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Editorial : IBK-Aziz : Un crime d’honneur!
Publié le lundi 24 septembre 2018  |  L’aube
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© AFP par HABIBOU KOUYATE
Le chef de l’Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, président de l’Union africaine (UA) à Bamako
Bamako - Le chef de l’Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, président de l’Union africaine (UA) est arrivé dans la capitale malienne dans le cadre des changes avec son homologue malien sur la situation à Kidal.
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L’écrasante majorité des Maliens qui exige que IBK dégage, n’a pas attendu longtemps pour trouver une bonne raison à ses inquiétudes. Le président auto-proclamé, non content de faire campagne dans un avion affrété par le président Abdelaziz de Mauritanie, son nouveau parrain à la suite de Tomi, a cru devoir transporter les griots de tous poils et les jeunes musiciens de sa campagne pour aller mettre de l’ambiance au Palais de Nouakchott.



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Dans un message équivoque, le président sortant affirmait aller remercier le Mauritanien et lui exprimer la reconnaissance du peuple malien. Qu’a-t-il fait le bédouin pour mériter tous ces égards? IBK pense-t-il que financer sa campagne à lui est un service rendu au Mali, avec la modestie qu’on lui connaît ? Aziz, lui est dans sa cohérence. Il a fait le pari d’attenter aux intérêts de notre pays par tous les moyens. Quelle plus belle carte dans son jeu que IBK financé de pieds en cape par le Ouguiya- dollar! Aziz n’a plus besoin d’armer les rebelles contre le pays. Avec IBK, un meilleur résultat est garanti avec un fort impact. Il a déjà détruit le système électoral comme mode démocratique de dévolution du pouvoir! Le droit constitutionnel de manifester est foulé aux pieds! Aziz en a fait un tel obligé qu’il ne se gêne même pour déroger aux usages diplomatiques en recevant en audience officielle son hôte sans le drapeau du Mali! Cette allégeance servile n’est pas pour déplaire à l’esclavagiste de Nouakchott. Après avoir souillé l’image du Mali et s’être montré incapable de défendre notre drapeau, la formule “nous fûmes quand d’autres n’étaient pas” est une vaste imposture.

Le principe même d’accepter un appui financier et/ou matériel du chef de L’Etat mauritanien est un crime d’honneur contre le Mali. Qui n’est pas excusable même d’un candidat lambda a fortiori un président sortant qui a eu les moyens d’accumuler un trésor de guerre.
Et tant qu’à solliciter de l’aide, il faut le chercher auprès de pays plus bienveillants à l’égard du nôtre. Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire a été le principal bailleur de la campagne de IBK en 2013, mais il n’a ouvertement demandé aucune contrepartie au cours des cinq dernières années. La situation sécuritaire au Sahel fait qu’à tout moment nous pouvons être en accord ou en désaccord avec Aziz pour lui être redevable et devoir baisser la tête dans la défense des intérêts du Mali.

L’allégeance de IBK à Aziz trouve son autre raison dans le fait que le Malien, au fil des ans, est devenu un choix par défaut, pour les Français ; or ces derniers comme du temps de Sarkozy ne jurent que par le Mauritanien depuis l’arrivée de Macron, et en second lieu le Nigérien Issoufou Mahamadou. Après une élection aussi carabinée, il n’est pas imprudent d’avoir Aziz avec soi pour passer des messages à un pays dont le président de la Commission Défense dénonçait à la veille de la présidentielle l’incompétence du pouvoir à Bamako. C’est Aziz qui boit du petit lait, et pour nous Maliens, c’est la soupe à la grimace!

C H Sylla

(L’Aube 1005 du lundi 27 août 2018)

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