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Son passage à la tête du Ministère du Développement Industriel de plus en plus décrié : Mohamed Aly Ag Ibrahim dans le collimateur
Publié le vendredi 28 septembre 2018  |  Nouveau Réveil
3eme
© aBamako.com par Momo
3eme session du cadre partenarial de suivi de l’emploi et de la formation professionnelle
Bamako, le 10 octobre 2016 Le ministre Mahamane Baby a présidé la 3eme session du cadre partenarial de suivi de l’emploi et de la formation professionnelle au siege de son département. Photo: Mohamed Aly Ag Ibrahim
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Les critiques deviennent de plus en plus acerbes à l’égard de l’ancien ministre du Développement Industriel, Mohamed Aly Ag Ibrahim, alias Casis .

Ayant mené, de longs mois durant, une offensive de communication autour de «grands projets industriels lancés ou réceptionnés», l’ex-ministre reçoit des désaveux en cascade. Et au plus haut niveau de l’État. En effet, l’évaluation de son passage à la tête de ce secteur qualifié de stratégique par le gouvernement, qui tablait sur ses performances pour redresser l’économie du pays, s’est soldée par un constat d’échec doublé de dépenses «inutiles» d’une cagnotte de plusieurs milliards de francs CFA.

En l’espace d’une semaine, Mohamed Aly Ag Ibrahim a fait l’objet de sévères critiques sur sa gestion du secteur depuis sa nomination. La dernière en date est celle faite, en marge d’une rencontre avec les cadres du département, par son successeur à la tête de ce département, Moulaye Ahmed Boubacar.

Lors de cette rencontre, des cadres du département ont taclé violemment Mohamed Aly Ag Ibrahim sur notamment l’industrie malienne. Selon eux, «les projets industriels lancés n’ont pas atteint les objectifs escomptés». «La première évaluation faite par mon secteur concernant l’installation d’industries au Mali fait ressortir que nous sommes loin des objectifs tracés», lancent-ils. Les orateurs mettent en exergue trois points qui démontrent les grands échecs, dont les prix inaccessibles pour l’installation industrielle. Nos interlocuteurs ajoutent aussi «le manque à gagner pour le Trésor public» et «l’impact insignifiant desdits projets industriels en matière de création de postes d’emploi».

«Certains grands projets n’ont pas atteint leurs objectifs, notamment en termes de taux d’intégration, en dépit des sommes importantes injectées», affirment-ils, en annonçant la décision du nouveau ministre d’aller «vers une nouvelle stratégie». «Il est nécessaire de mettre un terme au mode actuel de production dans ce secteur, étant donné que la majorité des entreprises industrielles n’ont pas atteint les objectifs assignés, notamment en matière d’intégration nationale», enchaînent les cadres du département, soulignant la nécessité d’encourager la création de PME spécialisées dans les industries et les services y afférents.

Des milliards et jachère industrielle

La première charge contre l’ex-ministre du Développement Industriel fait craindre le pire sur le secteur industriel au Mali. Sur cette question, nos interlocuteurs expliquent que sur les milliards de francs CFA d’investissement prévu au Mali, il y a des chiffres qui donnent le tournis. « Environ 10 milliards de francs CFA ont été consacré dans des projets de l’industrie, mais il n’y a aucun résultats sur le terrain », lancent-ils, précisant que cette somme rondelette aurait pu servir au financement des centaines de PME à travers le pays, qui auront un impact direct sur l’emploi et la production.

L’ex-ministre du Développement Industriel, Mohamed Aly Ag Ibrahim, n’a même pas eu le soutien du gouvernement. Ce dernier appuie, au contraire, son successeur Moulaye Ahmed Boubacar, tout en se tenant de ménager ce dernier. «Ce qu’on dit à propos de la dilapidation de 10 milliards CFA est une vérité. Ses déclarations s’inscrivent dans le cadre de la manifestation de la vérité que nous avons toujours réclamée », martèle un haut responsable du département. Mais notre interlocuteur rassure qu’il ne s’agit pas seulement des projets lancés dans le secteur de l’industrie mais de l’investissement en général.

Cependant les propos des cadres du ministère du Développement Industriel laissent penser que c’est surtout le bilan de Mohamed Aly Ag Ibrahim qui est mis en cause. Outre la critique qui a concerné l’industrie agro-alimentaire, nos sources laissent entendre que la gestion du foncier industriel a été douteuse. C’est pourquoi une commission interministérielle a été chargée de la révision des modalités de son octroi pour faire profiter «les vrais investisseurs». Cette commission, indiquent-elles, regroupe, des représentants des ministères de l’Industrie, des Domaines et des Finances. «Les résultats du travail de la commission seront annoncés prochainement, une fois soumis au Premier ministre», soulignent nos sources.

La polémique enfle

Les failles dans la gestion de Mohamed Aly Ag Ibrahim commencent à apparaître, depuis quelques mois en tout cas. Affaibli par le dossier de l’Agence d’Aménagement des Zones Industrielles (AZI-SA) dans lequel il a été cité comme étant un des responsables maliens à l’origine de la gabegie ambiante autour de la gestion de l’installation des usines, l’ex-ministre du Développement Industriel a été assommé par la polémique suscitée par le scandale de cette structure chargée de booster l’industrialisation au Mali. La publication sur les réseaux sociaux des écrits montrant que la fameuse Agence pour l’aménagement des zones industrielles n’était finalement que du fiasco, a levé le voile sur la grande supercherie du développement industriel au Mali

Ce n’était que la goutte qui a fait déborder le vase. Car les échecs sont multiples. Parmi eux, il y a ce programme d’installation de nouvelles unités industrielles et de participation de l’État au capital des usines de sidérurgie. Annoncé en grande pompe à l’époque, ce programme industriel qui a fait l’objet de plusieurs expertises de l’ancien « sinistre » du Développement Industriel tarde à être matérialisé. Sera-t-il invité à rendre des comptes ?

Cyrille Coulibaly
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