Dr Choguel Kokalla Maïga et Pr Issiaka Ahmadou Singaré, les deux auteurs de l’œuvre ‘’Rébellions au Nord du Mali, des origines à nos jours’’ étaient devant le public composé des universitaires, anciens cadres du pays, acteurs du processus de paix au Nord, hommes de media et tous ceux qui sont intéressés par le sujet des rébellions au Nord du Mali. C’était samedi dans la salle Bazoumana SISSOKO du Palais de la Culture Amadou Hamapaté Bah.
La cérémonie portait sur une présentation commentée du livre‘ ’Rébellions au Nord du Mali, des origines à nos jours’’. C’est un livre de 452 pages, comportant au total dix-sept chapitres repartis entre quatre subdivisions, à savoir les données de l’histoire du VIIe au XIXe Siècle, le tournant de la décennie 1950, la gestion des rébellions de 1960 à 2015 et l’internationalisation de la question du Nord du Mali. Après son lancement dans les librairies le 28 juin dernier, ses auteurs Dr Choguel Kokalla Maïga et Pr Issiaka Ahmadou Singaré ont tenu une rencontre ce samedi pour commenter mieux leur écrit au profit du grand public qui a accueilli ce livre avec beaucoup d’enthousiasme. Selon les 2 auteurs, qui ont la singularité d’être tous les deux responsables du parti Mouvement Patriotique pour le Renouveau (MPR), ce livre n’est pas un traité d’histoire, il s’agit d’une réflexion éclairée par les données de l’histoire. Leur source d’inspiration se situe dans les processus ayant conduit à l’effondrement de l’Etat dans le courant du premier semestre de 2012 qui a mené notre pays à signer l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger avec des rebelles sous l’égide d’une médiation internationale.
Ils ont rappelé que ce processus fut marqué par la production d’une série de textes. La comparaison entre le contenu de ces documents et ceux produits antérieurement, de 1960 à 1990, sur les rébellions au Nord du Mali, les a convaincus que la voie adoptée pour aboutir à la paix et à la réconciliation peut déboucher sur le contraire de l’effet escompté. Cela : « si l’on ne fait pas un bon diagnostic des causes des rebellions récurrentes » disent-ils. D’où le choix de revisiter l’histoire pour cerner les différents contours d’une sédition récurrente.
Dr Choguel Kokalla Maïga et Pr Issiaka Ahmadou Singaré ont fait savoir que cette contribution n’a rien de la promotion des actions d’un régime par rapport à un autre. C’est pourquoi à travers les trois premiers chapitres du livre, les auteurs situent le lecteur dans l’espace et dans le temps. Ils remontent aux sources de l’histoire, au VIIè siècle, ils mettent en exergue trois réalités occultées de nos jours : la rencontre et le métissage entre les Sonrhaïs venus du Dendi et des Berbères originaires du Yémen ; la rencontre entre les Oasiens, les Bellahs, premiers occupants de la terre, et les Touaregs ; la coexistence entre Arabo-Berbères et Négro-Africains au sein des empires du Ghana, du Mali et du Songhoï sous l’autorité des souverains noirs
Pour sa part, Pr Issiaka Ahmadou Singaré dira qu’ils ne sont ni des historiens ni des spécialistes de la question Touareg, qu’ils sont les militants qui à la lumière d’une série d’évènements se sont posés la question comment cela a pu arriver au Mali ? Voilà la raison pour laquelle qu’ils se sont engagés dans cette réflexion pour sensibiliser l’opinion afin qu’elle sache que si on ne fait pas attention la voie dans laquelle on s’est engagée nous conduira à l’éclatement de notre pays. Selon lui, c’est la raison pour laquelle ce livre est à lire non comme un traité d’histoire mais comme une réflexion militante étayée par des données de l’histoire.
Mohamed Aly Bathily, ancien ministre présent pour l’occasion a témoigné que ce livre était époustouflant et fort documenté : « qui nous apprend notre propre histoire ». Partant, il a félicité les auteurs de cette œuvre, qui selon lui, ont écrit et réfléchit.