Bamako était sous tension le vendredi 21 septembre, à la veille de la fête de l’indépendance combinée avec l’investiture du président contesté IBK. Depuis 15 heures, de jeunes manifestants de l’opposition étaient descendus dans les rues pour organiser des caravanes. Ces manifestations visaient à protester contre la réélection d’IBK. Des affrontements entre policiers et manifestants ont été signalés dans plusieurs communes de Bamako au moment où des chefs d’État et des personnalités invités par IBK commençaient à arriver dans la capitale malienne. Une dizaine de personnes ont été arrêtées et sont en détention au niveau du 1er arrondissement.
58 ans mitigés
Pour le chroniqueur Cheick Oumar Ballo, «le 22 septembre, Modibo l’a acquis il y’a 58 ans. Moussa l’a personnalisé pendant 23 ans. Les démocrates le vendent depuis 27 ans». Opposition et majorité sont comptables du bilan des 58 années du Mali. Les critiques seront orientées selon la position que les uns et les autres occupent en ce moment. Les acteurs du mouvement démocratique, dont IBK est le dernier dinosaure, ont joué un rôle prépondérant soit 27 années sur 58. Attention à tout ce qui nous reste à faire 58 ans après. Se gazer, crise intercommunautaire, séparatistes arrosés avec le gain public. Corruption, népotisme, populisme. Bonne fête à ceux qui se croient indépendants.
Ils ont passé une nuit
Ils étaient 8 chefs d’Etat à avoir répondu à l’invitation du président IBK pour assister au grand défilé du 22 septembre 2018, marquant le 58ème anniversaire du Mali indépendant. Tous étaient venus à la veille de la fête et ont passé une nuit à Bamako. Contrairement à certaines habitudes, car, très souvent, nos voisins viennent le jour de l’événement et ne passent pas la nuit chez nous. Alpha Condé, président de la République de Guinée Conakry, Idriss Déby Itno, président de la République du Tchad, Denis Sassou N’guesso, président de la République de Congo Brazzaville, Alassane Dramane Ouattara, président de la République de Côte d’Ivoire. Mahamadou Issoufi, président de la République du Niger, Nana Akufo-Addo, président de la République du Ghana, Rock Marck Christian Kobaré, président du Faso, Julius Maada Bio, président de Sierra-Leone. Ils ont tous salué les forces armées et de sécurité du Mali, pour ce grand défilé. Le Niger, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Sénégal et le Tchad ont, à travers leurs soldats, participent au défilé, tout comme Barkhane, la Minusma et le MOC (Mécanisme opérationnel de coordination).
Double présence
Des ministres étaient aussi de la fête : Ahmed Ouyahia, Premier ministre d’Algérie, Amadou Gon Coulibaly, Premier ministre de la République de Côte d’Ivoire, Konimba Selom Klassou, Premier ministre de la République de Togo, Édouard Ngirente, Premier ministre du Rwanda, Komi Sélom Klassou, Premier ministre du Togo, Mahammed Boun Abdallah Dionne, Premier ministre du Sénégal et Saâdeddine El Othmani, chef du gouvernement du Maroc. Amadou Gon Coulibaly était à Bamako pour le défilé du 22 septembre 2018, ce qui marque une double présence de la Côte d’Ivoire. Certains trouvent que c’est l’avenir de la RCI qui se jouait dans ce voyage à deux…la guerre de succession faisant rage du côté d’Abidjan. En tout cas, c’est un honneur pour le Mali d’accueillir le président ivoirien et son Premier ministre. N’oublions pas qu’en RCI, il y a un vice-président.
Seynabou à la rescousse
Axe Tour de l’Afrique-Yirimadio-3ème pont : l’heure de la réhabilitation a sonné. La ministre Traoré Seynabou Diop lance le compte à rebours des travaux d’aménagement en 2×2 voies de la route reliant le 3ème pont de Bamako à la RN6, y compris la construction d’un échangeur au croisement avec la RN6 et la réhabilitation de la section Tour de l’Afrique-Yirimadio. Pour un montant d’un peu plus de 33 milliards de francs CFA, entièrement financé sur le budget national et un délai d’exécution de 18 mois, ce projet permettra de densifier le réseau routier dans le district tout en améliorant le cadre de vie des populations.
Le Drian pour la France
Jean-Yves Le Drian était à Bamako pour le défilé du 22 septembre 2018. Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, a représenté le président de la République français le 22 septembre à Bamako lors de la cérémonie d’investiture du président élu de la République du Mali, M. Ibrahim Boubacar Keïta, fixée le même jour que la fête nationale malienne. À cette occasion, il s’est entretenu avec le président Keïta, ainsi qu’avec son Premier ministre, M. Soumeylou Boubèye Maïga. Il leur a redit le soutien de la France, qui se tient aux côtés du Mali dans la lutte contre le terrorisme. Il a également évoqué avec eux la coopération franco-malienne en matière de développement, nécessaire pour enrayer les causes profondes de l’instabilité. Il rappela l’appui de la France au processus de paix et de réconciliation malien, qui est la voie suivie par la communauté internationale pour le retour de la concorde au Mali. Le ministre français a eu des échanges avec d’autres chefs d’Etat et ministres africains, partenaires de la France, en marge des cérémonies.
