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Grève des magistrats : L’heure des déballages !
Publié le jeudi 27 septembre 2018  |  L’aube
Ouverture
© aBamako.com par FS
Ouverture de la 2è session de la cour d`assises
Bamako, le 6 Décembre 2017, la deuxième session de la cour d`assises s`est ouverte à la cour d`appel de Bamako.
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Réponse du berger à la bergère ? Pour riposter contre la décision du ministre des Finances, Boubou Cissé de procéder à la retenue sur les salaires des magistrats à partir du mois de septembre 2018, les magistrats menacent de révéler les « scandales sulfureux » des membres du gouvernement, à commencer par celui des finances…

Suite à la grève illimitée décrétée depuis le 3 août 2018 par les magistrats pour demander une meilleure sécurité sur toute l’étendue du territoire et une revalorisation salariale, le ministre des Finances, Boubou Cissé, a, dans une correspondance adressée à la directrice des finances et du matériel du ministère de la Justice et les directeurs du budget, ordonné une retenue sur les salaires des magistrats.

Cette correspondance du ministre a provoqué l’ire du Syndicat autonome de la magistrature (Sam) et du Syndicat libre de la magistrature (Sylima). Les comités exécutifs, réunis, le lundi 24 septembre dernier au siège du Sam, ont fait savoir leur désapprobation.

Prenant acte de la décision du gouvernement de procéder à la retenue sur les salaires des magistrats à partir du mois de septembre 2018, les magistrats rappellent que cette mesure est, en principe, le pendant légal de la grève à la disposition de l’employeur.

« Toutefois, en vertu de l’obligation légale incombant aux différentes parties un accord de s’exécuter de bonne foi de leurs engagements, la présente grève n’est que la réaction légale et légitime de la magistrature contre le reniement du gouvernement, si bien que toute forme de pression du pouvoir exécutif contre le pouvoir judiciaire est illégale et donnerait lieu à une réaction juridique appropriée », indique un communiqué du SAM et du Sylima.

Ils déplorent la décision prise et assumée par le gouvernement de recourir à un tel moyen et invitent ses membres à en assumer toutes les conséquences : « L’Etat fonctionne sur la base de la complémentarité nécessaire entre les trois pouvoirs et que toute velléité paternaliste de l’un à l’encontre des autres ne peut que détériorer inopportunément l’indispensable collaboration devant présider à la conduite de l’action publique ».

Ainsi, pour les Syndicalistes de la magistrature « Ceux qui prônent l’exemplarité doivent être les premiers à l’abri de tout reproche ». À travers un communiqué en date du 28 Septembre 2018, et signé des responsables syndicaux du SAM et du Sylima que «trois milliards et demi (3.500.000.000) FCFA se sont évaporés dans la nature à l’hôtel des Finances». Ce, poursuit le communiqué, dans le cadre d’un «soit disant dédommagement d’un opérateur économique consécutivement à la crise du nord du pays ; ladite opération intervenue dans le cadre d’un marchandage de gré à gré entre le ministre des Finances et opérateur économique en question, est intervenu en violation des règles élémentaires applicable en la matière».

Ladite opération, intervenue dans le cadre d’un marchandage de gré à gré entre le ministre des Finances et l’opérateur économique en question, est intervenue en violation des règles élémentaires applicables en la matière ; notent que cette importante somme d’argent a été détournée au profit d’une seule entreprise de la place et dans des conditions scabreuses, alors que l’incidence financière totale de la demande légitime des syndicats, est seulement de l’

ordre de 2 milliards F CFA par an pour près de 600 magistrats…

Par ailleurs, les syndicats se disent déterminés à poursuivre avec les révélations : « Les syndicats de la magistrature encouragent le Gouvernement à poursuivre cette campagne de provocation, tout en se réservant le droit de faire d’autres révélations et même d’entreprendre des actions plus fortes visant le même ministre, voire d’autres membres du Gouvernement de la République, impliqués dans d’autres scandales non moins sulfureux».

Dans l’opinion, l’on s’interroge surtout sur l’attitude des magistrats qui gardent le silence sur certains dossiers de corruption. Alors qu’ils devraient engager des poursuites à l’encontre des auteurs de ces faits.

Mohamed Sylla
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