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Prétendue tentative de sabordage de la grève dans le secteur judiciaire : Les magistrats accusent le Bâtonnier, les avocats répliquent !
Publié le mercredi 26 septembre 2018  |  Le Pays
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© aBamako.com par FS
Ouverture de la 2è session de la cour d`assises
Bamako, le 6 Décembre 2017, la deuxième session de la cour d`assises s`est ouverte à la cour d`appel de Bamako.
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Dans un communiqué conjoint, le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) et le Syndicat Libre de la Magistrature ont accusé le Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Mali d’avoir adressé un courrier confidentiel au Premier ministre en soutenant que leur grève est illégale. Deux jours après, le Conseil de l’Ordre des avocats du Mali réplique pour démentir cette accusation, qu’elle qualifie de « pure affabulation ».

Quand les magistrats et les avocats se donnent en spectacle, en engageant une guerre de communiqués acerbes, c’est la preuve, sans nul doute, d’un profond malaise au sein de la grande famille judiciaire et qu’il faille trouver une solution hic et nunc.

En effet, de nombreux commentaires ont été faits sur cette grève illimitée des magistrats qui continue de paralyser le secteur judiciaire et impacte directement la vie des citoyens qui se voient ainsi amputés d’une distribution de la justice par l’Etat.

En plus d’être à la base d’un bras de fer entre les magistrats et le gouvernement, cette grève crée des frictions dans la même famille judiciaire, notamment entre magistrats et avocats. C’est le moins qu’on puisse dire car des lézardes profondes apparaissent au sein de la famille judiciaire, depuis que le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) et le Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA) accusent le Bâtonnier de l’Ordre des avocats d’avoir envoyé au Premier ministre un courrier confidentiel, dans lequel le premier des avocats soutient que la grève des magistrats est illégale. Une accusation suivie aussitôt de la riposte des avocats.

En effet, « Le SAM et le SYLIMA déplorent toutefois l’attitude du Bâtonnier de l’Ordre des Avocats du Mali qui a, après avoir obtenu des syndicats de magistrats tous les éléments factuels sur la grève et surtout leurs arguments, mis curieusement ces moyens à la disposition de M. Soumeylou Boubèye Maïga, Premier Ministre, pour qui il roule désormais », se plaignent les syndicats des magistrats dans leur communiqué conjoint. Ils n’en décolèrent pas et foncent dans les révélations : « En effet, dans un courrier confidentiel adressé au PM et aussi dans une lettre circulaire adressée à l’ensemble des avocats du Mali, le Bâtonnier soutient que notre grève est illégale puisque, selon lui, nous refusons d’assurer le service minimum et que, aussi, nous sommes allés en grève sans avoir au préalable saisi le gouvernement d’un préavis ». Aussi, précisent le SAM et le SYLIMA, le Bâtonnier a recommandé à l’État d’user de ses prérogatives régaliennes y compris celle relative à son droit de réquisition sur les magistrats afin de mettre fin à la souffrance injustifiée des avocats et de leurs clients.

La réplique du Conseil de l’Ordre des avocats du Mali

Comme on s’y attendait, après le communiqué conjoint des syndicats de magistrats, le Bâtonnier et le Conseil de l’Ordre des avocats ont aussi tenu à réagir, pour rétablir la vérité des faits, selon eux. « Le Barreau ne sera ni assujetti ni inféodé à quelque pouvoir ou entité que ce soit et encore moins à des syndicats, fussent-ils des syndicats des magistrats », écrivent-ils dans leur communiqué qui répond aux syndicats de magistrats.

Au sujet du prétendu courrier confidentiel du Bâtonnier au Premier ministre, les avocats démentent : « Cette affirmation n’est que pure affabulation et n’engage que son auteur ou ses auteurs ». Mais démentir ne suffit pas, il faut aussi une mise en garde comme lu dans le communiqué du Conseil de l’Ordre des avocats.

En effet, à les en croire, si le Bâtonnier devait saisir le Premier ministre ou toutes autres autorités, il ne se serait pas abrité derrière une correspondance confidentielle.

En tout cas, ces deux communiqués sont la preuve d’une friction entre magistrats et avocats au sujet de cette grève illimitée qui paralyse le bon fonctionnement de la justice. Plus grave, les deux corps se regardent désormais en chiens de faïence, les magistrats considérant les avocats, à travers le Bâtonnat, comme des briseurs de leur mouvement de grève en se rangeant du côté des gouvernants, tandis que les avocats, par la riposte du conseil de leur Ordre, considère que cette affaire de lettre adressée par le Bâtonnier au Premier ministre relève du pipeau. Alors, qui faut-il croire !

C’est donc plus qu’amusant de voir ceux qui sont considérés comme les travailleurs de la preuve, réagir ainsi publiquement. Il faut savoir raison garder de chaque côté car la sauvegarde de l’image aussi bien des magistrats que des avocats est nécessaire pour leur activité. Avocats et magistrats sont les deux poumons d’un même corps, celui de la justice. Par conséquent, cette friction publique est plus que déplorable.

Boureima Guindo
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