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Insécurité à Bamako : Les non dits de l’enlèvement de Cheick Ibrahim Kantao
Publié le vendredi 28 septembre 2018  |  Nouveau Réveil
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© aBamako.com par Momo
Cérémonie de sortie de la 3 eme promotion à l’université du Sahel
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Enlevé depuis le mardi 4 septembre 2018 par des bandits armés, Ibrahim Kantao directeur de l’ONG ALFAROUK a été libéré le mercredi 19 septembre dernier par les forces de l’ordre Maliennes après un travail titanesque abattu.



Signalons que cette libération a été couronnée avec l’arrestation du cerveau principal de l’enlèvement, Makan Diawara, et trois de ses acolytes tous aux arrêts.

Qui est Makan Diawara ?

Le cerveau de ce rap, Makan Diawara est qui au juste ? Tenez-vous bien, l’homme est non seulement un prêcheur dans les mosquées mais aussi le beau-fils de l’imam du quartier dans lequel Kantao a été enlevé. Et c’est ce même homme qui a eu des altercations avec le prêcheur Chouala Bayaya.

Inquiète et stupéfaite, la mosquée pour la recherche de notre compatriote a mis en place un comité de crise dirigé par Yacoub l’imam de la mosquée et non moins beau-père du cerveau de l’enlèvement pour la recherche de Kantao.

Après son arrestation par les éléments du général Salif Traoré, le ravisseur Makan Diawara a aussitôt reconnu les faits et par la suite a dénoncé ses acolytes notamment celui qui a fourni les uniformes en même temps, servi à écrire le nom de la gendarmerie sur le véhicule qui a été utilisé lors de l’enlèvement faisant croire à l’opinion nationale et internationale que ce rap a été perpétré par l’État Malien.

Selon nos informations, il a fait ses études primaires à l’école fondamentale de Banakanbougou. Commerçant au départ, il avait une quincaillerie appelée quincaillerie Islamique, située non loin de l’église catholique de Banankabougou. C’est lui qui installait gracieusement les tentes dans la mosquée de Banankabougou les vendredis. Il était subitement devenu prêcheur, comme les gens de la Dawa.
Ancien grand danseur de zouglou, il a fait une première partie de son enfance en Côte d’ivoire, avant d’être envoyé chez le frère aîné de son père à Banankabougou. En bon Sarakolé, il abandonne les bancs au profit du commerce, dans lequel il s’achète une Rav4 ancien modèle pendant, que ses autres camarades continuaient à ramer à pied les kilomètres qui les séparaient du lycée Ibrahima Ly où il était élève avant d’abandonner. Il avait l’air calme, religieux et serviable mais… l’apparence est vraiment trompeuse. Il est devenu ce radical inhumain.

Il a été pisté par les services de renseignement et reconnu comme un membre clé du groupe de ravisseurs. C’est au quartier de Sotuba que leur planque à été localisée où il gardait depuis le 3 septembre 2018 le vieil imam Kantao. Il a été arrêté avant de vomir les noms de ses complices parmi lesquels des proches et même très proches de l’imam Kantao. Et comme par coïncidence, il est le beau-fils de l’imam de la mosquée du quartier qui était impliqué dans la commission recherche. C’est un silence de mort qui a envahi le quartier à la découverte du sinistre car personne ne soupçonnait Makan Diawara être le cerveau d’une telle ignominie.
Le pire a été frôlé, car les ravisseurs ayant montré le visage à leur victime, ils finiraient par se débarrasser de lui, même après avoir reçu la rançon de deux millions imposée à la famille Kantao.

Face cachée de l’affaire Kantao

Le nommé Makan Diawara est un animateur de la Radio Dambé de Bamako. Il anime l’émission «SUTURA BLON» qui parle de religion sunnite, de mariage, et même souvent de notre premier président Modibo Keita.

Mais des interrogations subsistent par rapport aux ravisseurs. C’est quoi leur mobile ? Ils opèrent pour qui ? Pourquoi Ibrahim Kantao qui n’est ni très riche, ni radical dans ses prêches, ni impliqué politiquement pour ou contre un camp soit enlevé?

Les enquêteurs s’intéressent actuellement à ces énigmes car Makan Diawara et compagnie pourraient être la face visible d’un iceberg, un grand réseau de criminels dont les ramifications pourrait remonter aux groupes terroristes qui enlèvent chaque jour des citoyens dans le Nord et le Centre du pays. Il faut citer le nom du juge de Niono,Sounkalo Koné et au CB Diawara de Nara tous aux mains des ravisseurs.

En tout cas, le cerveau du rap Makan Diawara avait demandé une rançon de 20 millions de nos francs CFA sur laquelle la famille Kantao a fait un transfert de 400 mille FCFA via Orange money. Et c’est au moment de toucher le second transfert que Makan Diawara a été appréhendé à Sotuba par la population, avant d’être remis aux forces de sécurité.

Des pistes sont cependant à explorer par les enquêteurs qui ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. D’abord la radio Dambé et ensuite, les leaders de la radio dont le principal chef est le Président du Haut conseil islamique du Mali Mahmoud Dicko, sunnite.
Selon CHEICK Soufi Bilal Diallo, suite à la libération de l’imam Kantao, les chefs religieux et sa famille ont décidé d’aller saluer le président de la République IBK pour son engagement personnel dans cette libération. Selon Soufi Bilal, Mahmoud Dicko qui était président de cette commission de crise aurait à la dernière minute décliné son départ et laisser les autres allés sans lui. Cette attitude pose beaucoup d’interrogations.
L’autre piste que les enquêteurs explorent, c’est l’implication de certains des proches de Kantao dans le rapt. Il faut reconnaître qu’il a été suivi jusqu’aux environs de son domicile avant d’être enlevé. Alors les enquêteurs élargissent leurs champs de recherches à plusieurs de ses proches. Et des noms ont déjà été évoqués par les ravisseurs.

En attendant, le général Salif Traoré en charge de la sécurité et ses hommes coupent net les allégations mensongères impliquant la responsabilité de l’État malien dans le rap de M. Ibrahim Kantao, président de l’ONG ALFAROUK.

Arouna Traoré
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