Aucune raison
Le 19 septembre à Bamako, plus précisément à Sotuba, les ravisseurs du vieil Ibrahim Kontao de l’ONG Alfarouk ont été arrêtés. Il avait été enlevé chez lui dans la nuit du 03 au 04 septembre 2018 à Kalabancoro. Il a passé 16 jours de captivité dans les toilettes d’une villa. L’un de ses ravisseurs est le beau-fils d’un intime ami du religieux. Pendant la détention de l’imam, des sommes d’argent ont été payées par Orange money aux ravisseurs. C’est même grâce au concours de ces transactions que la police a pu les arrêter. Mais une seule question reste sans réponse : que s’est-il réellement passé pour que ces gens arrêtés cet imam ?
Orange en difficulté
Depuis un certain temps, nous constatons des difficultés chez l’opérateur de téléphonie mobile, Orange, à offrir un service de qualité à sa clientèle malienne. En effet, après avoir accepté l’un des plus élevés tarifs en Afrique, c’est un service médiocre avec des appels qui se coupent en milieu de communication, des appels qui vont directement sur la messagerie, ou simplement absence de réseau Orange, sans oublier des textos qui peuvent prendre entre 24 et 48h pour arriver à leurs destinataires. Comme si tout ceci ne suffisait pas, on assiste à un dédoublement de la consommation des unités de crédits téléphoniques. Où sont les institutions de régulation de la télécommunication et les associations de consommateurs ? Où sont les Maliens ? Où sont nos droits ?
Achoura ou Djomine
Dans nos us et coutumes, le 10ème jour de l’année musulmane, appelé (DJOMINÈ), est une journée de réconciliation, de pardon, de considération mutuelle, (de respect d’une tradition qui n’a pas de prix et dans toutes les religions pratiquées au Mali et dans certains pays voisins), de solidarité ; et même, avoir sa cousine la plus belle en mariage sans avoir les moyens. «Un adage dit si tu vois une belle avec un pauvre, ce que c’est sa cousine. Les enfants de la tante rendent visite à la famille de leur oncle avec fagots, balais, pour aider leur tante dans les travaux ménagés. Cela n’est pas une soumission, mais une considération mutuelle de respect. En récompense, cela leur donne droit de satisfaction à tous leurs désirs ce jour avec leurs oncles et leurs cousins et cousines, que l’argent ne peut pas avoir. C’est ça notre 31, notre Saint-Valentin, et notre valeur de cousinage.
Forum et concert
Bamako va abriter en novembre prochain un forum international sur l’albinisme et un concert sur initiative de l’artiste Salif Keita et Global Foundation qui porte son nom. Une conférence de presse a marqué le lancement de la campagne de sensibilisation pour le changement de comportement envers les albinos. Un projet mûri par l’artiste musicien Salif Keita suite à l’enlèvement suivi de l’assassinat de la petite Ramata Diarra (5 ans) à Fana dans la région de Koulikoro. Pour Keita Coumba Makalou, présidente de Salif Keita Global Foundation, «c’est un combat qu’entend mener désormais la Fondation pour que cet acte ignoble ne se reproduise plus jamais». Elle a ensuite annoncé la date du forum international sur l’albinisme qui se tiendra le 15 novembre prochain à Bamako. La méga star internationale du Mali a mis à profit cette conférence de presse pour parler de son nouvel album intitulé ‘Un autre Blanc’. Selon l’artiste, cette production de belle facture sera le dernier album de sa carrière musicale. L’opus qui a vu la participation des sommités de la world music sera présenté le 17 novembre prochain au cours d’un concert gratuit de lancement à Fana en hommage à Ramata Diarra. À l’issue de la conférence de presse, les intervenants ont attiré l’attention des décideurs sur la nécessité d’un plan national pour sauvegarder et améliorer la vie des personnes atteintes d’albinisme au Mali.
Des assassinats sans fin
Le lundi 17 septembre, Ali Sadou Touré dit King, enseignant à Aljanabandia Zaba, a rendu l’âme à Ansongo suite à une attaque de bandits à Tassiga. Le samedi 22 septembre, à Kidal, Mohamed Ag Iljimit, 50 ans, chef de fraction Techrerat (Taghat Malat) et Said Ould Cheick, 40 ans, chef de fraction Oulad Malouk, ont été assassinés par des individus à moto devant la boutique de Mohamed. Said Ould Cheick est mort sur place et Mohamed à l’hôpital. Au centre, 7 corps sans vie ont été retrouvés dans le cercle de Djenné, tous des Peuls. Les jeunes de la localité accusent les dozos, parce que depuis le retrait de l’armée, ils sont laissés à eux-mêmes sans aucune défense.
Le budget 2019 en hausse
Les dépenses sont plus élevées que les recettes. Les recettes et les dépenses du budget national de l’an prochain vont connaître une hausse de plus de 3%. C’est ce qu’indique le nouveau projet de budget adopté en conseil de ministres. En 2019, les recettes sont estimées à plus de 2 mille milliards de CFA avec un déficit de dépense de 378 milliards FCFA. Le gouvernement explique cette augmentation de budget par la mise en œuvre de l’accord ou encore par les lois de programmation militaire et sécuritaire.