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Le Mali indépendant a cinquante huit ans (suite et fin) Bilan d’un parcours politique fait de hauts et de bas
Publié le lundi 24 septembre 2018  |  Infosept
L’ex-chef
© Autre presse par DR
L’ex-chef de l’État malien et ex-président de la Commission de l’Union africaine (UA), Alpha Oumar Konaré
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ALPHA OUMAR KONARE
L’élection présidentielle du 12 et 26 avril 1992 clôt le processus électoral de l’année 1992. Le candidat de l’Adéma-Pasj Alpha Oumar Konaré l’emporte au second tour face à Tiéoulé Mamadou Konaté, candidat de l’US-RDA et devient le premier président de la 3e république.

En février 1993, Moussa Traoré est condamné à mort (il sera gracié en 2002). Des élections législatives ont lieu au Mali en 1997, Un premier tour, organisé dans la confusion le 13 avril 1997, est invalidé par la Cour constitutionnelle. L’opposition réclame l’annulation du scrutin, la suspension du processus électoral, la démission du gouvernement et la dissolution de la CENI. La Cour constitutionnelle annule le scrutin mais le processus électoral se poursuit. L’opposition, qui se réunit au sein du Collectif des partis de l’opposition (Coppo), décide de boycotter les élections à venir. À l’élection présidentielle, le président Alpha Oumar Konaré se retrouve face à un seul candidat, Mamadou Maribatrou Diaby, candidat du petit Parti pour l’unité, la démocratie et le progrès (PUDP) et est réélu avec plus de 95 % des suffrages. Le 8 juin 1997, le président est investi pour un second mandat de cinq ans dans un climat tendu.

AMADOU TOUMANI TOURE II
Le 1er septembre 2001, Amadou Toumani Touré, dit ATT, demande et obtient sa mise en retraite anticipée de l’armée pour pouvoir se présenter à l’élection présidentielle. Il est élu président du Mali en mai 2002 avec 64,35 % des voix au second tour. Son adversaire Soumaïla Cissé, ancien ministre, obtient 35,65 % des voix. Il nomme Ahmed Mohamed ag Hamani comme premier ministre en le chargeant de réunir un gouvernement de grande coalition. Le 29 avril 2007, Amadou Toumani Touré est réélu au premier tour avec 71,20 % des voix, mais cette élection est contestée par les principaux candidats de l’opposition.

AMADOU HAYA SANOGO
Le 22 Mars 2012 une insurrection en provenance du camp militaire de Kati et dirigée par le capitaine Amadou Haya Sanogo arrive à bout du régime d’Amadou Toumani Touré, à quelques jours de la fin de son deuxième et dernier mandat. Ce coup d’état, le plus ignoble de l’histoire du Mali, a précipité l’annexion par les indépendantistes et les narco- Djihadistes des 2/3 du territoire du Mali. Sous la pression de la communauté internationale la junte cède le pouvoir. Une nouvelle transition est organisée. Dioncounda Traoré Président de l’Assemblée au moment des faits est investi président de la Transition. Au moment où la communauté internationale volait au secours du Mali pour chasser les Djihadistes hors d’état de nuire, Bamako vivait au rythme des marches et de contestations. C’est d’ailleurs au cours d’une marche qu’une foule déchainée s’est rendue au palais de Koulouba pour agresser le président de la transition.

Laissé pour mort par les manifestants, il sera évacué en France pour des soins. De retour au pays il reprend les choses en mains. Il reconduit le premier ministre Cheick Modibo Diarra et un gouvernement d’union nationale est composé. Cette stabilité ne sera pas de longue durée car Konna, considéré comme la ligne de démarcation entre le Nord sous occupation Djihadistes et le sud, tomba après un combat âpre entre les mains des djihadistes. Le Mali n’a dû son salut que grâce au soutien de la communauté internationale avec la France en tête.

IBRAHIM BOUBACAR KEITA
Après la normalisation de la situation, des accords préliminaires ont été signés le 18 juin à Ouagadougou entre les indépendantistes du MNLA et l’état Malien. Les élections ont été organisées, Ibrahim Boubacar Keita est élu avec 77,6%. L’espoir apparut de nouveau comme un arc-en-ciel à la fin de l’orage. L’on se disait partout que cette fois-ci était la bonne. L’erreur fondamentale de IBK est essentiellement de n’avoir pas compris que le plébiscite électoral qui fut le sien au sortir des élections, n’est pas pour sa personne, encore moins pour son parti mais avant tout l’expression du rejet d’un système d’État et surtout d’individus qui l’incarnaient plus que lui. L’annonce de la composition de son premier gouvernement doucha tant d’espoirs, un choc tétanisant! On se frotta les yeux pour bien réaliser que ce n’était pas un rêve. Les plus optimistes continuèrent à penser que ce n’était qu’un cauchemar passager.

Loin de rassurer, les actes successifs posés furent pour la plupart, des actes manqués. Effrayé par le poids du jugement de l’histoire, son Premier Ministre décampa à toute allure. Lui avait compris, tout compris et il ne voulait pas partager, à juste raison, une si lourde responsabilité. C’est ainsi qu’il nomma Mara une autre erreur, ce dernier confond gestion de l’état et allégeance à un homme il commit des bourdes. Le changement attendu se transforma en mirage. Dix mois ont suffi pour que le Président IBK se rende compte de son mauvais choix, il débarqua Mara pour le remplacer par Modibo Keita. Ce dernier ne dépassera pas non plus un an et demi il verra son contrat cassé par son employeur qui nomma ensuite Abdoulaye Idrissa Maiga, un militant bon teint du RPM.

Celui-ci aussi verra son bail résilié après 9 mois pour être remplacer par Soumeylou Boubèye Maiga. C’est ce dernier qui a organisé l’élection présidentielle qui a vu la victoire d’IBK, selon les structures chargées de son organisation, mais contestée par l’Opposition, ce qui occasionne aujourd’hui une crise post-électorale dont nul ne saurait dire les conséquences. Que reste-t-il encore de l’espérance des Maliennes et des Maliens? Quels sont aujourd’hui les risques encourus? Et surtout que faire? Existe-t-il encore une chance pour notre Pays de rebondir?

Rassemblés par Youssouf Sissoko
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