A la surprise générale, ni Soumaïla Cissé, qui refuse de reconnaître la victoire d’IBK à l’élection présidentielle, ni son directeur de campagne, Tiébilé Dramé, n’étaient présents à ces deux rendez-vous. D’où la colère de leurs sympathisants, qui s’interrogent : les leaders de l’opposition seraient-ils à bout de souffle ?
Pour la première fois, depuis la proclamation des résultats de l’élection présidentielle par la Cour constitutionnelle, Soumaïla Cissé, le challenger d’IBK, et son directeur de campagne sont absents à la marche de protestation contre la fraude.
Depuis la proclamation des résultats par la Cour constitutionnelle, l’opposition politique – avec à sa tête Soumaïla Cissé – a décidé de battre le pavé, chaque samedi, pour protester contre la « fraude électorale et le bourrage des urnes ».
Mais à la différence des autres week-end, celui de la semaine dernière coïncide, non seulement, avec la commémoration du 58e anniversaire de l’accession du Mali à la souveraineté nationale et internationale ; mais aussi, à l’investiture d’IBK.
Pour marquer ces deux évènements d’une pierre blanche, l’opposition a décidé d’organiser une caravane de protestation dans les six communes du district de Bamako. A la nuit tombée, les caravaniers devraient passer la nuit à la Bourse du Travail où, devrait se tenir, le lendemain – c’est à dire samedi, jour d’investiture d’IBK – un meeting géant.
Ainsi, l’opposition entendait profiter de la présence des délégations étrangères, venues assister à l’investiture d’IBK pour se faire entendre.
Mais surprise sur …prise : ni Soumaïla Cissé, ni Tiébilé Dramé, grand harangueur de foule devant l’éternel, n’étaient présents. Ni au sein de la caravane, ni à la marche de samedi.
Les caravaniers ont, à peine, eu le temps de démarrer leurs camions, qu’ils ont été dispersés à coup de gaz « harakiri-mogène ». Environ cinq manifestants, tous des femmes de l’URD, le parti de Soumaïla Cissé, ont été interpellées. Et jetées au gnouf.
Est-ce pour ne pas être gazés et matraqués, que Soumaïla Cissé et Tiébilé Dramé étaient absents à ces deux rendez-vous ?
Pourquoi ont-ils battu le rappel de leurs troupes, avant de se fondre dans la nature, comme beurre sous le soleil d’Aguel-hoc ?
Selon nos informations, le challenger d’IBK se serait envolé au « Pays des Hommes intègres ». Et son directeur de campagne, en France.
En lieu et place du meeting géant, l’opposition décide d’organiser une conférence de presse à son quartier général. Sans succès.
Elle est reportée pour le lendemain.
L’absence remarquée des leaders de l’opposition à ces deux rendez-vous a plongé les manifestants dans une colère noire. Pourquoi annoncent-ils une caravane et une marche, s’ils savaient qu’ils ne seraient pas là ? s’interrogent-ils.
Une certitude quasi-absolue : le nombre de manifestants diminue au fil des week-end.
Et l’absence des leaders de l’opposition à la caravane et au meeting du vendredi et samedi derniers semble sonner le glas de ce vaste mouvement de protestation, qui s’annonçait, pourtant, prometteur.
En politique, comme à la guerre, l’erreur se paie chère. Très chère. Trop chère.