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Pacte pour la paix : Six mois pour appliquer l’accord !
Publié le lundi 1 octobre 2018  |  L’aube
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En marge des travaux de la 73è session de l’ONU, à New York, une rencontre entre les parties maliennes liées dans le processus de paix, a eu lieu le jeudi 27 septembre 2018. La rencontre visait à conclure un nouveau document intitulé « Pacte pour la paix ». Signé entre le gouvernement malien et les Nations-unies, les contours de ce document ont été dégagés à la faveur du vote par le Conseil de sécurité de la Résolution 2423 visant à renouveler d’un an supplémentaire, le mandat de la MINUSMA. IBK à 06 mois pour appliquer l’accord ou le pacte de paix.

En acceptant de signer le « pacte pour la paix » le gouvernement malien et les groupes armés impliqués dans le processus de paix s’engagent à ne ménager aucun effort dans le but de parachever la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation. Dans ce nouveau document, il est indiqué que dans les six mois suivant l’investiture du président de la République, des mesures n’étaient pas prises pour accélérer la mise en œuvre de l’accord, l’ONU pourra revoir sa mission déployée au Mali en vue de la réformer. Sans compter qu’il y a aussi les menaces de sanctions brandies contre les « auteurs du blocage des processus de paix ». D’ailleurs, dans un rapport rendu public, fin août dernier, le Conseil de sécurité de l’ONU a déjà cité quelques noms ainsi que la nature des activités qu’ils s’adonnent retardant ainsi la bonne mise en œuvre de l’accord.



L’accord de paix dans l’impasse

Certes, il est prévu que le « Pacte pour la paix » soit signé en marge de la 73e session de l’Assemblée générale de l’ONU, mais sa validation n’interviendra que lors de la 28e session du Comité de Suivi de l’Accord (CSA) prévu au mois d’octobre prochain. Même si conformément à la décision prise à l’issue de la 23e session du CSA, c’est le ministre de la cohésion sociale, de la paix et de la réconciliation nationale, Lassine Bouaré, non moins chargé de suivre la mise en œuvre de l’accord pour la partie gouvernementale, qui parlera au nom de toutes les parties maliennes, force est de reconnaître que la déception et la frustration sont aussi au rendez-vous. En effet, trois ans après sa signature, les populations ne voient toujours pas les dividendes de l’Accord d’Alger tous les points de l’accord n’ont pas connu assez d’avancée notoire, le Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR), la justice ou encore la sécurité n’ont pas connu d’avancée tangible… L’insécurité reste grandissante, les attaques et enlèvement se multiplient. Le processus politique n’avance pas d’où l’absence de l’administration dans plusieurs parties du territoire. Autre écueil au retour de la paix dans la région des membres de groupes armés signataires de l’Accord seraient « impliqués » dans des attaques terroristes et des trafics de migrants et de drogues. C’est ce qu’indiquait un rapport de l’ONU le 8 aout dernier « dans ce rapport de 71 pages, plusieurs noms sont cités. Le groupe d’experts indépendants de l’ONU révèle la participation du chef d’état-major de la CPA dans la double attaque terroriste qui a visé le camp militaire de Soumpi, dans la région de Tombouctou, les 24 octobre 2017 et 27 janvier 2018. Près de 19 militaires ont été tués lors de ces deux attaques revendiquées par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM). Du côté de la migration, le rapport révèle que, Mahamadou Ag Rhissa membre du HCUA « contrôle le passage des migrants à Talhandak ». Il aurait « détenu des femmes et facilité leur exploitation sexuelle, les libérant seulement après le paiement d’une somme allant de 150.000 à 175.000 FCFA ». Baye Coulibaly, associé au GATIA, est cité comme étant l’un des principaux passeurs de Gao. Selon les experts indépendants de l’ONU, « il dirige un business de transport opérant entre Gao et Tamanrasset, en Algérie. » D’autres membres du Gatia sont aussi dénoncés comme étant impliqués dans la sécurisation de convois de plusieurs tonnes de cannabis dans le nord du Mali. Et selon ce rapport de l’ONU, ces trafiquants bénéficieraient de la protection de membres des forces armées maliennes à travers des connexions familiales.

Alors que sur le terrain des blocages persistent, une véritable crise de confiance existe entre les différents acteurs du processus dans l’application de l’accord. On s’interroge forcement sur l’utilité d’un nouveau document « Pacte pour la paix » alors que l’accord de paix reste bloqué.

Mémé Sanogo

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