a été mis à la disposition de l’Office du Niger pour lui permettre de faire face à certains travaux d’urgence. Le président directeur général de l’Office du Niger, Dr Mamadou M’Baré Coulibaly, que nous avons rencontré n’a pas tari d’éloges à l’endroit du chef de l’État, Ibrahim Boubacar Kéita. Et il y avait de quoi être fier en écoutant le premier responsable de notre géant rizicole.
En effet, grâce au fonds présidentiel, l’Office du Niger a réussi à mener des travaux qui, en temps normal, lui serait difficile, voire impossible à réaliser en raison des coûts et des priorités. Ainsi, ce fonds a permis de refaire entièrement la peinture du barrage de Markala et de ses ouvrages annexes comme le Point A, le canal du Macina et le canal Costes-Ongoïba. Il a aussi permis de réaliser des postes de garde de la gendarmerie, de réaliser d’autres travaux incontournables sur le barrage. En outre, les gendarmes qui assurent la sécurité du barrage et des ouvrages cités ont été dotés d’appareils de radio pour la communication. Cerise sur le gâteau, pour la première fois, le barrage a été doté de caméras de vidéosurveillance. Un tableau électronique permet au personnel de l’Office et aux gendarmes de suivre tous les mouvements à l’intérieur du barrage et ses alentours. Des lampadaires ont été installés à l’entrée et à la sortie du barrage avec une prolongation sur la longueur du goudron jusqu’au tournant vers le Point A. La chaussée de circulation du barrage a été refaite. La passe à poissons a été consolidée. En plus de cela, d’autres travaux d’embellissement ont été réalisés, notamment la construction de bureaux pour le service d’exploitation du réseau primaire (SERP), la réfection du hangar de présentation des systèmes hydrauliques de l’Office du Niger avec un tableau électronique et des hauts parleurs, le dallage d’une partie de cet espace situé sur le côté droit du barrage. Le reste qui n’a pas été dallé a été aménagé en jardin potager avec des essences végétales ornementales et fruitières.
Les travaux effectués sur les ouvrages primaires sont d’une portée inestimable pour l’Office du Niger et les producteurs, car ils permettent d’agir de façon positive sur les facteurs de production, a relevé avec fierté le président directeur général de l’Office du Niger. Dr Coulibaly a salué ce geste présidentiel qui permet de renforcer la rentabilité et la compétitivité de l’Office. Il a aussi rappelé que le fonds présidentiel a permis de mener d’autres activités non moins importantes comme le curage mécanique du canal Gruber à Niono sur une certaine distance. Ces travaux effectués grâce au financement de ce fonds et qui ont coûté 24,8 millions Fcfa ont permis d’améliorer considérablement l’écoulement de l’eau vers les périmètres rizicoles de N’Débougou, Diabaly et Kouroumary. En effet, les paysans en aval de ce canal rencontraient des difficultés d’irrigation de leurs parcelles à cause de la faiblesse d’écoulement de l’eau dans ce réseau. Cette difficulté était aggravée par la présence de plantes aquatiques qui freinaient le passage de l’eau. Le curage de ce canal a volatilisé la souffrance des paysans qui avaient commencé à s’inquiéter pour le sort de leur campagne. Le même sentiment de soulagement a été perceptible chez les producteurs qui dépendent du canal du Retail à Niono pour l’irrigation de leurs parcelles. En effet, une partie du fonds présidentiel a servi à bétonner le fond de ce canal sur 400 mètres linéaires. Ces travaux ont permis d’améliorer considérablement l’écoulement de l’eau en même temps qu’ils freinent son infiltration dans le sol. Conséquences logiques, les paysans ont de l’eau dans les délais requis et elle n’est plus gaspillée.
Les bienfaits du fonds présidentiel ne s’arrêtent pas seulement à ces travaux majeurs importants. Il est intervenu pour la création d’emplois destinés aux jeunes notamment en milieu rural. Il a permis la promotion de l’aquaculture et de la rizipisciculture en zone Office du Niger. Ainsi, une douzaine de cages flottantes ont été installées sur les berges du fleuve Niger sur la rive gauche du barrage de Markala. Ces jeunes en sont à leur 3ème opération après le succès retentissant des deux premières.
En effet, Joseph Traoré, Daouda Diarra et Boubacar Samaké ont témoigné que le succès de la première opération s’explique par le fait qu’elle était soutenue par un financement sur tous les segments (achat cages flottantes, alevins, aliment poisson, petits équipements). A la deuxième opération, ils ont été confrontés à la dure réalité du marché qui leur a causé quelques difficultés qu’ils n’ont pas su surmonter. Ce qui a conduit à des pertes. Pour la troisième opération, en vue de limiter les dégâts, ils ont misé sur 3 cages sur les 12. Ils espèrent ainsi tirer les leçons de leurs précédents échecs. Sage décision de leur part. Toutefois, ont-ils réclamé, ils ont besoin de formation et d’accès facile au financement bancaire et de subventions des intrants pour l’aquaculture (alevins, aliment poisson notamment) et de débouchés commerciaux sûrs. « C’est à ce prix seulement que nous pourrons voler de nos propres ailes», ont-ils assuré.
Le même optimisme a été exprimé par le jeune Ousmane Traoré qui expérimente la rizipisciculture sur sa parcelle de riz dans la zone de M’Bewani. Il est à sa première opération et suit scrupuleusement les instructions données en la matière. Il a ensemencé la partie réservée à la rizipisciculture d’alevins. Il les nourrit conformément au protocole conseillé. Et espère récolter une bonne quantité de poissons à la fin de la campagne rizicole. Toutes ces actions contribuent, à n’en pas douter, à l’atteinte de la sécurité alimentaire dans les zones d’intervention. Elles ont des effets induits sur la sécurité alimentaire globale du pays, car, l’Office du Niger occupe une place de choix dans le dispositif de la sécurité alimentaire du pays. Investir sur ce maillon de la production agricole du pays, c’est contribuer à assurer la souveraineté alimentaire.
L’activité agricole est, à n’en pas douter, un des plus nobles gestes que l’Homme pose sur cette terre. Celui qui y contribue ne pourra que mériter la bénédiction divine, en plus des bénéfices d’ici bas ! A l’évidence, le chef de l’État a inscrit son nom pour la postérité grâce à ce fonds qui a redonné de l’espoir à des milliers de paysans, à l’instar de cet ancien président malawite Bingu Wa Mutarika qui, pour sortir définitivement son pays du cycle de la famine, a volontairement décidé d’injecter 50 millions de dollars dans l’agriculture. Par ce geste, il a réussi en 3 campagnes agricoles à faire du Malawi un pays exportateur net de maïs en Afrique australe. Bien évidemment, on n’oublie pas les retombées de la subvention des intrants sur la productivité agricole. Pourvu que ça dure.