Elle consiste au renforcement du système national de protection de l’enfant à travers le développement de politiques, la prévention de vulnérabilité et des risques et l’application effective des instruments internationaux de protection des enfants et des femmes ratifiés par le pays
Notre pays, à l’instar des pays de la Communauté africaine a célébré hier la journée de l’enfant africain en souvenir des massacres de Soweto sous le régime de l’apartheid. Cette journée dédiée à l’enfant africain a été proclamée par les chefs d’Etats et de gouvernement de l’OUA lors de leur 26e session en 1990. Cela en souvenir des massacres du 16 juin 1976 de Soweto lors d’une manifestation des écoliers et des étudiants noirs. Ceux-ci protestaient contre l’obligation qui leur était faite de suivre leur enseignement en afrikaans, la langue de la principale communauté blanche du pays et identifiée à l’apartheid. Ce jour là, 176 morts, 1135 blessés tombèrent sous les balles du régime de l’apartheid, en grande majorité des enfants.
La journée donne l’occasion de jeter un regard rétrospectif sur le sort des enfants africains et surtout garder en mémoire le souvenir de ceux qui ont payé de leur vie pour le triomphe des droits de l’enfant en Afrique.
Elle a été marquée dans notre pays, par une grande cérémonie présidée par le président de la République par intérim, Pr Dioncounda Traoré. C’était en présence de plusieurs membres du gouvernement dont le ministre en charge de la Famille, de la Promotion de la Femme et de l’Enfant, Mme Alwata Ichata Sahi. Etaient également présents, la représentante de l’Unicef dans notre pays, Mme Françoise Ackermans, le président de la Coalition malienne des droits de l’enfant (Comade), Mouhamadou Lamine Cissé, les présidents des institutions, les ambassadeurs et les chefs de missions diplomatiques et consulaires accrédités dans notre pays et naturellement de nombreux enfants.
Le thème retenu dans notre pays, pour ce 37ème anniversaire du massacre des enfants en Afrique du Sud est : « Crise sécuritaire et violences faites aux enfants ». Ce thème interpellateur s’inscrit en droite ligne avec celui de l’Union africaine à savoir : « Eliminer les pratiques sociales et culturelles néfastes affectant les enfants : une responsabilité collective ». Par ce thème, il s’agit pour notre pays, de renforcer la mobilisation sociale en faveur de la protection des enfants contre toutes les formes de violences.
En effet de cette crise sécuritaire sont nées de nouvelles formes de vulnérabilités des enfants dans notre pays. Il s’agit entre autres des phénomènes d’enfants associés aux groupes armées, des enfants séparés ou non accompagnés, des filles victimes du mariage précoce ou forcé. A ceux-ci s’ajoutent les lots des filles flagellées, les enfants victimes des restes d’explosif de guerre et ceux traumatisés par l’assassinat de leurs parents en leur présence.
En réponse à cette extrême situation de vulnérabilité des enfants, a expliqué Mme Alwata Ichata Sahi, le gouvernement entend dans un élan de solidarité nationale jeter les bases de la promotion intégrale des enfants maliens. Ce chantier à cours terme a lancé le ministre de la Famille, de la Promotion de la Femme et de l’Enfant devra rehausser le niveau d’intervention de son département en la matière. Il permettra ainsi de relever des défis prioritaires à savoir le renforcement du système national de protection de l’enfant à travers le développement de politiques, la prévention de vulnérabilité et des risques et l’application effective des instruments internationaux de protection des enfants et des femmes ratifiés par notre pays.
Une place de choix sera donnée à la réduction des causes structurelles de vulnérabilités (économiques et l’insécurité alimentaire chronique) à travers le développement de mécanisme d’autonomisation des ménages vulnérables. Mme Alwata Ichata Sahi a plaidé pour une fédération des énergies pour apporter une réponse adaptée à la prise en charge intégrale des femmes et les enfants victimes des atrocités des bandits armés. Aussi a-t-elle ajouté, la transversalité du domaine de la protection exige une synergie dans les stratégies de réponse pour une réhabilitation de ces victimes.
Auparavant, la première responsable de l’Unicef dans notre pays, a rappelé qu’avant la crise sécuritaire dans notre pays, l’engagement multiforme de notre pays en faveur des droits des enfants s’est traduit par des avancées non négligeables dans les domaines de la justice juvénile, de la lutte contre la traite des enfants, de l’abandon de l’excision de l’enregistrement des enfants à la naissance.
Cependant, a-t-elle indiqué les défis sont encore énormes pour éradiquer les pratiques sociales et culturelles néfastes aux enfants. Des défis comme les châtiments corporels, le mariage précoce ou forcé etc. Pour faire face à ces challenges, Mme Françoise Ackermans en appelle à la paix. Elle a réitéré l’engagement de sa structure à accompagner les efforts du gouvernement dans la lutte contre toutes les formes de violences faites aux enfants.
La présidente du Parlement des enfants, Kadiatiou Sy avait aussi exhorté les parlementaires, afin qu’ils soutiennent les mesures tendant à rehausser le niveau de financement des questions de l’enfance. Cela après avoir attiré l’attention des uns et des autres sur la situation de Kidal où ses camarades enfants demeurent victimes innocentes d’une guerre injustifiée.
Le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré a pour sa part fait le rapprochement entre le massacre de Soweto en 1976 et ceux commis dans notre pays depuis janvier 2012 avec ses conséquences graves sur les femmes et les enfants. Le défi selon lui est celui de la mobilisation générale autour des enfants.
Comme pour faire le bilan de la situation des enfants africain, le président de la République par intérim, a fait un inventaire sur la malnutrition, la problématique de l’éducation, la protection, participation, la survie de l’enfant, la problématique des enfants soldats pour ne citer que ceux-ci.
Face à ce tableau sombre pour les enfants africains, Professeur Dioucounda Traoré a demandé aux dirigeants africains en général et les nôtres en particulier de mettre en œuvre une politique concrète de la protection de l’enfance. Cela en honorant les engagements nationaux et internationaux pris en faveur de la promotion, de la protection et du bien-être des enfants.
Des sketchs et animations musicales et des remises de cadeaux au président de la République et à la représentante de l’Unicef dans notre pays ont été les autres temps fort de la commémoration de la journée de l’enfant africain.