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Phénomène nuptial : Que de dettes pour faire face à l’extravagance !
Publié le mercredi 26 septembre 2018  |  Le Pays
Fête
© aBamako.com par momo
Fête de mariage a Bamako.
Bamako, le 24 mai 2015 les dimanches sont les jours de mariage avec des accidents aussi.
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Le Mali est un pays pauvre. La jeunesse est en chômage. Nous pouvions croire à ces propos si, et seulement si, les mariages étaient rationnellement organisés chez nous. Les cérémonies de mariage constituent de véritables lieux de gaspillage de la part de cette couche sociale pourtant inscrite au chapitre de la débrouille au quotidien.

« J’ai peur de me marier ! ». Tel est en général le propos que nous pouvons entendre de la bouche des jeunes à chaque fois qu’ils reviennent d’une cérémonie de mariage. Cette peur bleue part d’un fait connu, il s’agit bien de l’extravagance observée lors des cérémonies de mariage au Mali. Nous ne sommes pas sans savoir que le suivisme ou plutôt le « vouloir se ressembler » constitue la caractéristique fondamentale du Malien.

La façon dont s’organisent les mariages civils dans ce pays ne donne nullement l’impression à qui que ce soit que nous nous trouvons dans ce pays dit pauvre ; un pays dans lequel la majorité de la jeunesse se trouve en chômage. Rien qu’en se rendant dans nos différentes localités, on se rend tout de suite compte du degré d’insouciance et d’assimilation de la population malienne et notamment de la jeunesse. Si jadis tout le monde pouvait se marier sans laisser trop de traces dans son budget, de nos jours, se marier revient à jouer le tour d’une dialectique implacable consistant à se voir président et ensuite mendiant. En effet, pour se marier, il faut se leurrer d’être un grand roi se faisant accompagner par un cortège ne s’arrêtant à aucun obstacle ; bien habillé dans des vêtements pris en location ; les mariés oubliant que la vie ne vient que de commencer pour eux.

Au Mali, il est temps que nous arrivions à la compréhension que se marier ne vaut pas tous les cirques que nous constatons dans nos sociétés. Ces pratiques sont irrationnelles, donc dérangeantes pour les autres membres de la société, voire pour les autorités administratives censées coordonner le bon déroulement de la cérémonie et notamment sa légalisation. Les exigences dans la célébration d’un mariage ne sont pratiquement cachées à quiconque. Pour cette circonstance, nous savons que pour le mariage civil, la présence des mariés ainsi que de leurs témoins est ce qui se trouve être indispensable, mais en ce qui regarde les agrégats d’individus faisant la course aux engins sur nos voies publiques et souvent se donnant la mort, ils ne sont nullement une recommandation du Code civil, encore moins d’une quelconque religion.

Ceci traduit juste une folie pour le pouvoir de la part des mariés qui se font accompagner comme on le ferait d’un président de la République. Cela constitue une véritable erreur car, pour un seul jour, le marié engloutit tous les biens qu’il possède et se mettre ensuite à mendier auprès des autres, avant que la mariée ne plie bagage pour retourner chez elle.

Il convient que les autorités se mettent à leur place en exigeant le respect du Code civil en la matière, en interdisant ces nombreux cortèges sur nos voies ou dans nos rues. Des réglementations doivent se faire en ce qui concerne l’installation des tribunes au milieu de nos rues. A peine vent-on d’ailleurs d’aménager une voie qu’on la préfère pour y installer une tente, sans aucun souci de gêner la circulation ou de dégrader le goudron et autres installations publiques.

Dans chaque quartier, il existe des places publiques aménagées pour ce genre de cérémonies. À ce titre, rien ne justifie l’installation anarchique des tribunes au milieu des rues rendant la circulation difficile à ses semblables. Mais aussi, que font les services chargés de faire appliquer la loi et dont les agents sont payés en conséquence ?

Fousseni TOGOLA
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