LE BOURGET (France) - Jean-Yves Le Drian, ministre de
la Défense, a justifié mardi sa décision d'acheter des drones américains
Reaper par l'absence de matériels de ce type de fabrication française ou
européenne, et la nécessité de s'en procurer rapidement, notamment pour la
conduite des opérations au Mali.
"Je suis responsable de la sécurité de ce pays pour le président de la
République. A l'heure actuelle, il n'y a aucun drone en France ni même en
Europe", a-t-il déclaré à l'issue d'une visite au salon aéronautique du
Bourget.
"Sur le Mali, il n'y a pas de drones, j'en ai besoin, j'en achète", a fait
valoir le ministre lors d'un bref point de presse. Il a notamment souligné le
manque de drones - ces appareils de reconnaissance et de renseignement sans
pilote -, en nombre suffisant pour couvrir les vastes zones d'opérations au
Mali, où l'armée française est engagée depuis la mi-janvier.
"Pour l'instant il y a un danger", "j'en achète, mais en même temps je suis
pour qu'il y ait un drone européen", a-t-il poursuivi.
M. Le Drian s'est réjoui que trois groupes industriels européens aient
affirmé dimanche leur volonté de coopérer pour la réalisation d'un drone de
fabrication européenne. "Bravo", a-t-il lancé, "Allons-y".
Ces trois constructeurs aéronautiques, Dassault Aviation, EADS et
Finmeccanica, ont demandé à leurs gouvernements de lancer un programme de
drones de surveillance pour rattraper d'ici 2020 leurs concurrents israéliens
et américains. Les groupes français, européen et italien se sont dit prêts à
travailler ensemble sur un drone MALE (moyenne altitude, longue endurance) qui
permet de surveiller pendant 24 heures un vaste théâtre d'opération.
M. Le Drian avait annoncé quelques jours plus tôt l'achat d'une douzaine de
drones américains Reaper, fabriqués par General Atomics.
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