Les objectifs de production pour la campagne qui débute sont établis à 18.890 tonnes de riz contre 17.691 tonnes la saison dernière. Le directeur général de l’Office du périmètre irrigué de Baguineda (OPIB), Seydou Bassié Touré, a procédé mardi au lancement solennel de la campagne agricole 2013-2014 dans sa zone d’intervention. Le lancement a eu lieu dans le champ de Ousmane Samaké à Tanima par l’entremise d’un sillon symbolique creusé par une charrue tractée par des bœufs.
Après ce cérémonial, place aux échanges avec les producteurs de la zone de Tanima située à 15 kilomètres de Baguinéda dans le secteur 4 de l’OPIB. Le même exercice d’échanges sera réitéré dans les trois autres secteurs : Sébéla, Baguineda camp et Kobala-coura. La direction générale de l’OPIB à l’habitude de restituer à ses producteurs, à la veille du démarrage de la nouvelle campagne, les résultats de la campagne agricole passée et de leur expliquer le plan de celle qui démarre.
Elle n’a pas dérogé à la coutume cette année. La campagne 2012-2013 a permis de produire 17.691 tonnes de céréales dont 13.623 tonnes de riz. La zone a dégagé un excédent céréalier de 1.714 tonnes et une production maraîchère et de niébé de 14.856 tonnes, a révélé Seydou Bassié Touré.
Pour la campagne qui démarre les objectifs de production sont établis à 18.890 tonnes de riz, toutes spéculations confondues (riz hivernal, de contre-saison et riz nerica) pour un rendement moyen prévisionnel de 6 tonnes à l’hectare, 4.795 tonnes de céréales sèches et 19.626 tonnes de cultures maraîchères.
La direction a insisté sur le respect du calendrier agricole, de la feuille de route, afin de circonscrire la maladie qui affecte les parcelles. Elle a recommandé la promotion de la fertilisation organique, le paiement à temps de la redevance eau et proposé son augmentation (32.000 Fcfa par hectare et par an et 3.200 Fcfa pour la contre-saison), le paiement du crédit agricole et de ses arriérés.
Les producteurs ont été informés du maintien de la subvention sur les intrants (12.500 Fcfa le sac de 50 kg de DAP et d’urée) et les semences (50% du prix). Sur l’utilisation des engrais, la direction générale a demandé à la faîtière des organisations paysannes de s’assurer de la qualité des éléments nutritifs et du poids requis des emballages auprès des fournisseurs avant toute utilisation dans les champs.
Selon les prévisions météorologiques publiées par le Centre Agrhymet du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS), les pays sahéliens seront confrontés à des situations d’inondation cette année en raison d’un hivernage très pluvieux. En conséquence, la direction générale de l’OPIB a recommandé aux paysans exploitant les bas-fonds d’utiliser des variétés de semences adaptées aux situations d’inondation afin d’éviter les noyades fatales aux cultures.
La spéculation foncière. Les producteurs de la zone de Tanima, dont la piste latéritique est fortement dégradée par le passage incessant des camions bennes, ont demandé à la direction de l’OPIB de s’impliquer pour mettre sous magasin les intrants avant l’avancée de l’hivernage. En effet, l’état de dégradation de la piste qui avait été retouchée en 2011 dans le cadre du Projet d’intensification du périmètre irrigué de Baguineda (PIB) est déplorable. Les bennes surchargées qui transportent du sable sur cette voie l’ont fortement endommagée. Les habitants de Tanima ont toutes les peines du monde à rallier Baguineda, pourtant distant de seulement 15 kilomètres.
Autre problème récurrent connu dans la zone de Tanima : la spéculation foncière. Les autorités villageoises ont attribué des terres agricoles à des particuliers pour des besoins de baux. Ces terres avaient déjà été attribuées à d’autres bénéficiaires qui réclament leurs droits à l’exploitation. Cet imbroglio foncier a commencé à envenimer les relations à Tanima et l’OPIB est appelé à la rescousse pour dénouer l’écheveau.
Les paysans ont également demandé aux autorités de s’impliquer pour faire revenir les bras valides dans les zones de culture. Les jeunes ont déserté les villages pour se rendre sur les sites d’orpaillage, ne laissant sur place que les vieilles personnes et les enfants qui ne peuvent travailler convenablement la terre. La crise d’équipements agricoles a poussé des paysans à solliciter la location d’engins de labour afin de faire face aux travaux champêtres.
Le Projet de productivité agricole en Afrique de l’ouest (PPAAO) envisage d’étendre ses activités d’embouche bovine dans le cadre de la promotion de cultures fourragères. Il a souhaité avoir des paysans volontaires pour la culture du maïs qui sera ensilé afin de produire de l’aliment destiné au bétail pendant la période de soudure. Le projet fournira aux candidats la semence, la technologie culturale et les engrais.
La direction régionale de la pêche a aussi démarché les paysans pour les encourager à pratiquer la pisciculture afin de disposer de protéines animales utiles pour l’alimentation de la famille.