Du 10 au 12 septembre 2018, Dakar a servi de cadre aux travaux de haut niveau sur la déclaration d’engagement sur la réduction des risques (RdR) organisée conjointement par l’Alliance nationale des communautés pour la santé (Ancs) et Westafrica commission on Drug (Wacd). Ces travaux ont été sanctionnés par une déclaration dénommée Appel de Dakar et du lancement de la Loi type sur les drogues en Afrique de l’ouest.
Plusieurs personnalités ont pris part aux travaux de ces assises. Il s’agit de l’ancien président de la République Fédérale du Nigeria et président de Wacd, Olusegun Obasanjo ; de l’ancienne présidente de la Suisse, présidente de la Commission globale de politique en matière de drogue Ruth Dreifuss ; du directeur exécutif de l’Onu-Sida Michel Sidibé ; du commissaire de la Cedeao pour les Affaires sociales et le genre sur la réduction des risques en Afrique de l’ouest, Dr Siga Fatima Jagne. Le Mali était représenté à ce rendez-vous de haut sommet par Mamadou Yattassaye, président de l’Association des jeunes pour la lutte contre le terrorisme, la drogue et le trafic des personnes en Afrique de l’ouest. Le clou de ces travaux de trois jours a été non seulement le lancement de la loi type sur la drogue, qui est selon l’ancien président Olessegun Obassajo, “un pas en avant pour la réforme de la législation sur les drogues en Afrique de l’ouest “mais aussi” l’Appel à l’engagement de Dakar”. Dans cet appel, les participants rappellent que les politiques de santé en Afrique devraient se conformer aux recommandations des Nations Unies en matière de traitement de la dépendance aux drogues. C’est pourquoi les Etats ont été invités, dans le document, à adopter une approche basée sur la santé publique et le respect des droits humains et à s’approprier la stratégie de réduction des risques. Les participants encouragent les Etats à mettre en place des législations et politiques favorisant l’accès aux services de traitement de la dépendance aux drogues et leur décentralisation. Ils ont aussi invité les Etats à allouer des ressources suffisantes à la lutte contre la drogue en général et à mettre en œuvre des stratégies de réduction des risques en particulier.
Ce n’est pas tout, cette réunion a été le tremplin pour appeler les pays de la sous-région à lever des obstacles, notamment juridiques, à une bonne mise en œuvre de la Réduction des risques et à l’élaboration de politiques et législations permettant de mettre en place les programmes de Réduction des risques. L’incarcération des consommateurs/usagers de drogues, l’encouragement des stratégies de Réduction des risques, la facilitation de l’accès aux services de traitement et vulgarisation de l’appel d’engagement de Dakar et la loi type sur les drogues en Afrique de l’ouest font partie des points saillants de cette rencontre de Dakar.
Il faut rappeler que le programme régional de réduction des risques VIH/TB et autres comorbidités et promotion des droits humains auprès des consommateurs de drogue injectable dans 5 pays de l’Afrique de l’ouest sera étendu au Mali dans les mois à venir.