Cet établissement a pour vocation de lutter contre les pathologies infectieuses comme le paludisme et certaines maladies diarrhéiques, développer la recherche en médecine tropicale et former ou perfectionner de jeunes praticiens africains dans cette branche d’activité médicale.
C’est en mars 1942 que l’Institut de médecine tropicale de l’université de Nagasaki a vu le jour sous l’appellation de l’institut de recherche épidémique d’Asie de l’Est. Il s’occupait alors principalement de recherches fondamentales et de leurs applications en pathologie, bactériologie, médecine interne et dermatologie.
Avec l’accession des pays africaine à l’indépendance à partir de 1960 et la prospérité économique qu’il a retrouvée dans l’après-guerre, le Japon décida de lui donner le nom actuel et d’orienter ses activités substantiellement sur l’Afrique.
Ces activités portent essentiellement sur trois domaines : la pathologie, la recherche clinique et la santé environnementale. Elles sont conduites à travers quatre facultés (microbiologie et parasitologie host et vector biology, santé environnementale, médecine clinique et recherche) et des structures associées notamment le centre de recherche des maladies infectieuses en Afrique et en Asie dont relèvent les stations du Kenya et du Vietnam, le centre de recherche pour les maladies infectieuses animales, un musée de médecine tropicale, un laboratoire central de recherche, une filière d’enseignement et de stage.
L’Institut délivre des Masters en médecine tropicale et en santé publique. Il bénéficie d’une subvention gouvernementale de 12 millions de dollars US et offre aux étudiants étrangers la possibilité d’obtenir des bourses pour venir y étudier. C’est ainsi qu’entre 2006 et 2012, 54 étudiants étrangers ont pu s’y inscrire. 28 d’entre eux viennent d’Afrique dont quatre du Mali.
Au cours de notre visite à l’institut le 5 juin dernier, nous avons rencontré deux d’entre eux. Ils s’appellent Amadou Barry et Etienne Guirou, tous les deux originaires de la région de Mopti. Ils préparent un Master en médecine tropicale et, à les croire, leurs études se déroulent sans accroc et ils n’ont aucune difficulté d’adaptation au Japon.
Les interventions de l’Institut ont permis un net recul du paludisme, de la fièvre jaune du Rift Valley et du cholera dans certaines zones de l’Afrique orientale.
Par ailleurs, l’Institut expérimente actuellement un produit d’origine chinoise, le shiunko, réputé être efficace contre les maladies de la peau et l’hémorroïde. Il mène des recherches pour tenter de produire ce médicament à partir des plantes africaines dont le sésame pour en faciliter l’accessibilité au plus grand nombre.
Une équipe de l’Institut devait se rendre en Ethiopie, la semaine dernière, à cette fin.