Le Mali a proposé d’augmenter ses dépenses publiques de 3,4% pour 2019, principalement pour mettre en œuvre un accord de paix avec les séparatistes Touaregs et couvrir les coûts de la défense contre les militants islamistes, a déclaré jeudi le gouvernement.
Le budget de 2019 prévoit des recettes de 2,023 milliards de francs CFA (3,6 milliards de dollars) et des dépenses de 2,410 milliards de francs CFA, a indiqué le conseil des ministres dans un communiqué.
Le Mali a déclaré que le déficit, qui devrait s’élargir de près de 4% par rapport à 2018, serait financé par l’appui budgétaire externe et les titres de créance émis par le Trésor.
La mise en œuvre d’un accord de paix de 2015 avec les séparatistes Touaregs est au point mort et la sécurité a continué de se détériorer dans la région du nord et du centre du Mali en raison des attaques de groupes djihadistes et des affrontements interethniques
En première ligne d’une guerre régionale contre des terroristes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique, le Mali, n’a pas réussi à anéantir une insurrection qui a commencé dans son désert nordique et s’est répandue dans le pays.
Le Mali a conclu un accord de paix en 2015 avec certains groupes armés mais cet accord n’a pas donné de résultats tangibles, les Nations Unies ayant déclaré le mois dernier que plusieurs des signataires de l‘accord tentaient délibérément de freiner sa mise en œuvre. La criminalité organisée, y compris le trafic de drogue, est en progression.
Au cours d’une interview, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a déclaré que le combat de six ans contre les djihadistes au Mali devrait être une préoccupation mondiale alors que son pays est confronté aux conséquences des offensives contre les djihadistes en Irak et en Libye. «Ce qui se passe au Mali ne nous concerne pas seulement , mais la communauté mondiale», a déclaré Keïta
La stabilité du Mali a été ébranlée par l’alliance des séparatistes Touaregs et des insurgés islamistes, soutenue par un afflux soudain d’armes en provenance de Libye, à la suite du coup d’État qui a ravagé une armée déjà démoralisée.